Dissolution pour des abus
Hier encore, une dissolution de communauté en Allemagne... Au beau nom de Totus Tuus. La direction (le gouvernement, ou la gouvernance, pas la direction spirituelle) s'arrogeait de fait aussi l'accompagnement spirituel. Ici, le mot "direction", est le même que celui utilisé dans les entreprises. « La direction et l’accompagnement spirituel n’étaient pas séparés au sein de la communauté, explique le diocèse de Münster, contacté par La Croix. La direction était axée sur la personne, ce qui a favorisé un climat qui fait de la critique un manque de maturité spirituelle et encourage un élitisme fermé » (La Croix, 19 Juillet 2022).
Refondation ?
Quand une dissolution de communauté a lieu, c'est que les critères pour continuer en l'état ne sont pas réunis : procès, dégâts sur les personnes, et vérité sur les abus de pouvoirs et autres marquent un point d'arrêt. Mais tout est-il fini? Le bien accompli en toute bonne fois par les gens qui ont cru en ces communautés est-il perdu? C'est ici que l'Eglise a un train d'avance : elle mise sur la conversion et le potentiel de refondation par la structure vertueuse (voir nos articles à ce sujet). Paradoxalement, quand la situation est trop grave, pour pouvoir refonder, il faut fermer. Ce n'est pas une négation du potentiel de bien, mais une affirmation de justice avant de poursuivre ou non une refondation. Le critère, c'est la vérité. Et son acceptation. Il y a aussi un critère financier : une structure communautaire doit parfois payer des dommages et intérêts aux victimes, faisant de nouvelles victimes financières quand ce sont les fonds communautaires qui couvrent les frais !
Potentiel et structure nouvelle
Quand une première structure s'arrête, ou est stoppée pour des raisons de justice et de vérité, la dissolution n'est pas la fin de l'histoire. La structure de péché dont nous avons déjà parlée dans d'autres articles ne peut perdurer. Mais une structure saine, vertueuse, peut reprendre le flambeau avec les personnes qui obéissent à l'Eglise. Le flambeau, mais pas les erreurs : cette nouvelle structure ne sera viable et véritablement d'Eglise que si elle remplit les critères suivants :
- acceptation de la vérité
-réparation des injustices au plan financier mais surtout moral
- observation des fruits bons et attribution de ces fruits à leurs auteurs réels ( souvent humbles et cachés)
- obéissance à l'Eglise, notamment dans la séparation des fors
- Préservation du potentiel d'évangélisation
- acceptation de la vérité
-réparation des injustices au plan financier mais surtout moral
- observation des fruits bons et attribution de ces fruits à leurs auteurs réels ( souvent humbles et cachés)
- obéissance à l'Eglise, notamment dans la séparation des fors
- Préservation du potentiel d'évangélisation
Préservation du potentiel d'évangélisation
Ce dernier point est celui sur lequel l'Eglise travaille avec les saints : ne pas éteindre la mèche qui fume, ne pas décourager ceux qui aiment le Seigneur. A quoi reconnaît-on le potentiel d'évangélisation qui permet une refondation?
Il nous semble que le premier point, c'est une juste coordination des fors interne et externe, en axant le gouvernement des communautés sur le potentiel des personnes. Les dérives sectaires enferment les personnes, elles rétrécissent les horizons et les possibilités. Une saine séparation des fors va rendre aux personnes leur liberté, leurs possibilités. Si la gouvernance ( et ses statuts) est équilibrée et saine, l'ouverture vers de nouvelles possibilités verra s'épanouir un accompagnement spirituel désintéressé et fécond. Cette ouverture permet alors de préserver le potentiel d'évangélisation, et ceci est le désir de tous ceux qui ont donné leur temps, leur énergie, leurs prières dans des structures imparfaites mais...perfectibles!
Le deuxième point, c'est de créer des possibilités d'accompagnement spirituel "mobiles". L'accompagnement spirituel est, dans la systémie d'une communauté, l'ouverture sur la transcendance, sur un "au-delà". Si ceux qui accompagnent sont trop "internes au système", cette ouverture va manquer. Concrètement, sur le modèle du confesseur extraordinaire (ce confesseur du code de droit canon de 1917 malheureusement non préservé dans le code de 1984), il faudrait des accompagnateurs extraordinaires : par exemple, des accompagnateurs qui se déplacent, et non pas des accompagnateurs que l'on va voir. Des accompagnateurs qui vont de paroisses en paroisses, de communautés en communautés, de lieux en lieux, avec régularité. Comme les "missions" paroissiales, mais avec pour mission d'offrir un accompagnement spirituel qui ne puisse pas mélanger les fors. Dans certains ordres classiques, cela existe déjà : ce sont ces prêtres ou ces laïcs qui prennent leur voiture et font le tour des communautés de leur famille spirituelle pour accompagner, confesser. Si on veille à ce qu'ils ne soient pas en contact avec la gouvernance en ce qui concerne les personnes, ils sont cette ouverture, cette circulation d'air frais.
Grâce à eux, le potentiel d'évangélisation peut être renouvelé et conservé!
AC
AC
Il nous semble que le premier point, c'est une juste coordination des fors interne et externe, en axant le gouvernement des communautés sur le potentiel des personnes. Les dérives sectaires enferment les personnes, elles rétrécissent les horizons et les possibilités. Une saine séparation des fors va rendre aux personnes leur liberté, leurs possibilités. Si la gouvernance ( et ses statuts) est équilibrée et saine, l'ouverture vers de nouvelles possibilités verra s'épanouir un accompagnement spirituel désintéressé et fécond. Cette ouverture permet alors de préserver le potentiel d'évangélisation, et ceci est le désir de tous ceux qui ont donné leur temps, leur énergie, leurs prières dans des structures imparfaites mais...perfectibles!
Le deuxième point, c'est de créer des possibilités d'accompagnement spirituel "mobiles". L'accompagnement spirituel est, dans la systémie d'une communauté, l'ouverture sur la transcendance, sur un "au-delà". Si ceux qui accompagnent sont trop "internes au système", cette ouverture va manquer. Concrètement, sur le modèle du confesseur extraordinaire (ce confesseur du code de droit canon de 1917 malheureusement non préservé dans le code de 1984), il faudrait des accompagnateurs extraordinaires : par exemple, des accompagnateurs qui se déplacent, et non pas des accompagnateurs que l'on va voir. Des accompagnateurs qui vont de paroisses en paroisses, de communautés en communautés, de lieux en lieux, avec régularité. Comme les "missions" paroissiales, mais avec pour mission d'offrir un accompagnement spirituel qui ne puisse pas mélanger les fors. Dans certains ordres classiques, cela existe déjà : ce sont ces prêtres ou ces laïcs qui prennent leur voiture et font le tour des communautés de leur famille spirituelle pour accompagner, confesser. Si on veille à ce qu'ils ne soient pas en contact avec la gouvernance en ce qui concerne les personnes, ils sont cette ouverture, cette circulation d'air frais.
Grâce à eux, le potentiel d'évangélisation peut être renouvelé et conservé!
AC
AC