Contre l'exploitation des femmes dans l'Eglise
L'Observatore Romano a publié un article sur l'exploitation des religieuses dans l'Eglise! Ce titre, en réalité, désigne la parution dans un journal vaticanais, Femme Eglise Monde, d'un article relayé par l'Observatore Romano.
Signe des temps, on ne sait plus très bien si c'est la ( mauvaise) condition mondiale de la femme qui envahit aussi l'Eglise, s'infiltrant là où devraient régner charité, respect et parité, ou si les religieuses doivent se plier à toutes les exigences de travail en raison de leur voeu de pauvreté...
On peut imaginer facilement une reprise en boucle du thème par un féminisme de la revendication : meilleur salaire pour les femmes religieuses, meilleur poste en lien avec les compétences, reconnaissance des diplômes au lieu d'affecter les religieuses au ménage après une thèse sur la Trinité? Pourquoi pas, la justice doit régner aussi dans l'Eglise.
Mais la féminité de ces religieuses, qu'elles soient exploitées ou non, est-elle mise en valeur et comprise, ou bien devient-elle une revendication calquée sur le modèle masculin...que ce soit celui de la Curie ( cessons de n'y voir que des méchants, les hommes aussi savent servir!) ou du monde? La phrase de Mère Teresa, à qui un journaliste disait qu'il ne ferait pas son admirable travail pour tout l'or du monde, répondait " moi non plus!". Les femmes se mettent au service, non pas pour un salaire, pour la parité ou pour des tas de raisons légitimes, mais avant tout par amour et pour le soin, au sens d'attention, d'amour, des personnes, spécialement des plus faibles.
Signe des temps, on ne sait plus très bien si c'est la ( mauvaise) condition mondiale de la femme qui envahit aussi l'Eglise, s'infiltrant là où devraient régner charité, respect et parité, ou si les religieuses doivent se plier à toutes les exigences de travail en raison de leur voeu de pauvreté...
On peut imaginer facilement une reprise en boucle du thème par un féminisme de la revendication : meilleur salaire pour les femmes religieuses, meilleur poste en lien avec les compétences, reconnaissance des diplômes au lieu d'affecter les religieuses au ménage après une thèse sur la Trinité? Pourquoi pas, la justice doit régner aussi dans l'Eglise.
Mais la féminité de ces religieuses, qu'elles soient exploitées ou non, est-elle mise en valeur et comprise, ou bien devient-elle une revendication calquée sur le modèle masculin...que ce soit celui de la Curie ( cessons de n'y voir que des méchants, les hommes aussi savent servir!) ou du monde? La phrase de Mère Teresa, à qui un journaliste disait qu'il ne ferait pas son admirable travail pour tout l'or du monde, répondait " moi non plus!". Les femmes se mettent au service, non pas pour un salaire, pour la parité ou pour des tas de raisons légitimes, mais avant tout par amour et pour le soin, au sens d'attention, d'amour, des personnes, spécialement des plus faibles.
Je suis la servante du Seigneur
Marie ne revendique pas encore une fois des choses dont la légitimité peut être reconnue, elle est la Femme. Celle qui est présente, celle qui sert, celle qui dit oui. Le petit, l'abandonné, l'enfant, le faible, la personne âgée, celui qui a besoin d'une Mère, elle va se mettre à son service.
Au pied de la Croix, elle sera toujours la servante et en même temps, l'Epouse. Elle va se mettre au service de toute l'Eglise, parce que l'Epoux est mort par amour pour elle ( Marie est la première rachetée). Sa féminité d'Epouse sera encore de servir.
Au pied de la Croix, elle sera toujours la servante et en même temps, l'Epouse. Elle va se mettre au service de toute l'Eglise, parce que l'Epoux est mort par amour pour elle ( Marie est la première rachetée). Sa féminité d'Epouse sera encore de servir.
Dignité de la femme et droit de l'individu/personne
Alors, un certain féminisme a-t-il raison de plaider pour que cesse l'exploitation des religieuses? Bien sûr, si cette exploitation ne tient pas compte de leur dignité de femme et, au lieu de leur permettre d'être dans un service fécond, les ratatine et les enferme dans un service qui les rabaisse. Le voeu de pauvreté devrait mettre le salaire au niveau de la question de la dignité et du service : le fait de tenir un balai n'est pas dégradant, et peut aller de pair avec des dépenses importantes en formation, en temps de ressourcement pour un meilleur service.
