Le service du Maître et la pyramide inversée
"Vers toi j'ai les yeux levés, vers toi qui es au ciel" : le verset 1 de ce psaume nous dit où se trouve le sommet. Il s'agit d'un psaume du serviteur : il ne se prend pas pour le sommet de la pyramide. Il sait bien qu'un Autre est venu en déclarant : "Je suis ne suis pas venu pour être servi mais pour servir". Jésus lui-même a défini que la pyramide entière est service. Celui qui est au sommet déclare : "Je suis venu servir". En cela, il est roi! c'est le roi du service, dans tous les sens du terme.
Le synode peut nous mettre face à cette problématique émergente du service : si certains accumulent tous les services, ils ne servent plus, quelle est donc la différence entre la pyramide du "mépris des orgueilleux" dont parle le psaume et la pyramide du service?
Le synode peut nous mettre face à cette problématique émergente du service : si certains accumulent tous les services, ils ne servent plus, quelle est donc la différence entre la pyramide du "mépris des orgueilleux" dont parle le psaume et la pyramide du service?
"C'en est trop" (verset 4)
Un service heureux se remarque par l'équilibre, la joie, l'échange, l'adaptation, la recherche du contact, de la collaboration, la créativité et les "yeux fixés" sur la finalité, celui "qui es au ciel".
Dans le service détourné de sa finalité, on trouve le "trop de services". Les "satisfaits" dont parlent le psaume apparaissent dans le travail du synode comme ceux qui servent...beaucoup trop. Ce n'est pas un crime, mais c'est une hypocrisie qui grandit avec ce faux esprit de service. Dans leur satisfaction, ils ne regardent plus ni le ciel, ni la main du maître. Irréprochables, ils cumulent toutes les fonctions, tous les postes. Prêtres ou laïcs, hommes ou femmes, ils sont satisfaits d'une image pyramidale : la pyramide de leurs services, de leurs innombrables commissions, postes, titres, fonctions, ministères, est un énorme amas de satisfaction sur lequel ils sont assis et sur lequel ils trônent. A la place du maître, mais en arborant un parfait esprit de service en apparence. Le dira-t-on assez, le cumul tue le service. Pas uniquement en la personne qui peut remplir très bien toutes ses tâches (ou de plus en plus mal jusqu'au burn out) : toute l'Eglise souffre de ce maux quasi invisible, le service des satisfaits, qui n'est pas un service mais une maladie du service. Concrètement que se passe-t-il alors? Ceux qui voudraient servir ne le peuvent pas car tous les services sont accaparés. " C'en est trop", disent-ils, découragés.
Dans le service détourné de sa finalité, on trouve le "trop de services". Les "satisfaits" dont parlent le psaume apparaissent dans le travail du synode comme ceux qui servent...beaucoup trop. Ce n'est pas un crime, mais c'est une hypocrisie qui grandit avec ce faux esprit de service. Dans leur satisfaction, ils ne regardent plus ni le ciel, ni la main du maître. Irréprochables, ils cumulent toutes les fonctions, tous les postes. Prêtres ou laïcs, hommes ou femmes, ils sont satisfaits d'une image pyramidale : la pyramide de leurs services, de leurs innombrables commissions, postes, titres, fonctions, ministères, est un énorme amas de satisfaction sur lequel ils sont assis et sur lequel ils trônent. A la place du maître, mais en arborant un parfait esprit de service en apparence. Le dira-t-on assez, le cumul tue le service. Pas uniquement en la personne qui peut remplir très bien toutes ses tâches (ou de plus en plus mal jusqu'au burn out) : toute l'Eglise souffre de ce maux quasi invisible, le service des satisfaits, qui n'est pas un service mais une maladie du service. Concrètement que se passe-t-il alors? Ceux qui voudraient servir ne le peuvent pas car tous les services sont accaparés. " C'en est trop", disent-ils, découragés.
