Joseph face aux pyramides
Joseph et Marie n'étaient pas en Egypte en touristes comme nous, si nous avons eu cette chance. Comment ne pas admirer ces constructions ? Joseph portant le même nom que le patriarche Joseph, intendant de Pharaon, a médité certainement les rapports complexes entre l'Egypte et le Peuple élu. Et il avait avec lui dans son humble demeure d'exilé le nouveau Moïse.
Les pierres d'attente
En termes de pierres d'attente, les constructions égyptiennes s'imposent fortement à l'esprit. Les pyramides, la religion égyptienne, l'épisode monothéiste d'Akhenaton en l'honneur d'Aton, le souvenir du passage de Moïse à la cour de Pharaon, tout cela, Joseph l'a " visité" sur place, émerveillé du génie religieux humain, et bien plus émerveillé de la présence cachée du Fils de Dieu en ces lieux : des pierres d'attente colossales, si imposantes qu'elles ne sauront pas avant longtemps que le Tout-Puissant fait Homme et Enfant les a admiré de ses yeux.
Le cardinal Daniélou exprime bien ce regard profond de Joseph, Marie et de l'Enfant Jésus en Egypte : " pour fixer cette situation de l'univers du religieux, du sacré, du païen, nous nous aiderons [...] de tous les travaux modernes de la phénoménologie des religions. Pense ici à des oeuvres classiques, comme au livre : " Le sacré" de l'Allemand Rudolph Otto, qui en ces temps de désacralisation, apparaît très salutaire, car il est précisément rempli du sens du sacré. [...] Je pense enfin au livre du père Louis Bouyer : " Le rite et l'homme" qui, lui aussi, donne à la dimension païenne, à ce caractère spontanément religieux de l'homme toute sa dimension". ( Cardinal Daniélou, La foi de toujours et l'homme d'aujourd'hui, p 66-67, Beauchêne, 1969).
Pas de relativisme
Joseph a dû, au contact quotidien de cette autre culture, et avec le discernement de l'histoire sainte de son Peuple, voir de ses yeux la différence fondamentale entre une religion qui s'élève naturellement de ses propres moyens vers le sacré et le divin, et la venue d'un Dieu fait homme qui descend et s'incarne Lui-même. Et il était donné à Joseph d'être au point de jonction, en terre d'exil comme en terre sainte. Etre à ce point de jonction avec Joseph nous évite le syncrétisme, le relativisme, sans nous priver de l'admiration, du respect, et du désir d'annoncer le Dieu incarné à ceux qui le cherchent de bonne foi.
Demandons alors à Joseph de nous donner son regard qui ne perd jamais de vue Jésus incarné, vrai Dieu et vrai homme.
Anne C
Demandons alors à Joseph de nous donner son regard qui ne perd jamais de vue Jésus incarné, vrai Dieu et vrai homme.
Anne C