Quand j'étudiais l'anglais au collège, je furetais souvent dans la bibliothèque vers l'étagère fort délaissée des classiques anglais. Une bonne âme cultivée avait probablement pensé à moi dans une prière anonyme, c'est là que j'ai découvert les Lettres de Srewtape ( CS Lewis) en anglais bien avant que le petit monde catho ne le mette à la mode, une mode excellente d'ailleurs. Mais découvrir par soi-même un livre, puis son auteur, c'est aussi un sport individuel merveilleux, que l'on aime pratiquer en compagnie de l'ange gardien préposé aux livres et aux bonnes lectures. D'un coup d'aile invisible, cet ange méconnu ouvre des horizons de bonheur, des heures de lectures : la lecture est un voyage qui commence à l'intérieur de soi, en bonne compagnie.
G. K Chesterton était là, dans cette étagère...planqué derrière C. S Lewis qui lui doit une partie de sa conversion. J'ai alors commencé les premiers pas d'un voyage interrompu aussitôt : les enquêtes de Father Brown ont laissé un parfum trop fort de génie et...de difficultés linguistiques. Mais le voyage intérieur était commencé. L'ange préposé aux livres et à la mémoire a juste pris son temps...
G. K Chesterton était là, dans cette étagère...planqué derrière C. S Lewis qui lui doit une partie de sa conversion. J'ai alors commencé les premiers pas d'un voyage interrompu aussitôt : les enquêtes de Father Brown ont laissé un parfum trop fort de génie et...de difficultés linguistiques. Mais le voyage intérieur était commencé. L'ange préposé aux livres et à la mémoire a juste pris son temps...
Aujourd'hui, quelques décennies plus tard, Gilbert Keith ( ces deux initiales réservées aux initiés!) fait partie des amis. Découvrant au hasard d'un article de presse qu'il a un procès de béatification en cours, je replonge via ma tablette dans les enquêtes de Father Brown, après avoir lu sur le web des tas de citations coupées de leur contexte mais affriolantes d'intelligence et de paradoxales clartés. Sur Amazon, les oeuvres complètes s'achètent 1 euro in english in le texte téléchargeable en une minute....plus de 1000 heures de lectures débarquent sur mon étagère invisible, l'ange préposé aux tablettes s'est visiblement modernisé.
Par où commencer? Father Brown, bien sûr. Cette fois, l'anglais, aidé par les fonctions de dictionnaire intégré, n'est plus un obstacle. Je commence une première nouvelle...30 minutes de lecture, je ne suis pas convaincue, mais je lis la suivante, 30mn...puis la suivante....et j'enchaîne, et je ris, et souligne les citations...que je vous épargne hors contexte, car le génie de Chesterton est un tout :
L'humour, d'abord, totalement british et...catholique. Première surprise, je comprends pourquoi il cotoyait Lewis. Puis, comme une drogue légère et euphorisante, le style d'écriture totalement païen : cet auteur qui maniait le paradoxe avec brio était un inversé, il écrivait comme un païen et pensait comme un chrétien. Aucune langue de buis cléricale ( même quand son personnage est un petit prêtre en apparence abscons au génie improbable et attachant), une langue de réalisme, acérée comme celle des pires ennemis de la Foi...entièrement au service de cette Foi. Un régal qui console de la pâle morosité moralisatrice des auteurs catholiques contemporain trendy sans grande imagination, mais aussi de leur manque de couleurs, de subtilité, d'engouement, de joie débordante, de gouaillerie, d'authenticité, de théologie qui aille un peu plus loin que la contre façon catho pieuse du nullissime Da Vinci Code...bref, Chesterton est une drogue qui libère. Avec lui, les mots sont habités, drôles, percutants, profonds, on réfléchit, on peste devant tant de génie impromptu, on le jalouse, on voudrait être né plume enchantée et enchanteresse...et on se reprend une lampée de génie dès qu'une crise de manque se profile...On se gave de Chesterton sans craindre l'obésité chestertonnienne, car le bon lecteur vorace ne fera pas d'overdose en entrant dans le club des amis de Chesterton : l'intelligence débordante de Chesterton ne peut que réjouir par son authenticité sans fard. Ce débordement de charité et ce souffle de liberté, via toute la personne et son oeuvre, est typique des saints.
L'humour, d'abord, totalement british et...catholique. Première surprise, je comprends pourquoi il cotoyait Lewis. Puis, comme une drogue légère et euphorisante, le style d'écriture totalement païen : cet auteur qui maniait le paradoxe avec brio était un inversé, il écrivait comme un païen et pensait comme un chrétien. Aucune langue de buis cléricale ( même quand son personnage est un petit prêtre en apparence abscons au génie improbable et attachant), une langue de réalisme, acérée comme celle des pires ennemis de la Foi...entièrement au service de cette Foi. Un régal qui console de la pâle morosité moralisatrice des auteurs catholiques contemporain trendy sans grande imagination, mais aussi de leur manque de couleurs, de subtilité, d'engouement, de joie débordante, de gouaillerie, d'authenticité, de théologie qui aille un peu plus loin que la contre façon catho pieuse du nullissime Da Vinci Code...bref, Chesterton est une drogue qui libère. Avec lui, les mots sont habités, drôles, percutants, profonds, on réfléchit, on peste devant tant de génie impromptu, on le jalouse, on voudrait être né plume enchantée et enchanteresse...et on se reprend une lampée de génie dès qu'une crise de manque se profile...On se gave de Chesterton sans craindre l'obésité chestertonnienne, car le bon lecteur vorace ne fera pas d'overdose en entrant dans le club des amis de Chesterton : l'intelligence débordante de Chesterton ne peut que réjouir par son authenticité sans fard. Ce débordement de charité et ce souffle de liberté, via toute la personne et son oeuvre, est typique des saints.
J'espère qu'il sera béatifié, car ses écrits donnent la foi en même temps que le bonheur de la lecture. Mais quel miracle plein d'humour et de littérature fera-t'il ? Il doit y avoir un ange gardien près de chacun de ses livres ! Je vous laisse et vais me replonger dans les oeuvres de G.K Chesterton en vous souhaitant le même bonheur!
A.C
A.C