Comment ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain
La question est simple : soit on pense que tout est perdu, soit on essaie de faire la part des choses. Nous avons tous des amis dans des communautés fondées par des fondateurs et fondatrices condamnés canoniquement. Qu'en est-il de la structure qu'ils ont fondée? Est-elle toute mauvaise? Ici, nous ne pouvons être au for interne de la responsabilité et de la culpabilité de ces fondateurs. Au for externe, leurs actions ont porté des fruits graves et condamnables d'abus. Mais la vraie question est celle de la structure de péché : comment "désamorcer" le mal et créer ou recréer des structures saines? Que ce soit une communauté, un diocèse, un mouvement, l'équilibre entre dire la vérité et sauvegarder le bien entrepris est un enjeu clé.
Quelques étapes de discernement
1) le péché ponctuel et individuel. Il ne se reproduira pas, la conversion est possible, l'événement même grave est ponctuel.
2) Le délit : canoniquement, il s'agit d'un péché "organisé". Pour le cacher ou bien le maintenir, le reproduire, le pécheur commence à fabriquer une structure de péché individuelle. Il ment, dissimule, manipule.
3) La structure de péché : le pécheur organise institutionnellement son péché. Il utilise des arguments, des personnes, pour masquer sa véritable condition de pécheur. Il "tord" le droit, le droit canon, les statuts de son association, de sa communauté, pour rendre son péché invisible et facile. Il utilise en général le mélange du for interne et du for externe et le "gouvernement par accompagnement interposé" pour imposer sa "marque" sur la structure de péché, obtenir tous les pouvoirs, cumuler toutes les responsabilités. La façade canonique et institutionnelle repose sur une désobéissance au droit, habilement camouflée.
4) La structure non vertueuse : cette structure est parallèle à la structure de péché. Elle semble vertueuse car elle implique les personnes vertueuses individuellement mais manipulées ou impliquées dans la structure de péché malgré elles. Cette structure non vertueuse dépend de la formation et de la liberté des personnes impliquées. Là où le pécheur commet des délits, les personnes en structure non vertueuse ne commettent pas de délit ou de crimes ou d'abus. Elles ne réalisent pas encore qu'elles servent de caution, de garantes, d'image de marque, d'ambassadrices de la structure de péché. Mais elles ne commettent pas de péché d'abus, au début. Cependant, tout ce qu'elles font est "absorbé", neutralisé par la structure de péché. Le bien qu'elles font se tournent en leur défaveur, jusqu'à ce qu'elles ouvrent la boîte de Pandore. Elles réalisent alors qu'elles commettaient un péché "qui leur était caché", celui de la complicité progressive avec un système : ont-elles bénéficié d'avantages, d'une certaine gloire, de postes, de notoriété, grâce à la structure de péché? Dès qu'elles ouvrent la boîte de Pandore de la vérité, leur complicité involontaire les incite au déni.
On trouve aussi dans la partie "structure non vertueuse" des personnes saintes ! Elles ne commettront aucun péché d'abus, elles seront toujours honnêtes, droites, et dans la situation à risque de corruption que permet la structure de péché, elles resteront impeccables. Simplement, elles ne voient pas. Très injustement, elles peuvent être accusées de complicité, mais ce n'est pas le cas.
Enfin, face à la structure de péché et à la structure non vertueuse, on trouve des "résistants" qui remettent en cause le système, la structure : s'ils dénoncent plutôt le gourou que la structure, ils entrent dans des conflits de personnes et des batailles ardues. S'ils dénoncent la structure systémique, ils retrouvent leur liberté de discernement.
2) Le délit : canoniquement, il s'agit d'un péché "organisé". Pour le cacher ou bien le maintenir, le reproduire, le pécheur commence à fabriquer une structure de péché individuelle. Il ment, dissimule, manipule.
3) La structure de péché : le pécheur organise institutionnellement son péché. Il utilise des arguments, des personnes, pour masquer sa véritable condition de pécheur. Il "tord" le droit, le droit canon, les statuts de son association, de sa communauté, pour rendre son péché invisible et facile. Il utilise en général le mélange du for interne et du for externe et le "gouvernement par accompagnement interposé" pour imposer sa "marque" sur la structure de péché, obtenir tous les pouvoirs, cumuler toutes les responsabilités. La façade canonique et institutionnelle repose sur une désobéissance au droit, habilement camouflée.
4) La structure non vertueuse : cette structure est parallèle à la structure de péché. Elle semble vertueuse car elle implique les personnes vertueuses individuellement mais manipulées ou impliquées dans la structure de péché malgré elles. Cette structure non vertueuse dépend de la formation et de la liberté des personnes impliquées. Là où le pécheur commet des délits, les personnes en structure non vertueuse ne commettent pas de délit ou de crimes ou d'abus. Elles ne réalisent pas encore qu'elles servent de caution, de garantes, d'image de marque, d'ambassadrices de la structure de péché. Mais elles ne commettent pas de péché d'abus, au début. Cependant, tout ce qu'elles font est "absorbé", neutralisé par la structure de péché. Le bien qu'elles font se tournent en leur défaveur, jusqu'à ce qu'elles ouvrent la boîte de Pandore. Elles réalisent alors qu'elles commettaient un péché "qui leur était caché", celui de la complicité progressive avec un système : ont-elles bénéficié d'avantages, d'une certaine gloire, de postes, de notoriété, grâce à la structure de péché? Dès qu'elles ouvrent la boîte de Pandore de la vérité, leur complicité involontaire les incite au déni.
On trouve aussi dans la partie "structure non vertueuse" des personnes saintes ! Elles ne commettront aucun péché d'abus, elles seront toujours honnêtes, droites, et dans la situation à risque de corruption que permet la structure de péché, elles resteront impeccables. Simplement, elles ne voient pas. Très injustement, elles peuvent être accusées de complicité, mais ce n'est pas le cas.