Nos yeux levés vers le Seigneur attendent sa pitié ( verset 2)
Le synode est précieux pour ré-équilibrer et adapter les services dans l'Eglise. La théologie est concernée : munera, ministères, services, offices... chacun à sa place, mais aussi à chacun une place.
En effet, les satisfaits qui accumulent les fonctions, qui font tout le travail même gratuitement, qui occupent tout le terrain, se lèvent tôt, se sacrifient sans compter ( et en se plaignant assez vite qu'on ne remarque pas leur activisme), courent d'une réunion à une autre, remplacent tout le monde au pied levé, ont une carte de visite ecclésiale et un agenda long comme des ministres d'Etat... ces satisfaits commettent un véritable péché aux conséquences lourdes pour ceux qui voudraient servir et ne le peuvent pas à cause d'eux, qui cumulent tous les services possibles au détriment de l'Eglise entière.
Combien sont, à cause de cela, comme les ouvriers de la dernière heure : "personne ne nous a embauchés, Seigneur!". Et cela vaut dans la structure des services paroissiaux, diocésains, canoniques, communautaires, épiscopaux, partout! "Tu vas faire tout cela tout seul"? disait un laïc à un ami prêtre. Mais toi qui sers tellement, ne pourrais-tu faire la grâce d'une partie de ton service à ton frère, à ta soeur, pour qu'il ou elle ait la joie d'exercer ses capacités ? Servir est une joie! Tout faire, c'est voler cette joie à mon frère, à ma soeur. Le service st un don redondant : il provoque le service chez les autres et leur fait de la place.
Le "nous" du psaume, ce sont des femmes, des laïcs, des prêtres, des gens discrets et bien formés, pleins de compétences et de bonne volonté, des baptisés fidèles et priants. Ils voudraient servir. Mais personne ne les embauche : les satisfaits et les orgueilleux continuent de cumuler, de courir et de s'épuiser ou de faire semblant de s'épuiser, car quand on dé(ssert) trop, on finit par mal servir et par s'asservir, ou par asservir les autres. En revanche, celui qui a le véritable esprit de service provoque des vocations de service, il est contagieux pour entraîner à servir ensemble.
La" pitié du Seigneur" s'exprime pour toute l'Eglise dans l'esprit synodal : l'Esprit Saint entend le cri de ces fidèles qui veulent servir ensemble, marcher ensemble, l'Esprit Saint appelle tout le monde, embauche largement. Une proposition concrète? Empêcher ces cumuls invraisemblables qui font fuir les personnes de bonne volonté en leur faisant penser qu'on ne les embauchera jamais (certaines attendent depuis si longtemps!). Il faut inverser la pyramide du cumul pour instaurer une pyramide du service où tous "auront les yeux tournés vers la main du Maître". Et en attendant cet idéal, chaque baptisé sait qu'il est libre de ses initiatives apostoliques et envoyé de par son baptême. La session synodale se termine par un envoi et une bénédiction : heureusement, tout le monde ne cumule pas tout partout et toujours et il y a possibilité de marcher ensemble et de collaborer, de coopérer! Le synode est là pour nous montrer que c'est possible au quotidien.
Une mention spéciale à ce verset : "comme les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse" : les femmes peuvent servir à tant de place dans l'Eglise sans avoir besoin de prendre la place des hommes, elles ont soif de servir l'unique Seigneur dans les instances ecclésiales, à tous les niveaux, sans pour autant devenir prêtres : elles ont tant à donner en tant que femmes, partout où des laïcs peuvent servir, elles peuvent aussi apporter la touche féminine qui manque tant! Vouloir des femmes prêtres, c'est tout simplement retomber dans la logique du cumul, du "je prends ta place et je cumule toutes les fonctions". Et si on s'entraidait, chacun bien en communion, en gardant bien sa place et sa diversité?
AC (une femme, heureuse de servir!)
