Mélange de deux démarches en une, deux mouvements différents.
Le candidat ou la candidate qui veut entrer dans une vie consacrée avec un engagement fort, de type religieux, communautaire, va parfois rencontrer des obstacles psychologiques sur son chemin. Faut-il alors attendre d'être psychologiquement " bien" pour entrer dans une communauté ? C'est une question qui mérite d'être abordée du côté des responsables de communauté et de ceux qui discernent autant que du côté de la personne en recherche de vocation.
Les premiers essais de vie communautaire vont parfois faire apparaître de véritables difficultés de comportement, ou de relation à l'autorité, ou des problèmes psychologiques.
Les premiers essais de vie communautaire vont parfois faire apparaître de véritables difficultés de comportement, ou de relation à l'autorité, ou des problèmes psychologiques.
Distinguer avant tout le pathologique du problématique.
Un problème psychologique n'est pas une pathologie comme un rhume n'est pas une maladie grave! Il est indispensable de former les responsables afin qu'ils ne diagnostiquent et ne dramatisent pas à tort et à travers des pathologies...et en même temps, quand elles se présentent réellement, ils doivent savoir les repérer et aider la personne à consulter un professionnel totalement extérieur pour une bonne séparation des fors.
Les problèmes psychologiques non pathologiques sont le lot de toute humanité, ils ne sont pas des obstacles à la vocation communautaire mais peuvent entraîner des souffrances que la personne est en droit de demander à voir soulager...et tout le monde s'en portera bien.
Les problèmes psychologiques non pathologiques sont le lot de toute humanité, ils ne sont pas des obstacles à la vocation communautaire mais peuvent entraîner des souffrances que la personne est en droit de demander à voir soulager...et tout le monde s'en portera bien.
Jeunes vocations, attention à ne pas se tromper de discernement !
Le bien-être psychologique, le confort qui en résultent, n'ont rien à voir avec l'appel et la sanctification. Autant il est bon et légitime de chercher à aller mieux, autant il est bon et légitime de suivre sa vocation même " avec une écharde dans la chair". La démarche vocationnelle reste ouverte malgré les souffrances psychologiques qu'une personne gardera peut-être toute sa vie, ou qui s'amélioreront, mais ce n'est pas un critère unique de choix ni de décision pour répondre à l'appel de Dieu. Autrement, on risque de confondre le développement personnel, la recherche de bien-être émotionnel, de guérison, de libération ( qui n'advient pas toujours dans ce sens-là et ne signifie pas une impossibilité à se donner)...avec la recherche de la sainteté.
Ce qu'en dit Benoît XVI dans Caritas in Veritate au N° 76 :" (...) notre moi est souvent réduit à la psyché et que la santé de l’âme se confond avec le bien-être émotionnel. "
La santé de l'âme, la sanctification, la vocation, ne doivent pas être confondues avec le bien-être émotionnel. C'est là tout le risque d'une démarche psycho-spirituelle qui va réduire imperceptiblement la dimension de la santé de l'âme ( et sa sanctification par le pardon des péchés) à un bien-être émotionnel fait de guérison et de libération rassurantes mais...parfois réelles, parfois illusoires, et devenues comme les garantes d'un appel à se donner une fois qu'on sera " guéri".Et si on n'était pas guéri selon ses désirs, la démarche psycho-spirituelle fait apparaître Dieu comme Celui qui ne tient pas d’hypothétiques promesses de bien-être ou résiste à l'efficacité de la science psychologique...une des démarches étant basée sur la technique et l'efficacité, son échec va éloigner de l'autre démarche, celle de la vie spirituelle et de l'intériorité, devenue en comparaison décevante.
Les sciences ne suffisent pas, comme le dit le pape dans ce passage, et il faut aller plus loin sur le chemin de la vocation. Le psycho-spirituel comme émanation de la pensée techniciste va par contagion techniciser le discernement vocationnel et la connaissance de l'âme humaine, ainsi que le discernement vocationnel, ce qui est impossible et une erreur souvent mortelle pour la vocation en question. Pris " en otage" dans cet utilitarisme, Dieu est instrumentalisé par la démarche psychologique. Combien de belles vocations s'éloignent alors pour d'abord accomplir leur " développement personnel" , lequel comportera d'inévitables désillusions par " privation d'intériorité". :
76. Un des aspects de l’esprit techniciste moderne se vérifie dans la tendance à ne considérer les problèmes et les mouvements liés à la vie intérieure que d’un point de vue psychologique, et cela jusqu’au réductionnisme neurologique. L’homme est ainsi privé de son intériorité, et l’on assiste à une perte progressive de la conscience de la consistance ontologique de l’âme humaine, avec les profondeurs que les Saints ont su sonder. Le problème du développement est strictement lié aussi à notre conception de l’âme humaine, dès lors que notre moi est souvent réduit à la psyché et que la santé de l’âme se confond avec le bien-être émotionnel. Ces réductions se fondent sur une profonde incompréhension de la vie spirituelle et elles conduisent à méconnaître que le développement de l’homme et des peuples dépend en fait aussi de la résolution de problèmes de nature spirituelle. Le développement doit comprendre une croissance spirituelle, et pas seulement matérielle, parce que la personne humaine est une « unité d’âme et de corps » [156], née de l’amour créateur de Dieu et destinée à vivre éternellement. L’être humain se développe quand il grandit dans l’esprit, quand son âme se connaît elle-même et connaît les vérités que Dieu y a imprimées en germe, quand il dialogue avec lui-même et avec son Créateur. Loin de Dieu, l’homme est inquiet et fragile. L’aliénation sociale et psychologique, avec toutes les névroses qui caractérisent les sociétés opulentes, s’explique aussi par des causes d’ordre spirituel. Une société du bien-être, matériellement développée, mais oppressive pour l’âme, n’est pas de soi orientée vers un développement authentique. Les nouvelles formes d’esclavage de la drogue et le désespoir dans lequel tombent de nombreuses personnes ont une explication non seulement sociologique et psychologique, mais essentiellement spirituelle. Le vide auquel l’âme se sent livrée, malgré de nombreuses thérapies pour le corps et pour la psyché, produit une souffrance. Il n’y pas de développement plénier et de bien commun universel sans bien spirituel et moral des personnes, considérées dans l’intégrité de leur âme et de leur corps. Benoît XVI, Caritas in Veritate, 76.
Voilà pourquoi il est important, tout en respectant l'autonomie de la démarche psychologique, de la distinguer de la démarche spirituelle pour éviter réduction et incompréhension de la vie spirituelle dans sa spécificité : sanctification, prière ( dialogue de l'âme avec son Créateur), connaissance d'elle-même de l'âme, à différencier de la connaissance psychologique de soi, bien moral, vie sacramentelle, anthropologie théologique, c'est-à-dire connaissance de l'être humain dans sa relation à Dieu, connaissance des Écritures et du Christ...le champ spirituel est bien plus vaste et son exploration toujours apte à motiver une vie entière!
Les sciences ne suffisent pas, comme le dit le pape dans ce passage, et il faut aller plus loin sur le chemin de la vocation. Le psycho-spirituel comme émanation de la pensée techniciste va par contagion techniciser le discernement vocationnel et la connaissance de l'âme humaine, ainsi que le discernement vocationnel, ce qui est impossible et une erreur souvent mortelle pour la vocation en question. Pris " en otage" dans cet utilitarisme, Dieu est instrumentalisé par la démarche psychologique. Combien de belles vocations s'éloignent alors pour d'abord accomplir leur " développement personnel" , lequel comportera d'inévitables désillusions par " privation d'intériorité". :
76. Un des aspects de l’esprit techniciste moderne se vérifie dans la tendance à ne considérer les problèmes et les mouvements liés à la vie intérieure que d’un point de vue psychologique, et cela jusqu’au réductionnisme neurologique. L’homme est ainsi privé de son intériorité, et l’on assiste à une perte progressive de la conscience de la consistance ontologique de l’âme humaine, avec les profondeurs que les Saints ont su sonder. Le problème du développement est strictement lié aussi à notre conception de l’âme humaine, dès lors que notre moi est souvent réduit à la psyché et que la santé de l’âme se confond avec le bien-être émotionnel. Ces réductions se fondent sur une profonde incompréhension de la vie spirituelle et elles conduisent à méconnaître que le développement de l’homme et des peuples dépend en fait aussi de la résolution de problèmes de nature spirituelle. Le développement doit comprendre une croissance spirituelle, et pas seulement matérielle, parce que la personne humaine est une « unité d’âme et de corps » [156], née de l’amour créateur de Dieu et destinée à vivre éternellement. L’être humain se développe quand il grandit dans l’esprit, quand son âme se connaît elle-même et connaît les vérités que Dieu y a imprimées en germe, quand il dialogue avec lui-même et avec son Créateur. Loin de Dieu, l’homme est inquiet et fragile. L’aliénation sociale et psychologique, avec toutes les névroses qui caractérisent les sociétés opulentes, s’explique aussi par des causes d’ordre spirituel. Une société du bien-être, matériellement développée, mais oppressive pour l’âme, n’est pas de soi orientée vers un développement authentique. