Le diable singe Dieu
Le fait n'est pas nouveau : le diable singe Dieu. On trouve dans " La dernière bataille" de CS. Lewis, dernier épisode des chroniques de Narnia, une parabole de ce combat des derniers temps : un singe tue un lion banal, en fait revêtir la peau et la magnifique crinière à un âne et le fait passer pour Aslan,( lequel dans l'esprit de Lewis est l'allégorie du Christ, pour les non lecteurs de Narnia).
Fort de sa fausse identité, le singe, aidé d'un âne qui le porte et le fait paraître plus haut ( serait-ce nous quand nous sommes dupes? consentants? naïfs? de bonne foi mais mal formés et mal informés?), impose sa tyrannie et les conséquences de son mensonge aux habitants de Narnia, qui en viennent à croire qu'Aslan ( le Christ) lui-même les a trompés, puisqu'il n'existe pas, et enfin que le faux Aslan représente le vrai dieu à suivre.
Fort de sa fausse identité, le singe, aidé d'un âne qui le porte et le fait paraître plus haut ( serait-ce nous quand nous sommes dupes? consentants? naïfs? de bonne foi mais mal formés et mal informés?), impose sa tyrannie et les conséquences de son mensonge aux habitants de Narnia, qui en viennent à croire qu'Aslan ( le Christ) lui-même les a trompés, puisqu'il n'existe pas, et enfin que le faux Aslan représente le vrai dieu à suivre.
L'enjeu des béatifications/canonisations est apocalyptique : il révèle Dieu
Illustration de "La Dernière bataille" : l'âne accepte de singer Aslan, convaincu par les propos mensongers du singe
Il ne faut pas alors s'étonner que les canonisations et la déclaration des saints par 'Eglise soit le lieu de grandes batailles plus ou moins apocalyptiques ! En effet, les saints authentiques révèlent Dieu. En revanche, on constate que les faux saints se heurtent au discernement de l'Eglise en la matière et sont démasqués. Malgré des plagiats de plus en plus subtils, le singe reste un singe, son complice l'âne aussi.
Les complices de bonne foi augmentent sans le savoir la souffrance des victimes
Ce sont les vrais saints, par contraste, qui permettent de comprendre les supercheries et leur étendue. Parfois au prix de durs combats pour la vérité. Derrière l'étendue de la supercherie se cachent toujours les vices et la misères humaines : gloire, argent, perversion, péchés.
Mais tout n'est pas si noir ni contrasté chez l'âne, tandis que le singe est lui plus maléfique. L'âne, c'est le complice que la miséricorde va récupérer, à travers sa misère. L'humiliation d'être utilisé, la réalité de ses limites ( il est beaucoup moins intelligent que le singe) permettent à la miséricorde de se pencher sur son cas.
La supercherie entraîne un réseau de complices plus ou moins conscients, et même totalement innocents. Leur seul péché : n'avoir pas vérifié les faits et la vérité quand ils en avaient la possibilité. Pour certains, la possibilité ne s'est pas présentée, tant la duperie est bien ficelée. Ils sont les complices involontaires d'une tromperie et leur bonne foi s'en porte involontairement garante. Ils font, sans le savoir, souffrir les victimes à qui la parole est refusée à cause de leur erreur. Errare humanum est, sed perseverare.... diabolicum.
Mais tout n'est pas si noir ni contrasté chez l'âne, tandis que le singe est lui plus maléfique. L'âne, c'est le complice que la miséricorde va récupérer, à travers sa misère. L'humiliation d'être utilisé, la réalité de ses limites ( il est beaucoup moins intelligent que le singe) permettent à la miséricorde de se pencher sur son cas.
La supercherie entraîne un réseau de complices plus ou moins conscients, et même totalement innocents. Leur seul péché : n'avoir pas vérifié les faits et la vérité quand ils en avaient la possibilité. Pour certains, la possibilité ne s'est pas présentée, tant la duperie est bien ficelée. Ils sont les complices involontaires d'une tromperie et leur bonne foi s'en porte involontairement garante. Ils font, sans le savoir, souffrir les victimes à qui la parole est refusée à cause de leur erreur. Errare humanum est, sed perseverare.... diabolicum.