Le féminisme des femmes engagées dans le Célibat pour le Royaume va donc être un féminisme des droits de la Femme, avec une note mariale très forte. Ceci est valable pour toute femme chrétienne, mariée ou célibataire pour le Royaume, laïque ou religieuse. Son service de Femme est sa dignité. La manière dont elle sert l'Eglise a pour source sa condition même de femme. Et Marie, modèle de la Femme, lui montre un chemin d'élévation par et dans le service.
Mais notre époque découvre que les droits de l'individu et de la personne, après les droits de l'Homme, et donc ceux de la Femme, sont une troisième génération de droits. Ils manquent encore de définition face notamment à l'exploitation de l'individu par les Etats, les groupes, les communautés. Et oui, les communautés! Les grandes idéologies du XXe siècles ont abusé de l'individu le rendant individualiste pour mieux l'exploiter en le privant de sa personnalité. Les droits de la personne en tant que personne établissent la parité homme-femme, dans l'Eglise aussi. La femme, en tant qu'individu, et en tant que personne ( ce qui va au-delà de l'individu) doit être protégée de l'exploitation des individus dans le monde, et quand l'esprit du monde s'infiltre dans l'institution Eglise, elle doit aussi y être protégée contre des abus éventuels. C'est toute la différence entre service et servitude. Le service ennoblit et rend la femme libre, la servitude la prive de sa liberté.
Comme le dit Jésus Ballesteros, dans son livre clé " Postmodernité, résistance ou décadence" :
" Dans ce sens, les droits de la troisième génération s’ajusteraient parfaitement au nouveau paradigme de la « qualité de vie », propre à l’authentique postmodernité. Comme le rappelle Uribe Vargas[1] , ces droits-là n’auraient pas fait l’objet de déclarations internationales, à la différence de ce qui s’est passé pour les précédents en 1966, mais ils auraient été analysés dans la conférence Hammer depuis 1978, en collaboration avec la Fondation internationale des Droits de l’homme.
Le point central désormais ne serait déjà plus la lutte contre la répression de l’État, ni même contre l’exploitation du marché, mais contre l’aliénation de l’individu".
Le féminisme des femmes engagées dans le Célibat pour le Royaume va donc être un féminisme des droits de la Femme, avec une note mariale très forte. Ceci est valable pour toute femme chrétienne, mariée ou célibataire pour le Royaume, laïque ou religieuse. Son service de Femme est sa dignité. La manière dont elle sert l'Eglise a pour source sa condition même de femme. Et Marie, modèle de la Femme, lui montre un chemin d'élévation par et dans le service.
Mais notre époque découvre que les droits de l'individu et de la personne, après les droits de l'Homme, et donc ceux de la Femme, sont une troisième génération de droits. Ils manquent encore de définition face notamment à l'exploitation de l'individu par les Etats, les groupes, les communautés. Et oui, les communautés! Les grandes idéologies du XXe siècles ont abusé de l'individu le rendant individualiste pour mieux l'exploiter en le privant de sa personnalité. Les droits de la personne en tant que personne établissent la parité homme-femme, dans l'Eglise aussi. La femme, en tant qu'individu, et en tant que personne ( ce qui va au-delà de l'individu) doit être protégée de l'exploitation des individus dans le monde, et quand l'esprit du monde s'infiltre dans l'institution Eglise, elle doit aussi y être protégée contre des abus éventuels. C'est toute la différence entre service et servitude. Le service ennoblit et rend la femme libre, la servitude la prive de sa liberté.
Comme le dit Jésus Ballesteros, dans son livre clé " Postmodernité, résistance ou décadence" :
" Dans ce sens, les droits de la troisième génération s’ajusteraient parfaitement au nouveau paradigme de la « qualité de vie », propre à l’authentique postmodernité. Comme le rappelle Uribe Vargas[1] , ces droits-là n’auraient pas fait l’objet de déclarations internationales, à la différence de ce qui s’est passé pour les précédents en 1966, mais ils auraient été analysés dans la conférence Hammer depuis 1978, en collaboration avec la Fondation internationale des Droits de l’homme.
Le point central désormais ne serait déjà plus la lutte contre la répression de l’État, ni même contre l’exploitation du marché, mais contre l’aliénation de l’individu".
[1]Diego URIBE VARGAS, La troisième génération des droits de l’homme, Recueil des cours de l’Académie du Droit International, La Haye, 1984.
