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Cléricalisme? L'hydre à plusieurs têtes



Défendons le sacerdoce !

Pour défendre le sacerdoce, il convient de parler de l'unique sacerdoce du Christ, du sacerdoce commun de tous les fidèles et de l'hydre à plusieurs têtes.
L'unique sacerdoce du Christ nous unit tous, dès le baptême, en un seul corps. Le sacerdoce commun des fidèles est donc aussi un service commun : égale dignité de tous et fonctions différentes.
On ne peut confondre cléricalisme et sacerdoce, et il est donc vital de ne pas jeter la pierre aux "clercs" comme s'ils étaient seuls responsables du cléricalisme.

L'hydre a plusieurs têtes et un tronc commun

Il nous semble que le cléricalisme n'est qu'une des têtes de l'hydre. On peut facilement voir sa tête jumelle dans le "laicalisme" qui veut ôter au prêtre jusqu'à son existence. Un ami prêtre me disait que certains laïcs dans une paroisse qui pourrait être n'importe où enlevaient au prêtre toute responsabilité et autorité quant au culte. Le prêtre de cette paroisse, privé de sa raison d'être, en a fait une dépression. Le culte est au coeur, avec les sacrements, de la vocation spécifique de prêtre. 

Nous voici donc avec deux têtes. En voici une troisième : le cesaro-papisme. Il s'agit de la politique exerçant une emprise sur prêtres et laïcs, quand ce qui est à César ne lui est pas rendu, et que Dieu se retrouve privé de ce qui lui revient. Quand un pouvoir politique paye et entretient des responsables religieux pour parler comme l'Etat, et quand un pouvoir religieux s'arme et devient tyrannie. L'histoire montre sans cesse les désastres issus de ces deux tendances lourdes...
La politique, instillée au sermon, et imposée en discussion ou en entretien (et même en accompagnement) dresse prêtres et laïcs les uns contre les autres. Le remède : des laïcs autonomes, des prêtres qui diffusent d'abord la doctrine sociale de l'Eglise et ne font entrer aucun "parti" dans les instances de leur église.

On pourrait trouver d'autres têtes... Plutôt que de les couper, voyons le corps de la bête!

Le cumul des pouvoirs, le mélange des fors : la soif de puissance

Le sacerdoce, le laïcat, la doctrine sociale de l'Eglise, fonctionnent en harmonie quand chacun est à sa place et respecte celle de l'autre. Au fond, qu'est-ce qui pousse à vouloir cumuler accompagnement spirituel, confession, pouvoir politique, argent, etc, si ce n'est la soif de puissance?
Le corps de la bête, si je puis m'exprimer ainsi, bougera encore et les têtes repousseront sans cesse si on ne s'attaque pas au coeur du problème. 

Pas de cumul des pouvoirs, mais une vraie communion

Le premier pas consiste à empêcher le cumul des pouvoirs. Cela vaut pour toute tyrannie, spirituelle comme politique. Il convient alors de légiférer et de veiller à l'application de la loi : du travail pour les canonistes, notamment pour séparer et coordonner le for interne et le for externe.
Le deuxième pas consiste à prôner la conversion intérieure, profonde. C'est en instaurant une véritable communion dans le service, le sacerdoce commun de tous les fidèles, qu'on arrivera à sortir de ce qu'on peut nommer l'hydre de la soif de puissance dans l'Eglise. Et c'est certainement un des objectifs du synode.

AC

Jeudi 3 Mars 2022
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