En effet, les satisfaits qui accumulent les fonctions, qui font tout le travail même gratuitement, qui occupent tout le terrain, se lèvent tôt, se sacrifient sans compter ( et en se plaignant assez vite qu'on ne remarque pas leur activisme), courent d'une réunion à une autre, remplacent tout le monde au pied levé, ont une carte de visite ecclésiale et un agenda long comme des ministres d'Etat... ces satisfaits commettent un véritable péché aux conséquences lourdes pour ceux qui voudraient servir et ne le peuvent pas à cause d'eux, qui cumulent tous les services possibles au détriment de l'Eglise entière.
Combien sont, à cause de cela, comme les ouvriers de la dernière heure : "personne ne nous a embauchés, Seigneur!". Et cela vaut dans la structure des services paroissiaux, diocésains, canoniques, communautaires, épiscopaux, partout! "Tu vas faire tout cela tout seul"? disait un laïc à un ami prêtre. Mais toi qui sers tellement, ne pourrais-tu faire la grâce d'une partie de ton service à ton frère, à ta soeur, pour qu'il ou elle ait la joie d'exercer ses capacités ? Servir est une joie! Tout faire, c'est voler cette joie à mon frère, à ma soeur. Le service st un don redondant : il provoque le service chez les autres et leur fait de la place.
Le "nous" du psaume, ce sont des femmes, des laïcs, des prêtres, des gens discrets et bien formés, pleins de compétences et de bonne volonté, des baptisés fidèles et priants. Ils voudraient servir. Mais personne ne les embauche : les satisfaits et les orgueilleux continuent de cumuler, de courir et de s'épuiser ou de faire semblant de s'épuiser, car quand on dé(ssert) trop, on finit par mal servir et par s'asservir, ou par asservir les autres. En revanche, celui qui a le véritable esprit de service provoque des vocations de service, il est contagieux pour entraîner à servir ensemble.
La" pitié du Seigneur" s'exprime pour toute l'Eglise dans l'esprit synodal : l'Esprit Saint entend le cri de ces fidèles qui veulent servir ensemble, marcher ensemble, l'Esprit Saint appelle tout le monde, embauche largement. Une proposition concrète? Empêcher ces cumuls invraisemblables qui font fuir les personnes de bonne volonté en leur faisant penser qu'on ne les embauchera jamais (certaines attendent depuis si longtemps!). Il faut inverser la pyramide du cumul pour instaurer une pyramide du service où tous "auront les yeux tournés vers la main du Maître". Et en attendant cet idéal, chaque baptisé sait qu'il est libre de ses initiatives apostoliques et envoyé de par son baptême. La session synodale se termine par un envoi et une bénédiction : heureusement, tout le monde ne cumule pas tout partout et toujours et il y a possibilité de marcher ensemble et de collaborer, de coopérer! Le synode est là pour nous montrer que c'est possible au quotidien.
Une mention spéciale à ce verset : "comme les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse" : les femmes peuvent servir à tant de place dans l'Eglise sans avoir besoin de prendre la place des hommes, elles ont soif de servir l'unique Seigneur dans les instances ecclésiales, à tous les niveaux, sans pour autant devenir prêtres : elles ont tant à donner en tant que femmes, partout où des laïcs peuvent servir, elles peuvent aussi apporter la touche féminine qui manque tant! Vouloir des femmes prêtres, c'est tout simplement retomber dans la logique du cumul, du "je prends ta place et je cumule toutes les fonctions". Et si on s'entraidait, chacun bien en communion, en gardant bien sa place et sa diversité?
AC (une femme, heureuse de servir!)
Psaume 122
01 Vers toi j'ai les yeux levés, vers toi qui es au ciel.
02 Comme les yeux de l'esclave vers la main de son maître, + comme les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse, * nos yeux, levés vers le Seigneur notre Dieu, attendent sa pitié.
03 Pitié pour nous, Seigneur, pitié pour nous : notre âme est rassasiée de mépris.
04 C'en est trop, nous sommes rassasiés * du rire des satisfaits, du mépris des orgueilleux !