C'était hier, dans ma paroisse. Une paroisse comme la vôtre. A la fin de la messe, la vieille soeur rangeait pendant que le jeune prêtre de moins de 30 ans se dirigeait vers la sacristie. Cela pourrait être dans votre paroisse, scène de la vie quotidienne, on papote, on évite quelques mauvaises langues des derniers rangs clairsemés pour choisir d'écouter les derniers ragots dans un autre petit groupe...
La vieille soeur a poussé un cri : elle est courbée en deux près de l'autel. Une vision? Non, de la cire lui est tombé dans les yeux. Elle aurait pu avoir une crise d'appendicite, un problème cardiaque...on s'est tous précipité. Une demoiselle pieuse a ordonné d'un ton sans réplique : " Allez chercher le jeune prêtre à la sacristie!" Avec un autre jeune homme de la paroisse, elle aide la vieille soeur à s'assoir, ils la guident tel les amis de saint Paul rendu aveugle sur la route de Damas.
Voilà le jeune prêtre. Mais pourquoi est-ce que je vous raconte cela ? parce que c'est là le charme de la Providence guidant les contraires l'un vers l'autre. Depuis son arrivée, le jeune prêtre n'a pas encore réussi à conquérir la vieille soeur et sa langue terriblement bien pendue. Les voilà soudain, pardon de l'expression, en couple insolite formé par la Providence, en tout bien, tout honneur, honneur de la Providence justement.
" Je vous emmène aux urgences, ma soeur".
La demoiselle pieuse, genre communauté nouvelle toujours prête à rendre service ouvre la bouche pour justement rendre toujours et encore service, mais un regard du jeune prêtre lui fait fermer la bouche comme une carpe hors de l'eau et hors de propos. Elle vient de comprendre, et elle s'efface pour laisser passer le jeune prêtre et la vieille soeur. Lui en soutane, elle en "civil." A moins qu'elle ne soit en habit, et lui en tenue décontractée. Bref, vous aurez compris, comme dans votre paroisse, immanquablement, la vieille soeur et le jeune prêtre ne sont pas de la même" sensibilité."
Alors, les voir partir bras dessus, bras dessous m'a mis de bonne humeur. Qui devient ami de la vieille soeur qui fait tourner toute la paroisse depuis 30 ans a des chances de s'intégrer au mieux dans la paroisse et même dans tous le diocèse via le réseau des soeurs, une sainte mafia non négligeable!.. Je laisse mon imagination voguer : peut-être a-t-elle l'occasion enfin de lui dire qu'elle le trouve bien, finalement, malgré son style si différent. Se confesse-t'elle ? " Je regrette d'avoir dit du mal de vous, de vos habits, de vos sermons, de votre look, de votre voiture, de votre téléphone, de vos petits retards, de vous en avoir voulu de ne pas faire comme depuis 30 ans, etc, etc.." Et lui se soucie d'elle, la rassure en lui disant que cet incident n'aura pas de séquelles sur sa santé, la remercie de son service inlassable...une amitié commence.
C'est cette perspective qui m'a charmée et sur laquelle j'ai brodée, ce qui fait que toute ressemblance est à la fois plausible et fortuite, les vrais protagonistes ne s'y reconnaissant pas et pourtant s'y retrouvant : la vie de paroisse telle que je vous la souhaite, pleine de moments qu'il faut apprendre à regarder avec tendresse, comme lorsque l'on voit un jeune prêtre soutenir une vieille soeur. Ou l'inverse. Et quand on pense à la fidélité de toutes ses soeurs qui font tourner nos paroisses...comme cette soeur prise en photo dans le métro à dire son chapelet, qui n'a rien à voir avec notre histoire, mais qui passe elle aussi inconnue, alors que sa prière nous porte vers Dieu...
Josefa Petersky
La vieille soeur a poussé un cri : elle est courbée en deux près de l'autel. Une vision? Non, de la cire lui est tombé dans les yeux. Elle aurait pu avoir une crise d'appendicite, un problème cardiaque...on s'est tous précipité. Une demoiselle pieuse a ordonné d'un ton sans réplique : " Allez chercher le jeune prêtre à la sacristie!" Avec un autre jeune homme de la paroisse, elle aide la vieille soeur à s'assoir, ils la guident tel les amis de saint Paul rendu aveugle sur la route de Damas.
Voilà le jeune prêtre. Mais pourquoi est-ce que je vous raconte cela ? parce que c'est là le charme de la Providence guidant les contraires l'un vers l'autre. Depuis son arrivée, le jeune prêtre n'a pas encore réussi à conquérir la vieille soeur et sa langue terriblement bien pendue. Les voilà soudain, pardon de l'expression, en couple insolite formé par la Providence, en tout bien, tout honneur, honneur de la Providence justement.
" Je vous emmène aux urgences, ma soeur".
La demoiselle pieuse, genre communauté nouvelle toujours prête à rendre service ouvre la bouche pour justement rendre toujours et encore service, mais un regard du jeune prêtre lui fait fermer la bouche comme une carpe hors de l'eau et hors de propos. Elle vient de comprendre, et elle s'efface pour laisser passer le jeune prêtre et la vieille soeur. Lui en soutane, elle en "civil." A moins qu'elle ne soit en habit, et lui en tenue décontractée. Bref, vous aurez compris, comme dans votre paroisse, immanquablement, la vieille soeur et le jeune prêtre ne sont pas de la même" sensibilité."
Alors, les voir partir bras dessus, bras dessous m'a mis de bonne humeur. Qui devient ami de la vieille soeur qui fait tourner toute la paroisse depuis 30 ans a des chances de s'intégrer au mieux dans la paroisse et même dans tous le diocèse via le réseau des soeurs, une sainte mafia non négligeable!.. Je laisse mon imagination voguer : peut-être a-t-elle l'occasion enfin de lui dire qu'elle le trouve bien, finalement, malgré son style si différent. Se confesse-t'elle ? " Je regrette d'avoir dit du mal de vous, de vos habits, de vos sermons, de votre look, de votre voiture, de votre téléphone, de vos petits retards, de vous en avoir voulu de ne pas faire comme depuis 30 ans, etc, etc.." Et lui se soucie d'elle, la rassure en lui disant que cet incident n'aura pas de séquelles sur sa santé, la remercie de son service inlassable...une amitié commence.
C'est cette perspective qui m'a charmée et sur laquelle j'ai brodée, ce qui fait que toute ressemblance est à la fois plausible et fortuite, les vrais protagonistes ne s'y reconnaissant pas et pourtant s'y retrouvant : la vie de paroisse telle que je vous la souhaite, pleine de moments qu'il faut apprendre à regarder avec tendresse, comme lorsque l'on voit un jeune prêtre soutenir une vieille soeur. Ou l'inverse. Et quand on pense à la fidélité de toutes ses soeurs qui font tourner nos paroisses...comme cette soeur prise en photo dans le métro à dire son chapelet, qui n'a rien à voir avec notre histoire, mais qui passe elle aussi inconnue, alors que sa prière nous porte vers Dieu...
Josefa Petersky