Saint Augustin : les bases de la théologie du mariage et les trois biens du mariage.
Les noces de Cana, les époux, images des rachetés par le don du Christ.
Saint Augustin est le fondateur de la discipline de l'Église en matière de mariage dans le "De bono coniugali" et le "De nuptiis et concupiscentia". Il définit les trois biens du mariage :
Proles : la fécondité, celle qui donne aux couples la bénédiction des enfants et d'une vie féconde.
Fides : la fidélité, sur laquelle repose l'union de l'homme et de la femme, le bien des époux, et donc leur bonheur.
Sacramentum : ici, plus que sacrement, il s'agit du mystère de l'union du Christ et de l'Eglise. Ce mystère avait été évoqué par :
Proles : la fécondité, celle qui donne aux couples la bénédiction des enfants et d'une vie féconde.
Fides : la fidélité, sur laquelle repose l'union de l'homme et de la femme, le bien des époux, et donc leur bonheur.
Sacramentum : ici, plus que sacrement, il s'agit du mystère de l'union du Christ et de l'Eglise. Ce mystère avait été évoqué par :
- les Pères grecs : Le Christ à Cana a béni la vie conjugale et l'a introduite
dans l'ordre de la rédemption.
- Tertullien : C'est le Christ qui par sa présence réalise le lien conjugal entre
deux baptisés.
- Origène : C'est le Christ qui leur confère une grâce d'harmonieuse union,
union dont celle qui lie le Christ et l'Eglise est le modèle.
Le bonum sacramentum est la base de l'indissolubité du mariage, tout comme le mariage du Christ avec l'Eglise est indissoluble.
Le bonum sacramentum est la base de l'indissolubité du mariage, tout comme le mariage du Christ avec l'Eglise est indissoluble.
La doctrine consensualiste et le mariage-sacrement : le " jus in corpus" revient en force!
Pendant des siècles, les théologiens et les canonistes s'interrogèrent sur " ce qui faisait le mariage". Certains penchaient pour la doctrine " réaliste" du mariage, réaliste venant ici du mot " res" , la chose en train de se faire, la doctrine réaliste partait de l'union des corps et comprenait des étapes dans la réalisation parfaite du mariage, l'union corporelle étant l'étape " parachevant le mariage". La doctrine consensualiste, consensualiste venant du mot " consentement", disait de son côté que c'était le consentement seul qui faisait le mariage, l'échange des consentements suffisant pour produire le mariage-contrat-sacrement.
La doctrine consensualiste l'emporta sur la base de la notion de contrat : elle établit qu'il y a identité entre le consentement, le contrat de mariage entre deux baptisés et le sacrement de mariage. Les raisons théologiques, débattues pendant des siècles, sont à chercher dans le consentement même du Christ à l'Incarnation, dans l'union du Christ et de l'Eglise. Mais la thèse " réaliste" n'en fut pas pour autant éliminée, elle fut intégrée dans ce qui permit d'établir que le mariage-consentement-contrat-sacrement reste dissoluble tant qu'il n'y a pas eu l'union des corps. Ainsi, l'union naturelle, le mariage naturel qui comporte l'union d'un homme et d'une femme, était respecté et considéré comme un élément essentiel de la doctrine consensualiste. En quelque sorte, la doctrine consensualiste donna au consentement des époux une importance que la doctrine réaliste devait ratifier par l'importance donnée à l'union des corps..
Le " jus in corpus", ( qui était inscrit au code de 1917) le droit exclusif sur le corps, était une notion de respect du corps de l'autre, considéré comme un bien inéchangeable, non soumis à quelque commerce que ce soit ( prostitution, prêt-adultère, abus et viol). Dans cette notion juridique est inscrite la défense de la dignité du corps de l'autre et de son propre corps pour chaque conjoint, ce droit sacré étant solennellement inscrit dans le consententement. Aujourd'hui, où le " traffic" des corps, dans la relation sexuelle, dans la procréation, dans la violence, est légion, ( voir par exemple le sort tragique de Premila, Indienne dont le corps fut loué, puis détruit, pour un enfantement au profit de couples riches américains ) l'histoire du mariage chrétien est aussi une illustration et un lieu indispensable de protection et de dignité humaine. Le " Jus in corpus" reste présent en des termes plus théologiques dans la définition même du canon 1055 concernant le mariage.
La doctrine consensualiste l'emporta sur la base de la notion de contrat : elle établit qu'il y a identité entre le consentement, le contrat de mariage entre deux baptisés et le sacrement de mariage. Les raisons théologiques, débattues pendant des siècles, sont à chercher dans le consentement même du Christ à l'Incarnation, dans l'union du Christ et de l'Eglise. Mais la thèse " réaliste" n'en fut pas pour autant éliminée, elle fut intégrée dans ce qui permit d'établir que le mariage-consentement-contrat-sacrement reste dissoluble tant qu'il n'y a pas eu l'union des corps. Ainsi, l'union naturelle, le mariage naturel qui comporte l'union d'un homme et d'une femme, était respecté et considéré comme un élément essentiel de la doctrine consensualiste. En quelque sorte, la doctrine consensualiste donna au consentement des époux une importance que la doctrine réaliste devait ratifier par l'importance donnée à l'union des corps..