Enfin, face à la structure de péché et à la structure non vertueuse, on trouve des "résistants" qui remettent en cause le système, la structure : s'ils dénoncent plutôt le gourou que la structure, ils entrent dans des conflits de personnes et des batailles ardues. S'ils dénoncent la structure systémique, ils retrouvent leur liberté de discernement.
Corriger la structure non vertueuse
Une structure de péché doit être dénoncée et détruite : abus, mélanges des fors, désobéissance au droit, crimes, etc... Les fonctionnements systémiques mis en place par la structure de péché perdurent tant que la structure non vertueuse n'a pas été elle aussi corrigée.
La structure non vertueuse est "complicité involontaire". Mais dès que la structure de péché est démasquée, les personnes qui ont été trompées, manipulées, en servant de garantes par leur vertu individuelle, par leur sincérité, leur engagement, leur sainteté quotidienne, se voient privées aussi du bien qu'elles ont fait. Elles sont " le bébé que l'on jette avec l'eau du bain", les victimes collatérales du pécheur et de sa structure de péché.
Il importe donc d'ouvrir la "boîte de Pandore" aux yeux de ces personnes : elles peuvent entrer dans le déni, refuser de voir la réalité de la personne (le fondateur, la fondatrice, le prêtre, le laïc, un groupe au pouvoir) qu'elles pensaient vertueuse (parce que justement, elles, elles sont réellement vertueuses et n'imaginent pas le mal, ce qui est à la fois un avantage et une dangereuse naïveté!).
Démasquer la structure de péché tout en expliquant à ces personnes la structure non vertueuse dont elles font partie revient à leur demander de remplacer la structure de péché ET la structure non vertueuse par une structure complètement vertueuse : vérification et acceptation de la réalité des faits, connaissance du droit, formation individuelle et collective, rendre aux "petites mains" l'honneur du travail accompli, mettre en lumière le bien accompli en le dissociant de la structure de péché, demande de pardon : cela équivaut à rendre à l'arbre bon ses bons fruits, et à l'arbre mauvais ses mauvais fruits.
La structure non vertueuse est "complicité involontaire". Mais dès que la structure de péché est démasquée, les personnes qui ont été trompées, manipulées, en servant de garantes par leur vertu individuelle, par leur sincérité, leur engagement, leur sainteté quotidienne, se voient privées aussi du bien qu'elles ont fait. Elles sont " le bébé que l'on jette avec l'eau du bain", les victimes collatérales du pécheur et de sa structure de péché.
Il importe donc d'ouvrir la "boîte de Pandore" aux yeux de ces personnes : elles peuvent entrer dans le déni, refuser de voir la réalité de la personne (le fondateur, la fondatrice, le prêtre, le laïc, un groupe au pouvoir) qu'elles pensaient vertueuse (parce que justement, elles, elles sont réellement vertueuses et n'imaginent pas le mal, ce qui est à la fois un avantage et une dangereuse naïveté!).
Démasquer la structure de péché tout en expliquant à ces personnes la structure non vertueuse dont elles font partie revient à leur demander de remplacer la structure de péché ET la structure non vertueuse par une structure complètement vertueuse : vérification et acceptation de la réalité des faits, connaissance du droit, formation individuelle et collective, rendre aux "petites mains" l'honneur du travail accompli, mettre en lumière le bien accompli en le dissociant de la structure de péché, demande de pardon : cela équivaut à rendre à l'arbre bon ses bons fruits, et à l'arbre mauvais ses mauvais fruits.
Le pécheur ne produit-il que de mauvais fruits?
Une fois toutes ces étapes franchies, la phrase de Jésus : "un arbre mauvais ne donne pas de bons fruits" devient plus claire. Mais l'arbre mauvais n'est pas le pécheur que nous sommes chacun et tous, car il peut se convertir. L'arbre mauvais, c'est la structure de péché.
Plus encore, si un grand pécheur provoque par ses crimes et ses abus un discernement puissant, il sera à l'origine d'une réforme plus grande que ses péchés. Cette réforme dans l'Eglise est constante : l'Esprit de Vérité confond le monde (le pécheur, chrétien ou non qui pense selon le monde) en matière de péché, de justice de jugement (Jn 16, 8).
Le mensonge de la structure de péché est toujours confondu, révélé, mis à jour, par l'Esprit Saint. Le pécheur "ponctuel" dont nous parlions au début trouvera vite miséricorde, mais le pécheur endurci, corrompu et ligoté dans la structure de péché aura besoin d'une libération bien plus grande. Un des signes de cette libération possible (même post mortem) est la révélation de la vérité, la destruction de la structure de péché : mais cela ne suffit pas. Le signe le plus puissant est la mise en place d'une structure vertueuse qui sauve tout le bien accompli.
AC
Plus encore, si un grand pécheur provoque par ses crimes et ses abus un discernement puissant, il sera à l'origine d'une réforme plus grande que ses péchés. Cette réforme dans l'Eglise est constante : l'Esprit de Vérité confond le monde (le pécheur, chrétien ou non qui pense selon le monde) en matière de péché, de justice de jugement (Jn 16, 8).
Le mensonge de la structure de péché est toujours confondu, révélé, mis à jour, par l'Esprit Saint. Le pécheur "ponctuel" dont nous parlions au début trouvera vite miséricorde, mais le pécheur endurci, corrompu et ligoté dans la structure de péché aura besoin d'une libération bien plus grande. Un des signes de cette libération possible (même post mortem) est la révélation de la vérité, la destruction de la structure de péché : mais cela ne suffit pas. Le signe le plus puissant est la mise en place d'une structure vertueuse qui sauve tout le bien accompli.
AC