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L'Ordre des Vierges, un féminisme aussi ancien que l'Eglise.



Un féminisme bien éloigné du Modernisme, pré-moderne, mais surtout universel.

Cérémonie d'admission dans l'Ordo Virginum
Cérémonie d'admission dans l'Ordo Virginum
L'Ordre des Vierges a cette particularité, en ce qui concerne les femmes célibataires qui ont reçu la bénédiction des Vierges pour demeurer en plein monde, sans entrer dans la vie religieuse, qu'il permet à ces dernières d'être aussi ( pas seulement) des femmes politiques, engagées dans la cité, dans la vie quotidienne des mairies, des partis, mais pas seulement comme secrétaires! Certaines parmi nous sont dans des entreprises d'Etat, et ce n'est pas un problème.

Tout comme Geneviève de Paris, qui au bas Moyen âge, bénéficiait d'une société où la femme n'était ni voilée, ni cloitrée, ni politiquement empêchée, les Vierges de l'Ordo Virginum du XXIe siècle ont une grande liberté. Geneviève de Paris était au conseil " municipal" de Paris, et gérait ses terres et ses biens personnels. A cette époque, dans ce contexte précis, la place de la femme chrétienne était plus proche du féminisme revendiqué aujourd'hui par certains côtés, plus laïque, que celle de la femme chrétienne moderniste et post-moderne. Quand Virginia Woolf réclame " a room of one's own", la liberté d'avoir ne serait-ce qu'une "chambre à soi", on mesure la régression que représentait le XIXe siècle ainsi que le XXe siècle ( La vie de Virginia Woolf était aux antipodes de celle de l'Ordre des Vierges, mais sa réclamation n'en est pas moins légitime!). Ces siècles de régression pour la femme seront pour l'Ordre des Vierges dans l'Eglise des siècles de " non-existence" et de lutte pour redevenir une vocation en plein monde.

Féminisme universel : Ordo Virginum versus Hegel...

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Le modernisme voit la femme comme " sujette", l'Ordo Virginum la voit comme Epouse libérée par le Christ. Dès les premiers siècles, l'Ordre des Vierges affranchit les femmes de l'obligation d'épouser sous la contrainte un homme, quel qu'il soit, si elles ne le désirent pas et si préfèrent se réserver pour l'Unique Epoux, librement choisi, le Christ. La vierge devient alors l'image de l'Eglise, tandis que l'Evêque, qui lui confère la bénédiction, est image du Christ. Dans cette réciprocité en miroir se reflète une véritable vocation plus grande que celle d'une simple égalité et d'un autre ordre, celui de la Rédemption. L'épouse reste soumise à l'Epoux, mais acquiert une dignité bien plus enviable que celle de la simple et légitime égalité homme-femme dans l'ordre de la création.

L'universalité de l'Eglise prend la femme sous sa protection et la libère, en l'élevant. Comparons avec le mépris hégélien moderniste. Voici comment Hegel décrit la vocation de la femme, dans Philosophie du Droit, après lui avoir dénié le droit d'intervenir dans les sciences, l'Etat et l'économie : 

  " L’homme représente l’objectivité et l’universalité de la connaissance, tandis que la femme incarne la subjectivité et l’individualité, dominée par le sentiment. Par conséquent, dans les relations avec le monde extérieur, le premier suppose la force et l’activité, et la seconde, la faiblesse et la passivité ". ( Hegel, Philosophie du Droit, cité par Jésus Ballesteros dans Postmodernité, décadence ou résistance, chapitre sur le féminisme).

 

Ordo Virginum, des femmes actives, dans une relation faite de réciprocité.

La définition moderniste de la féminité a engendré une fausse alternative : celle du mépris, du cloisonnement et de la non-réciprocité. 
La vocation laïque et en plein monde de la Vierge est universelle : elle suppose une réciprocité constante avec le monde. Elle n'est pas faite d'un féminisme qui serait contre, opposé, alternatif, mais d'un échange qui refuse le mépris. Elle ne méprise donc évidemment pas l'homme et ne cherche pas non plus à prendre sa place en revendiquant les qualités masculines, ou les activités masculines. Le féminisme dont il s'agit est bien plus profond, ontologique et spirituel. C'est un féminisme non violent. Il n'a donc pas de violence envers les hommes. Il a la non violence de l'Eglise se tenant au pied de la Croix en la personne de Marie. Il n'a bien évidemment aucune violence envers sa propre condition féminine qu'il ne dévalue en rien, bien au contraire. La maternité et la nuptialité ne lui sont en rien des chaînes qui l'exclueraient de quelque chose à revendiquer.

Il ne s'agit pas d'exclusion mais de réciprocité, encore une fois. Voilà pourquoi une Vierge de l'Ordo Virginum peut agir en plein monde, dans la politique, l'économie, la culture, non pas pour en chasser les hommes, ou pour les dominer, mais pour instaurer cet échange, cette réciprocité universelle, sans confusion des genres ( le Gender est confusion et exclusion, revendication et opposition). Ce qui est propremement féminin est l'enjeu même de cette réciprocité : apporter dans le monde, en plein monde, la féminité, la maternité ( ici spirituelle, propre à l'Ordo Virginum), la présence de l'Epouse.


L'Ordo Virginum vit déjà, depuis ses débuts au pied de la Croix, au côté de l'Epoux, la vocation universelle de la femme : réciprocité, compassion, fidélité, présence, service. C'est en ce sens que la Vierge de l'Ordo Virginum, définie par le droit canon ( canon 604) comme " épousant mystiquement le Christ" et vouée " au service de l'Eglise" est active en plein monde, en vertu de sa féminité même. Sa " mystique" n'a rien de déconnecté du monde. Son service n'est pas institutionnel seulement mais avant tout universel. Son Célibat pour le Royaume est réciprocité, qui lui vient de l'Epoux. Son féminisme, anthropologique et ontologique, est à la fois nuptialité, service de la maternité spirituelle, réciprocité, communion, universalité.

AC

Vendredi 23 Février 2018
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