Toussaint : la lumière et la certitude de l'amour vainqueur (ps 18)

C'était juste avant la Toussaint, dans ma paroisse, une messe intime pour un jeune décédé à 34 ans. Dans ces messes de commémoration, on entend souvent aussi des textes choisis par la famille. Parfois, une chanson profane qui cherche l'espérance, parfois un texte culturel qui a cet esprit de " pierre d'attente" et crie vers le Dieu inconnu. Souvent Khalil Gibran et des traits vers le ciel...

 

Je m'attendais donc à ce que je connais, et voyais les participants avec leur petite feuille, et leurs visages sereins, les larmes aux yeux pour certains, dans la sobriété de notre petite chapelle lumineuse et, heureusement, chaleureuse. Le sermon avait été bref mais tourné vers la Croix et la Résurrection. Il régnait une atmosphère de paix. Le défunt devait avoir un beau rayonnement.


Et à la fin, ce fut ce beau texte de Gilles de La Rocque, après la bénédiction, qui retentit avec sa force et le talent de son auteur connu et qui fut homme d'art, de réconciliation et journaliste. J'ignore s'il était chrétien, mais voici ce qu'il était capable de transmettre :

J'ai une foi qui repose presqu'entièrement sur les liens privilégiés entre les morts et les vivants.
Je ne vis qu'avec la certitude d'une communion permanente établie entre ceux que nous avons puissamment aimés sur terre, et nous. 
C'est en pensant et en priant pour eux que nous les faisons revivre avec nous.
Ce qui m'autorise à croire fermement que lorsque je vous aurai quittés, je serai sacrément heureux de savoir que je continuerai de vivre en vous.
Ce que nous ressentons ici-bas de la beauté, de la pureté - à travers la musique, les arts, la littérature, la montagne, la nature - n'est que la préfiguration de ce qui nous attend plus tard - c'est à dire le contraire de la vision humaine du " trou" du cimetière.

 

J'ai trouvé ce texte très touchant de vérité et de foi!
Chrétiens, nous avons tant de chance de savoir cette vérité de la Résurrection. Une amie qui vient de perdre sa maman me met un sms : "maman vient de partir au Ciel". 
Quelle différence quand on a ce privilège que nous n'avons pas mérité : nous voyons la lumière, même quand c'est la nuit, le Ciel quand sans la foi on ne voit que la terre béante. " Le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance", dit le psaume 18.

AC