L'unique événement de l'histoire qui ne passe pas. L'événement de la Croix et de la Résurrection demeure et attire tout vers la Vie.
L’insertion dans l’histoire du Christ, voilà la relation entre sacrement, religion et sainteté. C’est la sainteté du Christ qui agit dans l’histoire, de manière décisive pour l’existence de l’homme. La théologie des Mystères du Christ, développée par Ratzinger à partir de la pensée d’Odo Casel a son nœud dans la théologie de l’histoire.
Le catéchisme de l’Eglise catholique a repris cette pensée d’Odo Casel, comme l’explique l’article du site canonlaw.info :
« N°1085 du catéchisme : Dans la Liturgie de l’Église le Christ signifie et réalise principalement son Mystère pascal. Durant sa vie terrestre, Jésus annonçait par son enseignement et anticipait par ses actes son Mystère pascal. Quand son Heure est venue (cf. Jn 13, 1 ; 17, 1), il vit l’unique événement de l’histoire qui ne passe pas : Jésus meurt, est enseveli, ressuscite d’entre les morts et est assis à la droite du Père " une fois pour toutes " (Rm 6, 10 ; He 7, 27 ; 9, 12). C’est un événement réel, advenu dans notre histoire, mais il est unique : tous les autres événements de l’histoire arrivent une fois, puis ils passent, engloutis dans le passé. Le Mystère pascal du Christ, par contre, ne peut pas rester seulement dans le passé, puisque par sa Mort il a détruit la mort, et que tout ce que le Christ est, et tout ce qu’Il a fait et souffert pour tous les hommes, participe de l’éternité divine et surplombe ainsi tous les temps et y est rendu présent. L’Événement de la Croix et de la Résurrection demeure et attire tout vers la Vie. »[[1]]
[[1]] http://www.canonlaw.info/liturgysacraments_casel.htm, paragraphe “ the legacy of Casel and the new catechism.”
Le catéchisme de l’Eglise catholique a repris cette pensée d’Odo Casel, comme l’explique l’article du site canonlaw.info :
« N°1085 du catéchisme : Dans la Liturgie de l’Église le Christ signifie et réalise principalement son Mystère pascal. Durant sa vie terrestre, Jésus annonçait par son enseignement et anticipait par ses actes son Mystère pascal. Quand son Heure est venue (cf. Jn 13, 1 ; 17, 1), il vit l’unique événement de l’histoire qui ne passe pas : Jésus meurt, est enseveli, ressuscite d’entre les morts et est assis à la droite du Père " une fois pour toutes " (Rm 6, 10 ; He 7, 27 ; 9, 12). C’est un événement réel, advenu dans notre histoire, mais il est unique : tous les autres événements de l’histoire arrivent une fois, puis ils passent, engloutis dans le passé. Le Mystère pascal du Christ, par contre, ne peut pas rester seulement dans le passé, puisque par sa Mort il a détruit la mort, et que tout ce que le Christ est, et tout ce qu’Il a fait et souffert pour tous les hommes, participe de l’éternité divine et surplombe ainsi tous les temps et y est rendu présent. L’Événement de la Croix et de la Résurrection demeure et attire tout vers la Vie. »[[1]]
[[1]] http://www.canonlaw.info/liturgysacraments_casel.htm, paragraphe “ the legacy of Casel and the new catechism.”
L'Eglise, le lieu du culte juste rendu à Dieu, instauré par le Christ Lui-même.
Le Mystère pascal et la liturgie de l’Eglise sont donc étroitement liés, les sacrements étant l’actualisation du mystère pascal. L’Eglise et sa liturgie sont donc le lieu du culte juste rendu à Dieu, ce culte étant instauré par le Christ Lui-même dans son Mystère pascal. La sainteté du Christ se communique donc par la liturgie à tous ceux qui célèbrent dans l’Eglise les Mystères du Christ. On est peut-être à l’opposé des visions « pélagiennes » qui soulignent l’action des fidèles – l’effort de sanctification personnelle-, alors que la vision d’Odo Casel souligne l’action sacramentelle fondamentale du Christ : c’est Lui qui sanctifie par le mystère pascal, sa sainteté se répand par les sacrements, par le moyen de l’Eglise.
La liturgie, notamment la liturgie eucharistique, est sanctification, car dans ce sacrement, c’est Dieu qui a l’initiative et s’approche de nous : « L’adoration eucharistique est en vérité référée au Seigneur, qui par le moyen de sa vie et de sa passion advenue historiquement, s’est fait « pain » pour nous, c’est-à-dire référée au Seigneur qui, par le moyen de son incarnation et du don de lui-même dans la mort, est devenu Celui qui est ouvert pour nous. Une telle prière est reliée au mystère historique de Jésus Christ ; à l’histoire de Dieu avec les hommes, qui dans le Sacrement s’approche de nous » .[[2]]
En conclusion, la relation entre religion, sacrement et sainteté se base sur cette perspective selon laquelle « Dieu s’approche de nous ». Dans les sacrements, dans toute la liturgie : le mouvement est d’abord celui de Dieu qui s’approche, tandis que dans les religions dites naturelles, c’est l’homme qui cherche à s’approcher de Dieu et à se sanctifier par ses propres moyens.
La particularité des sacrements chrétiens est donc que la sainteté est d’abord celle de Dieu dans son mystère pascal, du Christ Sauveur. Le culte juste passe d’une sacramentalité présente dans la création à une sacramentalité de la Présence du Créateur. Mais le Créateur s’approche de façon humaine, dans la Personne du Christ , du Christ Incarné, partageant la réalité corporelle humaine, partageant toutes les réalités humaines; chaque fois que je m’approche des sacrements, je m’approche de la sainteté du Christ, mais plus profondément, c’est la sainteté du Christ qui s’approche de moi. « Ainsi, prier à l’Eglise et dans la proximité du Sacrement Eucharistique est une insertion de notre rapport avec Dieu dans le mystère de l’Eglise comme lieu concret où Dieu vient à notre rencontre. » [[3]]
Aller à l’Eglise, participer à la liturgie et aux sacrements, c’est être inséré dans l’histoire du Christ, être relié à l’histoire du Christ, la rendre effective dans ma propre vie. C’est alors que, vécue réellement dans ma vie, la religion, par les sacrements, peut devenir sainteté.
La liturgie, notamment la liturgie eucharistique, est sanctification, car dans ce sacrement, c’est Dieu qui a l’initiative et s’approche de nous : « L’adoration eucharistique est en vérité référée au Seigneur, qui par le moyen de sa vie et de sa passion advenue historiquement, s’est fait « pain » pour nous, c’est-à-dire référée au Seigneur qui, par le moyen de son incarnation et du don de lui-même dans la mort, est devenu Celui qui est ouvert pour nous. Une telle prière est reliée au mystère historique de Jésus Christ ; à l’histoire de Dieu avec les hommes, qui dans le Sacrement s’approche de nous » .[[2]]
En conclusion, la relation entre religion, sacrement et sainteté se base sur cette perspective selon laquelle « Dieu s’approche de nous ». Dans les sacrements, dans toute la liturgie : le mouvement est d’abord celui de Dieu qui s’approche, tandis que dans les religions dites naturelles, c’est l’homme qui cherche à s’approcher de Dieu et à se sanctifier par ses propres moyens.
La particularité des sacrements chrétiens est donc que la sainteté est d’abord celle de Dieu dans son mystère pascal, du Christ Sauveur. Le culte juste passe d’une sacramentalité présente dans la création à une sacramentalité de la Présence du Créateur. Mais le Créateur s’approche de façon humaine, dans la Personne du Christ , du Christ Incarné, partageant la réalité corporelle humaine, partageant toutes les réalités humaines; chaque fois que je m’approche des sacrements, je m’approche de la sainteté du Christ, mais plus profondément, c’est la sainteté du Christ qui s’approche de moi. « Ainsi, prier à l’Eglise et dans la proximité du Sacrement Eucharistique est une insertion de notre rapport avec Dieu dans le mystère de l’Eglise comme lieu concret où Dieu vient à notre rencontre. » [[3]]
Aller à l’Eglise, participer à la liturgie et aux sacrements, c’est être inséré dans l’histoire du Christ, être relié à l’histoire du Christ, la rendre effective dans ma propre vie. C’est alors que, vécue réellement dans ma vie, la religion, par les sacrements, peut devenir sainteté.
[[2]]Cardinal Ratzinger, La Fondazione Sacramentale dell’Esistenza Christiana, p 241 ;
[[3]]Idem, op.cit, p 241, conclusion .
L'Eglise, le lieu du culte juste rendu à Dieu, le lieu de la Pentecôte.