La résurrection à travers la résilience des femmes bibliques
Les femmes de la Bible nous enseignent cette même volonté. Elles la trouvent en elles-mêmes, dans leur être féminin, dans les circonstances racontées par la Parole. Et Dieu vient soutenir cette énergie, qui appelle la justice.
Une figure biblique extraordinaire de cette justice, rendue par une femme, est Déborah, au livre des Juges.
Un livre à ne pas mettre entre toutes les mains
Voici sur Wikipédia l'essentiel à savoir :
L'histoire de Debora est racontée à deux reprises en deux chapitres différents : les chapitres 4 et 5 du livre des Juges 3 . Le premier est en prose, le second est de forme poétique et est largement admis comme l'un des plus anciens exemples de poésie hébraïque. C'est l'un des premiers portraits d'une femme dans un rôle héroïque.
On connaît assez peu d'éléments de la vie privée de Deborah. Elle est mariée à un certain Lapidoth1 (« torches ») et elle rend la justice sous un palmier dans la Tribu d'Éphraïm entre Ramla et Béthel 4 .
À l'époque du récit, les Hébreux se sont détournés de Dieu et se sont retrouvés sous la domination du roi cananéen Yabin pendant vingt ans. Ils se tournent alors vers Dieu, qui entend leur supplication et leur envoie Débora5 .
Elle convoque Barac et lui ordonne de lever une armée parmi la tribu de Nephthali et la tribu de Zabulon pour vaincre l'armée cananéenne de Siséra, au service du roi Yabin6 . Elle prophétise que la gloire de tuer Siséra en personne ne reviendra pas à Barac mais à une femme7 .
Barac écrase les troupes de Siséra et celui-ci s'enfuit à pied8 dans la maison de Yaël, qui lui propose de s'y cacher9 . Pendant le sommeil de Siséra, Yaël le tue en lui transperçant la tête avec un piquet10 . Puis, à l'arrivée de Barac, elle lui montre le corps de Siséra11 .
Cette victoire amène la défaite finale du roi cananéen Yabin qui sera également tué12 . Débora entonne un chant de victoire qui résonne comme un avertissement aux princes et rois étrangers qui pourraient constituer une menace pour les Hébreux5 ,13 . La paix est rétablie pendant quarante années sur la Terre d'Israël 14 .
Une femme juge et prophète
Le chant des lionnes qui rugissent ( Livre des Juges chapitre V)
Voici les versets du chant de Déborah qui insistent sur le rôle de la femme :
01 Ce jour-là, Débora et Baraq, fils d’Abinoam, dirent et chantèrent :
02 « Alors qu’en Israël, on laisse flotter les chevelures, alors qu’un peuple s’offre librement, bénissez le Seigneur !
03 Rois, écoutez ! Prêtez l’oreille, souverains ! C’est moi, c’est moi qui vais chanter pour le Seigneur, moi qui vais jouer pour le Seigneur, Dieu d’Israël !
04 Seigneur, quand tu sortis de Séïr, quand tu partis de la campagne d’Édom, la terre trembla, les cieux mêmes fondirent, et les nuées fondirent en eaux,
05 les montagnes furent ébranlées devant la face du Seigneur, celui du Sinaï, devant la face du Seigneur, Dieu d’Israël.
06 Aux jours de Shamgar, fils d’Anath, aux jours de Yaël, ne passaient plus les caravanes ; ceux qui marchaient par les sentiers prenaient des voies tortueuses.
07 Les guides manquaient, ils manquaient en Israël, jusqu’à ce que je me lève, moi, Débora, jusqu’à ce que je me lève, mère en Israël !
08 On adoptait des dieux nouveaux, alors, la guerre était aux portes. À peine voyait-on une lance, un bouclier, pour quarante mille hommes en Israël.
09 Le cœur va aux chefs d’Israël, à ceux du peuple qui s’offrent librement. Bénissez le Seigneur !
10 Vous qui montez des ânesses blanches, vous qui siégez sur des tapis, et vous qui marchez sur la route, parlez !
11 Dans les propos échangés auprès des abreuvoirs, là, on raconte les justes actions du Seigneur, la justice de sa force en Israël. Alors, le peuple du Seigneur est descendu aux portes.
12 Éveille-toi, éveille-toi, Débora ! Éveille-toi, éveille-toi, lance ton chant ! Lève-toi, Baraq, emmène tes captifs, ô fils d’Abinoam !
