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" Eduquer les jeunes demande d’authentiques témoins et non pas de simples dispensateurs de règles " ( Benoît XVI)



Un fléau : l'absence de règles. Un excès : des dispensateurs de règles qui ne sont pas des témoins.

" Eduquer les jeunes demande d’authentiques témoins et non pas de simples dispensateurs de règles " ( Benoît XVI)
Benoît XVI, en fin observateur, dans son message sur l'éducation ( 1er janvier 2012), permet aux parents comme aux éducateurs de se situer entre deux options éducatives de notre époque qui manquent toutes deux de " témoignage" véridique : l'absence de règles, la démagogie, le flou dans l'éducation...ou bien une omniprésence des règles éducatives qui cache le témoignage profond attendu par le jeune.

"Des témoins dont la vie embrasse des espaces plus larges."

" Eduquer les jeunes demande d’authentiques témoins et non pas de simples dispensateurs de règles " ( Benoît XVI)
"2. L’éducation est l’aventure la plus fascinante et difficile de la vie. Éduquer – du latin educere – signifie conduire hors de soi pour introduire à la réalité, vers une plénitude qui fait grandir la personne. Ce processus se nourrit de la rencontre de deux libertés, celle de l’adulte, et celle du jeune. Ceci demande la responsabilité du disciple qui doit être ouvert pour se laisser guider vers la connaissance de la réalité, et celle de l’éducateur qui doit être disposé à se donner lui-même. Plus que jamais sont nécessaires pour cela d’authentiques témoins et non pas de simples dispensateurs de règles et d’informations ; des témoins qui sachent voir plus loin que les autres, parce que leur vie embrasse des espaces plus vastes. Le témoin est celui qui vit en premier le chemin qu’il propose."

Dans cette magnifique expression de ce qu'est l'éducation, on reconnaît le pape ami de Don Luigi Guissanni, un autre éducateur auteur du " rique éducatif", lequel insiste sur la profondeur de la relation entre éducateur et éduqué, cette profondeur se situant dans le témoignage personnel. Les jeunes ne s'y trompent guère, qui accepteront des défauts de tempérament, mais pas une incohérence dans le témoignage. Ce qui est rassurant, somme toute, pour les parents comme pour les éducateurs ! Vivre en premier le chemin proposé est bénéfique pour l'adulte comme pour le jeune. Loin de déprécier les règles, le pape les situe dans le témoignage personnel et dans la famille quelques lignes plus loin :

 "C’est dans la famille qu’on apprend la solidarité entre les générations, le respect des règles, le pardon et l’accueil de l’autre » [1]. Elle est la première école où on est éduqué à la justice et à la paix."

Les règles : faites de lien, de liberté authentique et de proximité avec Dieu.

" Eduquer les jeunes demande d’authentiques témoins et non pas de simples dispensateurs de règles " ( Benoît XVI)
"Et c’est la tâche de l’éducation de former à la liberté authentique. Celle-ci n’est pas l’absence de liens ou le règne du libre arbitre, elle n’est pas l’absolutisme du « je ». L’homme qui se croit absolu, qui n’est dépendant de rien et de personne, et qui croit pouvoir faire tout ce qu’il veut, finit par contredire la vérité de son propre être et par perdre sa liberté. Au contraire, l’homme est un être relationnel qui vit en relation avec les autres et avec Dieu surtout. La liberté authentique ne peut jamais être atteinte dans l’éloignement de Dieu."

Le libre-arbitre mal orienté, devenu tyrannie , absolutisme du " je", mène à la perte de la liberté et du sens de Dieu. Dans cette ferme dénonciation de l'homme " qui se croit absolu", le pape indique le coeur du problème éducatif contemporain. Courage donc aux éducateurs courageux qui aident les jeunes dans le quotidien à tisser des liens, à devenir altruiste, à vivre en société...en commençant par la famille, l'école, chaque cellule sociale. On voit tant de jeunes aujourd'hui prisonniers de leur incapacité à admettre les règles les plus élémentaires, de la musique tonitruante au civisme en passant par la ponctualité...s'ils croisent sur leur chemin des témoins qui leur montrent le sens de l'éducation prodiguée à travers un témoignage personnel, ils retrouveront pour certains le goût de vivre et de servir. 

Le témoignage familial de solidarité entre les générations ouvre les jeunes sur le service des personnes, sur la richesse relationnelle des générations entre elles...c'est dans la famille que le respect des règles trouve son sens premier de cohésion, de respect, de joie dans l'entente familiale. Le pardon en famille crée les futurs saints, lesquels vivront déjà dans la cellule familiale de l'accueil de l'autre. Pensons à la famille du Curé d'Ars recevant les plus pauvres, dont saint Benoît Labre. c'est là tout d'abord que le saint curé puisa sa capacité immense d'accueil des pauvres et de tous. Le " programme éducatif" du pape Benoît XVI contenue dans ce texte très dense est une mine de sagesse pour les parents et éducateurs !

Lundi 23 Juillet 2012
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