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Saint Joseph, le moins naïf et le plus positif des hommes, maître de discernement.

Discerner avec Saint Joseph.



Le moins naïf...a-t'il douté?

Saint Joseph était jeune, et éclairé par la Parole de Dieu. De ses choix et comportements décrits dans l'Evangile, on peut en déduire qu'il était le moins naïf des hommes malgré sa jeunesse. Son discernement commence avec Marie : voici que la femme qui lui est donnée est enceinte et Joseph sait qu'il n'y est pour rien. Combien se sont alors posé la question : Joseph a dû sérieusement douter de Marie? Ou alors, il était bien naïf...

Or voici que le discernement de Joseph s'appuyait sur la pureté de sa femme et sur son propre désir à lui de servir Dieu. L'Evangile nous dit qu'il résolut de " rompre en secret" avec Marie. Le mot grec employé se traduit par " renvoyer, rompre, répudier".

L'acte de répudier était toujours public, donc l'antithèse " renvoyer en secret" indique une rupture des fiançailles/ mariage qui serait uniquement intime, connue seulement des deux protagonistes. Joseph discerne donc que Marie ne mérite pas d'être lapidée ( il n'est pas naïf, il sait que s'il se retire, c'est le sort qui attend Marie). Il est le plus positif des hommes : il a compris que sa femme est restée entièrement pure.

Intervention de l'Ange pour empêcher Joseph de s'effacer injustement.

Joseph décide donc de rompre l'alliance intime qu'il a conclue avec Marie au profit et par respect...du secret de Marie. Le mot grec " deigmatizô" signifie dévoiler un secret.  Joseph, qui était un homme juste, ne voulait pas " deigmatizô" , révéler le secret, le mystère de Marie qu'il avait compris. Il a confiance en elle et en Dieu. Mais il ne s'estime probablement pas digne de ce mystère, et donc il est prêt à prêter protection tout en s'effaçant : " apoluo", le terme employé pour " rompre" en grec est donc un " rompre" en secret aussi.

La solution trouvée par Joseph, le plus positif des hommes, n'est pas encore pleinement positive, car elle l'efface injustement. Pour rester juste envers Marie, Joseph pense qu'il n'est pas, n'est plus, n'a jamais été l'époux de Marie, puisque l'Enfant est de l'Esprit Saint, et que cet homme si éclairé et positif a discerné l'Immaculée et donc l'action de l'Esprit Saint.

Comme le dit Isabelle de la Potterie : " Joseph, avant l'apparition de l'ange, savait deux choses : que Marie était enceinte et qu'elle l'était par l'oeuvre de l'Esprit Saint" ( Dictionnaire de Marie, article Saint Joseph, p 641, éditions DDB, Ambroggi, Le Tourneau)

Epoux, homme juste, virginité pour le Royaume.

Remarquons bien l'urgence de ce que dit l'Ange à Saint Joseph et son insistance première : " Joseph, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, car la conception chez elle est le fait de l'Esprit Saint".

Avant tout, Joseph, le moins naïf des hommes sur son propre compte et ne s'estimant pas digne de Marie et de l'Enfant qu'elle porte, car se sachant pécheur, se voit confirmé dans son titre et rôle d'époux. Marie est bel et bien son épouse, mais dans la virginité. Joseph sait désormais qu'il ne sera pas qu'un prête-nom et un instrument jetable sans valeur réelle : sa mission d'époux et de père commence aussitôt dans le fait de donner un nom à l'Enfant et de le protéger ainsi que sa mère des assassins de tout poils, le premier étant Hérode.

Aussitôt, Joseph met son courage, sa force, son discernement, sa promptitude, son intelligence, sa vie au service de cette paternité et de ce rôle d'Epoux très actif! Toutes ses qualités sont immédiatement requises, y compris sa qualité dominante d'homme juste. Et pour être cet homme juste, il devra être l'époux virginal de la mère toute pure du Messie. 

Demander à Saint Joseph des grâces de discernement.

Ainsi, de rompre en secret pour protéger Marie, à devenir l'époux et l'allié du plan du Salut, le protecteur et le Gardien du Rédempteur, Joseph est passé à une plénitude bien plus grande encore, que seul l'Esprit Saint pouvait imaginer. 

De cela pour nous-mêmes, nous pouvons espérer de Joseph des grâces de discernement, pour devenir justes, par l'intervention de la grâce dans nos vies, en regardant Marie et Jésus. Voilà comment Joseph a continué à être le moins naïf et le plus positif des hommes : son humilité est demeurée, mais elle ne l'a pas effacé, elle l'a mis à sa juste et magnifique place voulue par Dieu. 

Par la suite, au cours des siècles, cette place d'époux, de gardien, de protecteur, s'étend à l'Eglise toute entière, dans la logique de la grâce de l'Incarnation. Comme le disait Charles Journet, l'Incarnation est à l'image des ondes produites par la pierre jetée dans l'eau : " Ce premier cercle concentrique, c'est la Vierge Marie par rapport à l'Incarnation. Et les ondes vont continuer jusqu'à la fin des temps, et ce sera l'Eglise".

Journet était persuadé que Marie, à ce moment de l'Incarnation, " prend conscience de son Immaculée Conception". ( Dictionnaire de Marie, Op. Cit, p 645, article Journet). On peut logiquement penser que Joseph a compris et contemplé tout cela aussi dans le premier cercle concentrique, et que cela ne cesse aussi de se déployer, comme son rôle d'époux aux côtés de Marie.

En témoigne l'ultime apparition de Fatima, le 13 octobre 1917, où Joseph apparaît à côté de Marie et de l'Enfant Jésus, toujours comme époux et désormais aussi comme protecteur de l'Eglise universelle.

Apparition de Fatima, Marie, Joseph et l'Enfant Jésus.
Apparition de Fatima, Marie, Joseph et l'Enfant Jésus.

Lundi 6 Mars 2017
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