De véritables et infatigables détectives de la vérité
Mais les vrais saints, toujours par contraste, dévoilent la vérité. Et quand elle se présente, douloureuse, il est temps de la reconnaître en vérifiant humblement sur le terrain les faits, sur place. C'est le rôle des saints dans leur propre vie.
Mais c'est aussi le rôle des historiens : croire à la vérité, ne pas relativiser l'importance de dire la vérité, ne pas se lasser dans ce dur combat ; lire tout, chercher partout, prêter l'oreille aux petits ( qui ont souvent sur le terrain un discernement précieux), passer les faits au crible. Nombreuses sont les embûches pour les véritables " détectives" de la vérité. Saints, historiens, enquêteurs, experts, une vocation à la vérité qui doit être infatigable !
Quand la vérité est prouvée, le déni est un péché. On s'étonne aujourd'hui de la lenteur à reconnaître la vérité quand elle est indubitable : il est alors indispensable de s'informer et d'utiliser sa raison. Etre bien formé ne suffit pas, l'information ouverte, en temps réel, sans rétention d'information ( parfois sur des décennies) est une exigence pour protéger en temps réel les victimes des mensonges et duperies. Pendant que les uns se taisent, les autres en profitent et font des vitimes... On peut s'interroger ici sur l'usage du secret pontifical dans les procès de béatification, déjà réformé pour les affaires de delicta graviora : utilisé pour gagner du temps, il peut servir à faire taire la vérité et créer de graves cas de conscience sans issues. La réforme en route vient de montrer l'importance de ce mauvais usage du secret.
Mais c'est aussi le rôle des historiens : croire à la vérité, ne pas relativiser l'importance de dire la vérité, ne pas se lasser dans ce dur combat ; lire tout, chercher partout, prêter l'oreille aux petits ( qui ont souvent sur le terrain un discernement précieux), passer les faits au crible. Nombreuses sont les embûches pour les véritables " détectives" de la vérité. Saints, historiens, enquêteurs, experts, une vocation à la vérité qui doit être infatigable !
Quand la vérité est prouvée, le déni est un péché. On s'étonne aujourd'hui de la lenteur à reconnaître la vérité quand elle est indubitable : il est alors indispensable de s'informer et d'utiliser sa raison. Etre bien formé ne suffit pas, l'information ouverte, en temps réel, sans rétention d'information ( parfois sur des décennies) est une exigence pour protéger en temps réel les victimes des mensonges et duperies. Pendant que les uns se taisent, les autres en profitent et font des vitimes... On peut s'interroger ici sur l'usage du secret pontifical dans les procès de béatification, déjà réformé pour les affaires de delicta graviora : utilisé pour gagner du temps, il peut servir à faire taire la vérité et créer de graves cas de conscience sans issues. La réforme en route vient de montrer l'importance de ce mauvais usage du secret.
Si tout le monde déclare la terre plate... et un seul qu'elle est ronde : le rôle des experts
Les procès de béatification et canonisation sont des lumières qui brillent sur le boisseau, et c'est le rôle des experts de faire leur travail à fond. Sans eux, le sel s'affadit : singer la sainteté et essayer de lui donner l'aval de l'Eglise, c'est mentir à saint Pierre et affadir le sel. Or, l'attrait de la gloire des autels, mêlé à l'attrait de l'argent des dons, auquel s'ajoute un réseau de corruption, ce n'est pas une nouveauté, que l'on pense à Ananie et Saphir.
L'Eglise renforce depuis des siècles la prudence humaine du processus de béatification/canonisation et l'Esprit Saint la prudence et le discernement surnaturel pour ne porter sur les autels que de vrais saints. On devine que le singe enrage et voudrait détruire à la fois le rayonnement des vrais saints et l'espérance des petits, ainsi que leur foi. Il serait tellement content de voir disparaître les béatifications et les canonisations. Mais non !