Féminisme et dialogue inter-personnel
Dispo amazon, fnac, procure, etc
Dans l'Eglise, le féminisme ne peut être qu'un dialogue inter-personnel. Le respect de la personne dans sa féminité ( ou dans sa masculinité) est le seul moyen de lutter efficacement contre d'injustes exploitations, qui affectent la personne à travers, effectivement, son salaire, ses conditions de vie, sa formation intégrale, ses loisirs, ses temps de ressourcement, son droit d'initiative, ( dans l'Eglise, d'initiative apostolique), sa santé, ses aspirations personnelles légitimes, etc.Par le dialogue inter-personnel, la femme va exprimer aux autres personnes sa liberté personnelle.
Sans dialogue, la femme dans l'Eglise, que ce soit dans une paroisse, une communauté, un mouvement, un groupe de prière, ne pourra pas servir pleinement. Souvenons-nous, Marie, avant de dire " Je suis la servante du Seigneur", a dialogué en tant que femme. C'est dans son être de femme qu'elle était questionnée, pour enfanter ou non le Fils de Dieu. Elle pose des questions : " Comment cela se fera-t-il puisque je ne connais pas d'homme?" Ce " comment cela se fera-t-il" est une base nécessaire du dialogue pour la femme. Lorsque très concrètement il est refusé dans une prise de décision en Eglise aux femmes qui posent la question ( comment cela se fera-t-il, si on ne questionne pas les femmes?), l'Eglise perd l'efficacité du service des femmes. Voilà pourquoi on ne peut que remercier le pape François de vouloir mettre beaucoup plus de femmes à la Curie, et pas seulement à la congrégation de la Vie Consacrée.
Sans dialogue, la femme dans l'Eglise, que ce soit dans une paroisse, une communauté, un mouvement, un groupe de prière, ne pourra pas servir pleinement. Souvenons-nous, Marie, avant de dire " Je suis la servante du Seigneur", a dialogué en tant que femme. C'est dans son être de femme qu'elle était questionnée, pour enfanter ou non le Fils de Dieu. Elle pose des questions : " Comment cela se fera-t-il puisque je ne connais pas d'homme?" Ce " comment cela se fera-t-il" est une base nécessaire du dialogue pour la femme. Lorsque très concrètement il est refusé dans une prise de décision en Eglise aux femmes qui posent la question ( comment cela se fera-t-il, si on ne questionne pas les femmes?), l'Eglise perd l'efficacité du service des femmes. Voilà pourquoi on ne peut que remercier le pape François de vouloir mettre beaucoup plus de femmes à la Curie, et pas seulement à la congrégation de la Vie Consacrée.
Un féminisme marial du " comment cela se fera-t-il" fécond
Marie nous montre comment la féminité devient féconde, car après le " comment cela se fera-t-il", et le fécond dialogue, le fiat/ qu'il me soit fait selon ta Parole, peut être médité longuement par les féministes dans l'Eglise! Il mène à la Croix, ne l'oublions pas, et à Marie, Mère de l'Eglise, désormais fêté le lundi de Pentecôte, fête de la présence indispensable de la Femme à la venue de l'Esprit Saint sur toute l'Eglise, en commençant par les Apôtres, sans oublier la Curie, monsieur le Curé, etc!
Dans le décret qui fait du lundi de Pentecôte la fête de Marie, Mère de l'Eglise, le pape François souligne cette dimension de soin des personnes, de maternité de Marie , de l’importance du mystère de la maternité spirituelle de Marie qui, dans l’attente de l’Esprit Saint à la Pentecôte (cf. Ac 1, 14), n’a jamais cessé de prendre soin maternellement de l’Église pèlerine dans le temps.
Marie, Mère de l'Eglise, est donc aussi la source du féminisme ecclesial : l'Esprit Saint vient en réponse éternelle à son fiat, la servante a accompli son service de lumière et de vie.
AC
Dans le décret qui fait du lundi de Pentecôte la fête de Marie, Mère de l'Eglise, le pape François souligne cette dimension de soin des personnes, de maternité de Marie , de l’importance du mystère de la maternité spirituelle de Marie qui, dans l’attente de l’Esprit Saint à la Pentecôte (cf. Ac 1, 14), n’a jamais cessé de prendre soin maternellement de l’Église pèlerine dans le temps.
Marie, Mère de l'Eglise, est donc aussi la source du féminisme ecclesial : l'Esprit Saint vient en réponse éternelle à son fiat, la servante a accompli son service de lumière et de vie.
AC