13 Que le reste du peuple l’emporte sur les puissants, que pour moi le Seigneur l’emporte sur les héros !
14 Ceux qui viennent d’Éphraïm sont en Amalec ; derrière toi, Benjamin est avec tes troupes ; de Makir sont descendus des chefs, et de Zabulon ceux qui portent le bâton de commandement.
15 Les princes en Issakar sont avec Débora, Issakar est fidèle à Baraq : dans la vallée, il s’est élancé sur ses pas. Dans les clans de Roubène, grandes intentions du cœur !
16 Pourquoi es-tu resté assis entre deux parcs, à écouter le son des flûtes auprès des troupeaux ? Dans les clans de Roubène, grandes hésitations du cœur !
17 Galaad est resté au-delà du Jourdain. Et Dane, pourquoi demeure-t-il sur des vaisseaux ? Asher est resté assis au bord des mers, il est resté dans ses ports.
18 Zabulon, le peuple qui méprise sa vie à en mourir, de même Nephtali, sur les hauteurs du pays !
19 Survinrent les rois, ils ont combattu, les rois de Canaan ont combattu, à Taanak, près des eaux de Meguiddo. Mais d’argent, ils n’en ont pas gagné.
20 Du haut des cieux, les étoiles ont combattu ; depuis leurs sentiers, elles ont combattu Sissera.
21 Le torrent de Qishone les a balayés, le torrent d’autrefois, le torrent de Qishone. Avance hardiment, ô mon âme !
22 Alors les sabots des chevaux ont martelé le sol. Ils galopent, ses coursiers, ils galopent !
23 Maudissez Méroz, dit l’ange du Seigneur ! Maudissez, maudissez ses habitants : ils ne sont pas venus au secours du Seigneur, au secours du Seigneur, contre les héros.
24 Bénie soit parmi les femmes Yaël, la femme de Hèber, le Qénite ; parmi les femmes qui vivent sous la tente, bénie soit-elle !
25 Il demandait de l’eau, elle donna du lait ; dans la coupe d’honneur, elle offrit de la crème ;
26 elle étendit sa main vers un piquet, et sa droite vers un marteau de travailleurs. Elle martela Sissera et lui broya la tête, elle frappa et lui perça la tempe.
27 À ses pieds, il s’écroule, il tombe, il gît ; à ses pieds, il s’écroule, il tombe. Là, il s’écroule, il tombe, anéanti !
28 Par la fenêtre, elle jette un regard, la mère de Sissera, elle se lamente, à travers la claire-voie : “Pourquoi son char tarde-t-il à venir ? Pourquoi la marche de ses chars est-elle si lente ?”
29 Les plus sages de ses dames lui répondent, et elle se redit à elle-même :
30 “Sans doute se partagent-ils le butin qu’ils ont trouvé ? Une captive, deux captives par guerrier, des étoffes de couleur comme butin pour Sissera, comme butin, des étoffes de couleur brodées, pour son cou, une étoffe de couleur rebrodée !”
31 Que périssent ainsi tous tes ennemis, Seigneur, mais que tes amis soient comme le soleil quand il s’élance dans sa force ! » Et le pays fut en repos pendant quarante ans.
Femme de foi : prophète, juge, poétesse, conseillère des guerriers, et femme de paix
Dans l'Eglise, il existe de nombreuses femmes sur ce modèle : les Abbesses qui gouvernaient au Moyen-âge avec un rang égal (mais non confondu avec l'épiscopat, car il ne s'agit pas de confondre les rôles mais de les valoriser) aux évêques. Les Catherine de Sienne, qui conseilla les papes, les femmes docteur de l'Eglise (Thérèse d'Avila, Thérèse de Lisieux). Mais l'heure n'est-elle pas aussi aux femmes juges? A la présence des femmes dans les instances de l'Eglise? Non pas comme prêtresse (Déborah n'est pas prêtresse, mais elle collabore avec les guerriers de son époque, elle ne méprise en rien les fonctions sacerdotales masculines), mais à leur juste place, en union avec Celui qui est le Lion de Juda, le Christ, en communion avec le sacerdoce royal des baptisés et avec le sacerdoce institué : lève-toi, Déborah, dans l'Eglise! Lance ton chant! Roar!
AC