Si cinquante personnes, très haut placées et y compris dans les rangs de ceux dont le devoir est de faire la vérité, notamment parmi ceux qui ont en charge des procès de béatification et de canonisation, disent de bonne foi ou de mauvaise foi : la terre est plate... et si un seul déclare qu'elle est ronde, alors il faut croire celui qui est seul, non pas parce qu'il est seul, mais parce que la raison parle. Démasquer un faussaire est une protection à personnes en danger. Ce n'est pas une question de votes et de nombres de personnes dans une commission mais une question de vérité.
Les faisceaux d'indices pour distinguer calomnies sur de vrais saints et mensonges de faussaires
Il est une arme qui aide au discernement de la vérité : la Miséricorde, le plus grand attribut de Dieu. Le bienheureux Sopocko, sainte soeur Faustine, saint Jean-Paul II, pour ne citer que ceux-là, ont eu pour mission de révéler plus encore cette miséricorde de Dieu. En ce qui concerne le processus de béatification/canonisation et les faux saints ou " pas si saints que cela", les faussaires et leurs complices, cette miséricorde agit de deux manières.
Tout d'abord, elle révèle les saints authentiques, ceux qui ont reconnus leur péché et se sont converti à l'amour de Dieu. Imperfections, péchés, tromperies, rechutes n'empêchent pas la sanctification. Que l'on pense à Saint Charles de Foucault et sa vie de patachon! On devient saint par un processus dans le temps.
Ensuite, elle démasque les menteurs et leur absence de conversion. Ce n'est pas pour rien que Jésus traite Hérode de " renard" quand ce dernier déclare vouloir l'écouter!
Un cas particulier : ceux qui, ayant pour modèles de vrais saints, n'imaginent pas que l'on puisse mentir . Ils vont donc réagir en défendant le faussaire comme pour défendre la sainteté de leur saint canonisé que singe le plagiaire. Cette "saine naïveté" tourne au manque de discernement dans la durée. C'est un appui sur lequel compte la stratégie du diable.
Ici, il importe de différencier la calomnie du dévoilement légitime du mal. En " collant" le plus près possible au vrai saint, le plagiat va essayer de disqualifier la sainteté authentique d'une part, et de s'en servir comme d'un bouclier d'autre part : " regardez, on me calomnie, comme votre vrai saint". Une grande prudence s'impose alors, ainsi qu'un profond sens du bien, de la vérité et de la vérification des faits.
Quand plagiat de la sainteté il y a, un seul indice ne suffit pas, c'est toujours un faisceau d'indice :
- mensonges et fausses prédictions qui ne se réalisent pas dans le temps
- moeurs dissolues du cercle proche, des complices
- gestion financière trouble, détournement de fonds et vols d'héritages, tentatives de corruption par des offres de postes, d'argent, de voyages, de privilèges... et ceci peut viser bien sûr les experts, les personnes chargées de faire la vérité
- absence de réseaux de sainteté, omerta entretenue, notamment grâce à l'indignation non feinte des gens de bonne foi
- mélange du for interne et du for externe, notamment entre les complices du cercle le plus proche de la tromperie
- départs en masse inexpliqués, maladies somatiques, etc
Une fois tous ces éléments vérifiés, il est plus facile de se " désengluer" des incohérences internes du plagiat ! Au positif, la vraie sainteté n'est pas la perfection partout mais le faisceau inverse d'indices de sainteté
- vérité, humilité, discrétion, prédictions qui se réalisent dans le temps
- sainteté de moeurs des protagonistes et de leur cercle proche
- réseau de sainteté tout aussi discret et sans star system
- bonne gestion financière, transparente
- bonne coordination du for interne et du for externe qui laisse pleine et entière liberté sur tous les points
- bonne santé psychique
-dialogue et obéissance à l'Eglise
Tout d'abord, elle révèle les saints authentiques, ceux qui ont reconnus leur péché et se sont converti à l'amour de Dieu. Imperfections, péchés, tromperies, rechutes n'empêchent pas la sanctification. Que l'on pense à Saint Charles de Foucault et sa vie de patachon! On devient saint par un processus dans le temps.
