Frère André, un bâtisseur - Père Patrick Celier, c.s.c. Frère André,
Quand tu regardais par la fenêtre de ta loge de portier
La belle montagne boisée de l’autre côté de la rue,
En pensant aux nombreux amis de saint Joseph
Qui accouraient, au grand embarras de collège,
Tu te disais :
« Comme saint joseph serait heureux
D’accueillir ses amis sur cette belle montagne ! »
Oh, ça n’a pas été facile réaliser ton rêve.
Il t’en a fallu de la patience,
Il t’en a fallu de la persévérance,
Il t’en a fallu de la foi.
Mais un jour,
Coupe de cheveux d’élèves après coupe de cheveux d’élèves,
Dix sous par dix sous,
Tu as pu acquérir les matériaux
Et bâtir avec le frère charpentier du collège
Une modeste chapelle en bois
Pour que saint Joseph puisse accueillir ses amis.
Car jamais, dans ta grande humilité,
Tu n’as pensé que les gens venaient pour te voir.
Mais,
Les foules étant de plus en plus nombreuses,
Il a fallu, à même le roc de la montagne,
Construire le sanctuaire majestueux
Que l’on admire maintenant.
Un sanctuaire bâti sur le roc du mont royal,
Un sanctuaire bâti sur le roc de ta foi.
Et il est significatif
Que ton corps repose à sa base,
Comme la pierre d’angle.
Pour bien rappeler à tous,
Que le modeste portier du collège
A bâti sur le roc de sa foi
Une maison à son ami Joseph,
Le charpentier de Nazareth.
Mais cette basilique nous rappelle également
Que tu as été, oserai-je dire,
Un bâtisseur d’homme et de femme dans leur foi.
Toutes ces personnes qui venaient
Te confier leurs souffrances et leurs misères,
Tu les as aidés, toi le petit chien de saint Joseph,
Comme tu aimais à te nommer,
Tu les as aidés à se reconstruire
Physiquement, moralement, spirituellement.
Ah, tu n’étais pas une machine à faire de miracles !
Tu invitais toujours ceux et celles qui venaient te voir
A faire confiance à Dieu et à accepter sa volonté.
« Priez, disais-tu, pour accepter la volonté de Dieu.
S’il veut vous guérir, remerciez-le ;
Si telle n’est pas sa volonté,
Demandez-lui la force de vivre avec votre maladie. »
Et tu demandais un geste concret :
« Frottez-vous avec de l’huile de saint Joseph. »
Mais tu ajoutais :
« Ce n’est pas l’huile qui est importante,
C’est la foi que vous avez en Dieu.
Cependant, il faut que votre foi se dise par un geste. »
Car, ce que tu voulais, c’était que les gens aient la foi,
Toi qui avais dit un jour :
« Beaucoup viennent me demander leur guérison,
Mais bien peu la foi. »
Tu invitais à avoir confiance en ce Dieu que tu disais si bon
Et si proche.
« Entre nous et Dieu, il n’y a que l’épaisseur d’un voile. »
Disais-tu. Et aussi :
« Quand vous dites le Notre Père,
Dieu a l’oreille collée à votre bouche. »
Ou : « Mais, faites-lui donc confiance. »
Oui, tu as rebâti ceux et celles qui venaient te voir,
toi dont on disait : « Tous n’étaient pas guéri,
Mais tous partaient réconfortés. »
Tu leur communiquais ta foi et ton amour de Dieu,
Toi dont on disait : « Il parle de Dieu aux hommes,
Et des hommes à Dieu. »
Toi, l’humble portier,
Tu as bâti en ceux et celles qui venaient te voir,
Pour ce dieu que tu aimais tant,
Une maison sur le roc de la Foi.
Mais tu as aussi été
Un bâtisseur de communauté,
Toi qui savais si bien t’entourer
D’amis et de collaborateurs
Pour mener à bien ton rêve.
Tous ces généreux donateurs pour l’édification du sanctuaire ;
Les pompiers de Montréal
Qui venaient prêter main forte
Pour le service d’ordre et l’aide aux malades ;
Tous ces bénévoles pour le mille et une tâches,
Même tes confrères.
Avec tous ces hommes et toutes ces femmes,
Tu as bâti un temple de pierres vivantes
Sur le roc de la foi.
Et ce temple demeure,
Les associés de frère André et le cercle du recteur,
Les amis des malades,
Les bénévoles en liturgie et à d’autre services,
Les employés des différents services,
Les religieux au service des pèlerins
Et cette foule immense,
De toute race, langue, culture et religion,
Pour qui l’Oratoire saint Joseph
Est ce phare dans la nuit du monde.
Oui, frère André,
toi l’humble portier du collège,
A tous ces niveaux,
Tu as bâti pour ton ami
Joseph le charpentier de Nazareth,
Une maison
Bâti sur le roc de la foi.
AMEN !
-
- L’oratoire saint Joseph