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Joseph, canonisé par l'Evangile : la grammaire de l'assentiment pour canoniser les saints



Joseph, qui était un homme juste

Joseph, canonisé par l'Evangile : la grammaire de l'assentiment pour canoniser les saints
L'évangile selon saint Matthieu, chapitre 19, 1, nous dit ceci de Joseph : " Joseph, qui était un homme juste". 
Joseph est canonisé par l'Ecriture elle-même, et ce commentaire sur la sainteté de Joseph est un modèle de l'importance de la canonisation spirituelle, qui permet aussi à l'Eglise, en accord avec les critères de l'Evangile, de proclamer les saints et de les proposer en modèles.

L'Esprit Saint à l'oeuvre dans les canonisations

Lorsque saint Jean-Paul II et saint Jean XXIII furent canonisés, une vague de contestation tenta de dire qu'ils n'étaient pas saints. Cela eut le mérite de mettre en valeur l'infaillibilité pontificale engagée par le processus de canonisation
On sait que l'Eglise a trois degrés pour proposer des modèles de sainteté. La vénérabilité, la béatification et la canonisation. Les deux premiers degrés sont aussi des étapes de vérification : certains et certaines vénérables ne dépassent jamais cette étape car des éléments empêchent de les proposer en modèle de façon infaillible. L'erreur possible permet un degré d'assentiment. Elle autorise aussi une adéquation de la raison et de la foi avec des étapes et l'intégration de faits prouvés dans le temps. Le procès de canonisation, la dernière étape, est le fruit d'une maturation historique. Les saints ne sont pas des êtres magiques sortis du chapeau d'un prestidigitateur. L'Esprit Saint proclame les saints selon les critères de l'Evangile, sur la base des faits historiques avec une maturation dans le temps et l'intervention de la raison et de la foi. 

Prudence et assentiment

Nous devons notre assentiment à la proclamation des saints par l'Eglise quand le pape déclare un saint. Il y a à ce degré une infaillibilité pontificale qui est engagée. Mais la condition de la vérité historique oblige à une prudence dans les étapes et les vérifications des faits. L'assistance de l'Esprit Saint est donc indispensable pour proclamer un ou une sainte. Il y a une grande sécurité dans le degré d'assentiment que l'on peut donner à une canonisation proclamée par un pape, qui n'est pas seulement humaine mais ecclésiale et divine. 

En revanche, l'Eglise nous permet un degré de prudence et d'assentiment pour les vénérables et les béatifiés. C'est aussi une grande liberté. L'amour de la vérité peut conduire à douter de certains vénérables sans pour autant douter de l'Eglise. Cependant, c'est une erreur de douter des saints canonisés pour le processus ecclésial est arrivé au bout : ils sont des témoins fiables et de grands amis dont le soutien nous est indispensable et profondément réconfortant. Pour ces raisons, l'enjeu d'un procès de canonisation est toujours un grand combat spirituel !

De plus, il y aura toujours assez de canonisés pour nous faire entrer dans la communion des saints de façon visible. Pour reprendre la logique développée par saint John Henri Newman dans la Grammaire de l'assentiment, un procès de canonisation est un processus d'adhésion au réel qui suit la grammaire de l'assentiment. Certains " candidats" ne franchiront pas les étapes du réel ( faussaires, mensonges, grandes qualités et vertus mais une erreur fondamentale par rapport à la foi et aux moeurs, etc). Le combat spirituel n'est pas de faire aboutir un procès mais la vérité !

Ainsi, le résultat négatif de certains procès en béatification prouve que l'Eglise sait allier foi et raison, prudence et liberté, et avant toute chose, amour et vérité : les candidats en question ont droit à la miséricorde de Dieu comme chacun d'entre nous mais ne sont pas des modèles que l'on peut proposer à tous sans équivoques. 

AC

Samedi 30 Janvier 2021
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