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Bon film à voir en famille 3 : le Festin de Babette


 
 

Voilà un commentaire de film qu’on ne peut aborder qu’avec humilité : d’abord parce que d’autres en ont fait de magnifiques commentaires, et ensuite parce que ce film est un hymne à l’humilité vraie, un festin de vertu du Saint Esprit, nous n’exagérons pas, voyez ce film et vous comprendrez notre propos. Nous fêtions ce week-end la Fête-Dieu. La fête de l’Eucharistie. La fête du banquet céleste. Le film " le Festin de Babette" est une parabole qui nous ramène à ces réalités de foi, sans bien sûr en parler directement , mais en nous ramenant aux réalités humaines du festin, du banquet, de la nourriture, du ( bon) vin…bref, de l’humanité dans ce qu’elle a de plus hospitalier, de plus chaleureux : le repas…

Babette est un être mystérieux. Cuisinière renommée dans un grand restaurant parisien, « Le Café Anglais », elle fuit la répression de la Commune de Paris en 1871. Elle trouve refuge au Danemark, dans un petit village, au service de deux vieilles filles.

Tous les ans elle achète un billet de loterie. Quand elle gagne le gros lot, au bout de quinze ans, au lieu d’améliorer son sort, elle consacre tout son argent pour reconstituer, en une seule soirée et pour douze couverts, le faste de la grande cuisine parisienne.

Au court du film on découvre les histoires d’amour et les relations qui n’ont pu aboutir des différents personnages qui se retrouveront tous autour de la même table. Réunion improbable d’êtres qui se sont aimés, mais aussi séparés et fait beaucoup de peine, pour ne pas dire de mal… C’est là que ce film admirable nous parle du pardon et de la joie des retrouvailles. La tendresse qui anime chaque plan du film est palpable, l’esthétique, le sens de la vie, la beauté des visages et des paysages rudes et sobres, la douceur des mets que l’on voit arriver au fur et à mesure du film comme autant de promesses de bonheur…tout contribue à nous emporter dans un film-poème. Et pourtant, rien de plus incarné que ce festin.

Pourquoi disions-nous qu’il s’agit d’humilité ? Parce que Babette offre son art et ce qu’il y a de plus cher et de meilleur à ces gens simples et rudes dont les coeurs ont souffert. Et Babette ne dévoile jamais son passé de cuisinière à la renommée parisienne. Elle dévoile seulement son coeur et sa reconnaissance. Son but, c’est de partager, de faire du bien, de réunir tous ces êtres autour de ce qu’il y a de meilleur. La caméra filme les préparatifs du repas comme on filmerait un événement familial, mais certainement pas en super-huit : plutôt en tableaux réalistes et intimistes, par touches successives. Les mets les plus rares convergent vers ce lieu inconnu du Danemark, parce que les bienfaits de Dieu trouvent toujours leur chemin vers les humbles du pays. On se demande avec une joie grandissante, une forme d’exaltation : " mais, est-ce qu’ils vont comprendre que c’est unique ? que c’est normalement réservé aux grands de ce monde ? Que c’est ce qu’il y a de meilleur ? Que Dieu s’offre dans ce qu’il ya de plus simple, de plus grand, de plus délectable ?"

Et quand le festin commence, on comprend que c’est nous, pauvres spectateurs, qui allons être frustrés de ne pas être dans le film. Car tous se laissent gagner par la joie des noces, des noces dont il est au fond question dans ce film du début à la fin : les noces de Cana…que de rappels bibliques dans ce film, jusque dans la scène où tous dansent autour du puits…happés par les images, il ne reste plus qu’à s’identifier selon les caractères au colonel revêche que le bon vin rend affable, au serviteur qui revient apprécier le met rare et se laisse resservir autant de fois qu’il en ressent l’envie, aux vieilles filles ( et oui !) qui rajeunissent à vue d’oeil…parfois, on se demande si ce film n’a pas quelque chose de magique…mais sans aucun doute, il a quelque chose de mystique qui se révèle dans l’incarnation la plus réaliste et la plus jubilatoire.

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Vendredi 26 Février 2010
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