Le " jus in corpus", ( qui était inscrit au code de 1917) le droit exclusif sur le corps, était une notion de respect du corps de l'autre, considéré comme un bien inéchangeable, non soumis à quelque commerce que ce soit ( prostitution, prêt-adultère, abus et viol). Dans cette notion juridique est inscrite la défense de la dignité du corps de l'autre et de son propre corps pour chaque conjoint, ce droit sacré étant solennellement inscrit dans le consententement. Aujourd'hui, où le " traffic" des corps, dans la relation sexuelle, dans la procréation, dans la violence, est légion, ( voir par exemple le sort tragique de Premila, Indienne dont le corps fut loué, puis détruit, pour un enfantement au profit de couples riches américains ) l'histoire du mariage chrétien est aussi une illustration et un lieu indispensable de protection et de dignité humaine. Le " Jus in corpus" reste présent en des termes plus théologiques dans la définition même du canon 1055 concernant le mariage.
Mariage en tain de se faire : " Tu m'as donné un corps, alors j'ai dit me voici, je viens".
Le mariage, par l'importance du consentement, est affaire de volonté libre et de don de doi. Par son " élévation à la dignité de sacrement", il devient action de Dieu lui-même. Dans son incarnation, le Christ donne son consentement, par une volonté libre et dans un don total de lui-même, pour être uni à l'humanité qu'il va racheter par son sang. l'union hypostatique, des deux natures humaine et divine dans son corps, est déjà un "mariage" et un consentement en vue du don de soi pour le Salut des hommes, par la Croix, que la tradition appellera noces mystiques du Christ et de l'humanité.
L'incarnation, le Salut, sont affaire de consentement. La Vierge Marie fut unie au consentement du Christ lorsqu'elle prononça son " oui", son fiat, en écho à celui de Dieu qui prenait chair. Tout dans le mariage-sacrement et dans le consentement pleinement conscient du don de soi est Amour. Et cet amour s'exprime par le don de soi, à travers le don du corps. L'Eucharistie, autre sacrement éminemment lié au sacrement de mariage, est l'expression du mariage du Christ avec l'Eglise, son Epouse. Le nexus mysteriorum ( le lien entre tous les mystères de la Foi) permet d'entrer dans une compréhension progressive des mystères du salut qui sont tous connectés entre eux.
Or, notre salut commence par le consentement du Christ, puis celui corrélatif de Marie, puis chacun de nos consentements dans l'état de vie qui est le notre : mariage, célibat consacré par des voeux ou d'autres liens sacrés ( l'autre " versant" du consentement à se donner entièrement en écho- en réponse-au don du Christ à son Eglise )....Le mariage en train de se faire n'est pas seulement celui des époux au moment du " oui" mais aussi celui de toute l'assemblée des fidèles, l'Eglise, avec son Sauveur et Epoux, le Christ.
Le canon 1057 précise ce droit des fidèles et ses implications :
L'incarnation, le Salut, sont affaire de consentement. La Vierge Marie fut unie au consentement du Christ lorsqu'elle prononça son " oui", son fiat, en écho à celui de Dieu qui prenait chair. Tout dans le mariage-sacrement et dans le consentement pleinement conscient du don de soi est Amour. Et cet amour s'exprime par le don de soi, à travers le don du corps. L'Eucharistie, autre sacrement éminemment lié au sacrement de mariage, est l'expression du mariage du Christ avec l'Eglise, son Epouse. Le nexus mysteriorum ( le lien entre tous les mystères de la Foi) permet d'entrer dans une compréhension progressive des mystères du salut qui sont tous connectés entre eux.
Or, notre salut commence par le consentement du Christ, puis celui corrélatif de Marie, puis chacun de nos consentements dans l'état de vie qui est le notre : mariage, célibat consacré par des voeux ou d'autres liens sacrés ( l'autre " versant" du consentement à se donner entièrement en écho- en réponse-au don du Christ à son Eglise )....Le mariage en train de se faire n'est pas seulement celui des époux au moment du " oui" mais aussi celui de toute l'assemblée des fidèles, l'Eglise, avec son Sauveur et Epoux, le Christ.
Le canon 1057 précise ce droit des fidèles et ses implications :
Can. 1057 - § 1. C'est le consentement des parties légitimement manifesté entre personnes juridiquement capables qui fait le mariage; ce consentement ne peut être suppléé par aucune puissance humaine.
§ 2. Le consentement matrimonial est l'acte de la volonté par lequel un homme et une femme se donnent et se reçoivent mutuellement par une alliance irrévocable pour constituer le mariage.
Can. 1057 — § 1. C’est le consentement
des parties légitimement manifesté
entre personnes juridiquement
capables qui fait le mariage ; ce
consentement ne peut être suppléé par
aucune puissance humaine.
§ 2. Le consentement matrimonial
est l’acte de la volonté par lequel un
homme et une femme se donnent et
se reçoivent mutuellement par une
alliance irrévocable pour constituer
le mariage.
Le consentement est l’élément le plus décisif de l’alliance conjugale et celui qui en contient l’efficacité causale proprement dite. Puisque le mariage renferme des droits très personnels qui affectent la disponibilité du propre corps de l’individu, le consentement ne peut être suppléé en aucune manière par le système juridique, par les parents des contractants ou par aucun autre pouvoir humain. (Commentaires du code, édition Gratianus 2009)
Par conséquent, la loi humaine ne peut pas reconnaître la validité d’un mariage s’il existe un vice qui le rend nul selon le droit naturel, par suite d’un défaut ou d’un vice substantiel dans le consentement naturellement suffisant. « Le consentement
mutuel que mari et femme échangent dans le Christ, et qui fait d’eux une communauté de vie et d’amour, a lui aussi une dimension eucharistique. […] Voilà pourquoi l’Église manifeste une proximité spirituelle particulière à tous ceux qui ont fondé leur famille sur le sacrement de Mariage. » (SCar 27). ( idem)