Un ministère et un service attaché à une promesse du Christ, historique et indivisible entre les successeurs.
Pour comprendre la décision de Benoît XVI et revenir sur une phrase déformée par les vaticanistes ( encore une!), il n'y " a pas de place pour un pape émérite" ne se traduit pas par des considérations politiques mais théologiques. La promesse faite à Pierre par le Christ fonde la Foi de Pierre et de l'Eglise sur le Christ lui-même. Les apôtres sont les successeurs du Christ en se rattachant directement à lui par la succession apostolique. La place de Pierre est d'être " primos inter pares", le premier parmi les pairs, l'apôtre-témoin de cette promesse faite à l'Eglise.
" Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise" ramène la primauté à " JE bâtirai". Le centre de la promesse est le Christ.
" Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise" ramène la primauté à " JE bâtirai". Le centre de la promesse est le Christ.
Un ministère, une charge qui traverse les époques : succession apostolique et faiblesse humaine.
Le cardinal Ratzinger explique dans " La primauté de Pierre et l'unité de l'Eglise", Appelés à la communion, Fayard 1991, p 53, que " Pierre obtient une promesse qui déborde le temps de son existence individuelle. Pour cette raison, Harnack a estimé qu'en cet endroit était prophétisé l'immortalité de Pierre, et en un certain sens, il a vu juste : le roc ne sera pas écrasé, car Dieu n'abandonnera pas son Ecclesia aux puissances de la destruction."
Ainsi, la promesse ne repose pas sur les qualités de Pierre et ses défauts ( ni ses péchés) mais sur sa fidélité au Christ. Le cardinal Ratzinger expliquait à propos de l'évidente faiblesse humaine de Pierre et de tout homme appelé au siège de Pierre : " La tension entre le don qui vient du Seigneur et les capacités personnelles devient d'une évidence renversante. d'une certaine manière, c'est tout le drame de la papauté qui est ici anticipé, où se mêlent toujours les deux éléments suivants : d'une part la papauté, en vertu d'une force qui ne vient pas d'elle-même, demeure le fondement de l'Eglise, et d'autre part on trouve des cas isolés de papes qui, poussés par leur tempérament, sont périodiquement cause de scandale, parce qu'ils veulent précéder le Christ plutôt que de le suivre (...) " Tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes"."
Ainsi, la promesse ne repose pas sur les qualités de Pierre et ses défauts ( ni ses péchés) mais sur sa fidélité au Christ. Le cardinal Ratzinger expliquait à propos de l'évidente faiblesse humaine de Pierre et de tout homme appelé au siège de Pierre : " La tension entre le don qui vient du Seigneur et les capacités personnelles devient d'une évidence renversante. d'une certaine manière, c'est tout le drame de la papauté qui est ici anticipé, où se mêlent toujours les deux éléments suivants : d'une part la papauté, en vertu d'une force qui ne vient pas d'elle-même, demeure le fondement de l'Eglise, et d'autre part on trouve des cas isolés de papes qui, poussés par leur tempérament, sont périodiquement cause de scandale, parce qu'ils veulent précéder le Christ plutôt que de le suivre (...) " Tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes"."
Pas de pape émérite? Il n'y a pas de place pour deux papes en même temps.
Donc, si la promesse faite à Pierre par le Christ s'adresse en fait à toute l'institution de la papauté, elle repose sur la succession apostolique et celui qui est garant dans le collège des apôtres de cette promesse. Il ne peut y avoir deux papes en même temps, l'histoire des anti-papes l'a démontré. La séculaire habitude d'avoir des papes qui restaient jusqu'à leur mort provient en grande partie d'une réaction aux drames historiques des anti-papes. " Le siège est pris et restera occupé par le pape légitime jusqu'au bout", semblait-on dire. Aujourd'hui, la possibilité historique d'un anti-pape élu par un conclave parallèle.
La pression extérieure désormais semble venir des médias, et la situation est donc tout à fait différente historiquement. N'oublions pas aussi que le pape qui a dit que les motivations oecuméniques de ses décisions étaient toujours premières a certainement longuement réfléchi une décision qui oblige à réfléchir à la primauté de Pierre en toute humilité et réalisme. Le primat de Pierre ne se concevant que par rapport à la collégialité et à la succession apostolique conçue comme un tout indivisible. Il s'agit en réalité du primat de la Promesse du Christ, Unique pasteur de son Eglise.
Si le pape meurt ou renonce à la charge pétrinienne, la charge repose entièrement sur le successeur parmi le collège des apôtres. Il n'y a pas de fonction " magique" de la personne, le cardinal Ratzinger précisait " que " la dénomination roc, pierre, n'a aucune signification pédagogique ou psychologique; on ne doit la comprendre qu'à partir du mystère, c'est-à-dire dans une perspective christologique et ecclésiologique." L'unique Pasteur demeure le Christ. La charge pétrinienne s'exerce en fonction du collège des apôtres, un pape qui renonce à cette charge redevient simple évêque parmi ses pairs. Il n'en a pas moins été pape, ce qui explique finalement le choix du titre " pape émérite, ou pontife romain émérite" sur lequel la polémique tente de se greffer. Redisons-le, l'essentiel est qu'il n'y ait pas deux papes en même temps!
On constate dans les journaux une reprise en boucle de l'expression attribuée à Jean-Paul II : " il n'y a pas de place pour un pape émérite", expression dont il est difficile de retrouver le contexte et la source exacte. Quoi qu'il en soit, Jean-Paul II s'était confié à ce sujet à la Providence, laquelle a suscité le cardinal Ratzinger pour assurer la fin de pontificat de Jean-Paul II, le pontificat suivant, et pour apporter un élément majeur dans la réflexion sur le sujet non pas du " pape émérite" mais du rôle profond de service que représente la charge pétrinienne!
Le pontificat de Benoît XVI s'achève, tout le bien qu'il a fait et semé aidera son successeur et les évêques du monde entier." Serviteurs des serviteurs", voilà la charge pétrinienne dans le collège des apôtres. Benoît XVI redevient le cardinal Ratzinger, évêque émérite de Rome, pape aux nombreux mérites redevenu " simple pélerin" , " humble serviteur à la vigne du Seigneur".
Josefa Pertersky
La pression extérieure désormais semble venir des médias, et la situation est donc tout à fait différente historiquement. N'oublions pas aussi que le pape qui a dit que les motivations oecuméniques de ses décisions étaient toujours premières a certainement longuement réfléchi une décision qui oblige à réfléchir à la primauté de Pierre en toute humilité et réalisme. Le primat de Pierre ne se concevant que par rapport à la collégialité et à la succession apostolique conçue comme un tout indivisible. Il s'agit en réalité du primat de la Promesse du Christ, Unique pasteur de son Eglise.
Si le pape meurt ou renonce à la charge pétrinienne, la charge repose entièrement sur le successeur parmi le collège des apôtres. Il n'y a pas de fonction " magique" de la personne, le cardinal Ratzinger précisait " que " la dénomination roc, pierre, n'a aucune signification pédagogique ou psychologique; on ne doit la comprendre qu'à partir du mystère, c'est-à-dire dans une perspective christologique et ecclésiologique." L'unique Pasteur demeure le Christ. La charge pétrinienne s'exerce en fonction du collège des apôtres, un pape qui renonce à cette charge redevient simple évêque parmi ses pairs. Il n'en a pas moins été pape, ce qui explique finalement le choix du titre " pape émérite, ou pontife romain émérite" sur lequel la polémique tente de se greffer. Redisons-le, l'essentiel est qu'il n'y ait pas deux papes en même temps!
On constate dans les journaux une reprise en boucle de l'expression attribuée à Jean-Paul II : " il n'y a pas de place pour un pape émérite", expression dont il est difficile de retrouver le contexte et la source exacte. Quoi qu'il en soit, Jean-Paul II s'était confié à ce sujet à la Providence, laquelle a suscité le cardinal Ratzinger pour assurer la fin de pontificat de Jean-Paul II, le pontificat suivant, et pour apporter un élément majeur dans la réflexion sur le sujet non pas du " pape émérite" mais du rôle profond de service que représente la charge pétrinienne!
Le pontificat de Benoît XVI s'achève, tout le bien qu'il a fait et semé aidera son successeur et les évêques du monde entier." Serviteurs des serviteurs", voilà la charge pétrinienne dans le collège des apôtres. Benoît XVI redevient le cardinal Ratzinger, évêque émérite de Rome, pape aux nombreux mérites redevenu " simple pélerin" , " humble serviteur à la vigne du Seigneur".
Josefa Pertersky