Plus de GPS : "il a perdu le sens du bien"
J'accuse mon GPS d'avoir perdu le sens du bien ! Mais ai-je fait ce qu'il fallait pour l'utiliser correctement?
A l'ombre de tes ailes : le dogme et l'Eglise
Beaucoup en font autant avec les dogmes et l'Eglise. Pourtant, le développement du dogme, dont parle le saint Cardinal Newman dans un livre clé " On the developpment of doctrine", est une mise à jour du GPS qui nous guide et nous protège. "Ecrit en 1845 à Littlemore, près d'Oxford, l'Essai sur le développement de la doctrine chrétienne a été pour Newman le moyen de résoudre le problème qui l'empêchait de rejoindre l'Eglise catholique : comment justifier les dogmes", précise la quatrième de couverture de la traduction française de son livre aux éditions Ad Solem.
D'après Newman, les Apôtres auraient pu résoudre toutes nos questions théologiques à problèmes et définir tous les dogmes d'un coup, mais la Providence en a usé autrement. Effectivement, à quoi aurait servi un GPS et une cartographie d'un terrain, d'une banlieue, d'une route touristique qui n'existaient pas encore? Les dogmes des premiers siècles tracèrent les routes principales, celles qui permettent d'arriver au but à coup sûr. Et ainsi la doctrine catholique continue de se développer, sans rien inventer pourtant. Le GPS n'invente pas le terrain, il le suit ! Les données de la Foi ne changent pas, mais on les découvre mieux.
Par ta lumière, nous voyons la lumière
Si un théologien explore de nouvelles voies, il se peut qu'il ait raison, ou tort! Ou qu'il arrive, comme ce fut le cas de Newman qui l'écrit dans une de ses lettres, un siècle trop tôt. Dans ce cas, la mémoire, la réflexion, la concertation, le développement de l'expérience et de la pensée, vont confirmer ou infirmer "l'itinéraire" proposé. Newman lui-même ajusta son "GPS" de la Foi en passant de l'anglicanisme au catholicisme. Le dogme de "l'infaillibilité pontificale" fut pour lui un itinéraire complexe et délicat.
Dans ses lettres, il insiste sur le moment, qu'il trouvait désastreux, et sur l'opportunité d'une définition qui était pour lui à "double tranchant". Il ne mettait pas en doute ce dogme, bien au contraire, mais plutôt l'opportunité de "télécharger cette version" chez tous les fidèles avant de les avoir préparés. Le Concile Vatican II lui donnera raison en élaborant une "version plus complète" de la question : bien sûr, je ne vais pas aborder ici les avantages et nuances de l'itinéraire adopté, mais il existe d'excellents livres et des vidéos sur la question (lien vers la vidéo Newman, de KTOTV)
Je souligne donc juste que les dogmes sont des acquis, des routes sûres défrichées par l'Eglise et qui mènent à Celui qui a dit : "Je suis la Lumière". Ainsi, nous ne perdons pas le sens du bien et sommes à l'abri, car Jésus bâtit son Eglise. Voici un texte de Maurice Zundel qui exprime en mots forts le coeur de tout dogme, la "démission en Christ", au sens de se démettre de soi pour laisser transparaître le Christ :
" Il y a quelque chose d'extrêmement pathétique à relire l'histoire du concile de Vatican I. On voit certains courtisans de Pie IX qui applaudissent le pape infaillible comme si c'était une promotion, comme si c'était une manière de lui faire la cour ou de l'acclamer : “Vive le pape infaillible !”
L'infaillibilité, c'est la grande démission de l'homme en Jésus-Christ. Elle veut dire : nous n'avons pas affaire à vous, vous n'êtes rien, rien, ce n'est pas votre pensée, ce n'est pas votre sagesse, ce n'est pas votre vertu, vous êtes de purs sacrements tout effacés dans la Personne de Jésus. [...] Et l'infaillibilité, c'est justement la garantie que nous n'avons pas affaire à vous mais à Lui, à travers vous et, s'il le faut, malgré vous. Car dans l'Église, la mission s'accomplit toujours dans la démission et c'est le contraire de ce qu'on s'imagine : plus on est appelé à assumer de charges dans la hiérarchie, plus on disparaît dans la personne de Jésus-Christ" (Silence, parole de vie, transcription d'une retraite donnée en 1959, éd. Anne Sigier, 1990, p. 129)
Alors, bonne route avec un GPS qui indique le sens du Bien!
AC
PSAUME 35
02 C'est le péché qui parle au coeur de l'impie ; * ses yeux ne voient pas que Dieu est terrible.
03 Il se voit d'un oeil trop flatteur pour trouver et haïr sa faute ; *
04 il n'a que ruse et fraude à la bouche, il a perdu le sens du bien.
05 Il prépare en secret ses mauvais coups. + La route qu'il suit n'est pas celle du bien ; * il ne renonce pas au mal.
06 Dans les cieux, Seigneur, ton amour ; jusqu'aux nues, ta vérité ! *
07 Ta justice, une haute montagne ; tes jugements, le grand abîme ! Tu sauves, Seigneur, l'homme et les bêtes :
08 qu'il est précieux ton amour, ô mon Dieu ! A l'ombre de tes ailes, tu abrites les hommes : +
09 ils savourent les festins de ta maison ; * aux torrents du paradis, tu les abreuves.
10 En toi est la source de vie ; par ta lumière nous voyons la lumière.
11 Garde ton amour à ceux qui t'ont connu, ta justice à tous les hommes droits.
12 Que l'orgueilleux n'entre pas chez moi, que l'impie ne me jette pas dehors !
13 Voyez : ils sont tombés, les malfaisants ; abattus, ils ne pourront se relever.