Ensuite, elle démasque les menteurs et leur absence de conversion. Ce n'est pas pour rien que Jésus traite Hérode de " renard" quand ce dernier déclare vouloir l'écouter!
Un cas particulier : ceux qui, ayant pour modèles de vrais saints, n'imaginent pas que l'on puisse mentir . Ils vont donc réagir en défendant le faussaire comme pour défendre la sainteté de leur saint canonisé que singe le plagiaire. Cette "saine naïveté" tourne au manque de discernement dans la durée. C'est un appui sur lequel compte la stratégie du diable.
Ici, il importe de différencier la calomnie du dévoilement légitime du mal. En " collant" le plus près possible au vrai saint, le plagiat va essayer de disqualifier la sainteté authentique d'une part, et de s'en servir comme d'un bouclier d'autre part : " regardez, on me calomnie, comme votre vrai saint". Une grande prudence s'impose alors, ainsi qu'un profond sens du bien, de la vérité et de la vérification des faits.
Quand plagiat de la sainteté il y a, un seul indice ne suffit pas, c'est toujours un faisceau d'indice :
- mensonges et fausses prédictions qui ne se réalisent pas dans le temps
- moeurs dissolues du cercle proche, des complices
- gestion financière trouble, détournement de fonds et vols d'héritages, tentatives de corruption par des offres de postes, d'argent, de voyages, de privilèges... et ceci peut viser bien sûr les experts, les personnes chargées de faire la vérité
- absence de réseaux de sainteté, omerta entretenue, notamment grâce à l'indignation non feinte des gens de bonne foi
- mélange du for interne et du for externe, notamment entre les complices du cercle le plus proche de la tromperie
- départs en masse inexpliqués, maladies somatiques, etc
Une fois tous ces éléments vérifiés, il est plus facile de se " désengluer" des incohérences internes du plagiat ! Au positif, la vraie sainteté n'est pas la perfection partout mais le faisceau inverse d'indices de sainteté
- vérité, humilité, discrétion, prédictions qui se réalisent dans le temps
- sainteté de moeurs des protagonistes et de leur cercle proche
- réseau de sainteté tout aussi discret et sans star system
- bonne gestion financière, transparente
- bonne coordination du for interne et du for externe qui laisse pleine et entière liberté sur tous les points
- bonne santé psychique
-dialogue et obéissance à l'Eglise
La misère de l'être humain ne peut produire sa sainteté d'elle-même : le pélagianisme
Le mensonge volontaire et maintenu jusqu'à la fin exclut la sainteté : il y aura certainement une miséricorde de la part de Dieu et un purgatoire possible, mais certainement pas une élévation sur les autels comme modèle de sainteté à suivre en ce monde.
Le salut des faussaires, menteurs, et autres pécheurs que nous pouvons être demeure toujours l'oeuvre de la Miséricorde. Les tentatives de plagiats montrent toujours cela : la misère de l'homme ne peut produire sa propre sainteté d'elle-même, ce sera toujours un échec, du pélagianisme.
En revanche, la Miséricorde, le plus grand attribut de Dieu, peut toujours faire d'un pécheur un saint, d'une pécheresse une sainte : c'est le secret, le mystère du Christ Rédempteur.
AC
Le salut des faussaires, menteurs, et autres pécheurs que nous pouvons être demeure toujours l'oeuvre de la Miséricorde. Les tentatives de plagiats montrent toujours cela : la misère de l'homme ne peut produire sa propre sainteté d'elle-même, ce sera toujours un échec, du pélagianisme.
En revanche, la Miséricorde, le plus grand attribut de Dieu, peut toujours faire d'un pécheur un saint, d'une pécheresse une sainte : c'est le secret, le mystère du Christ Rédempteur.
AC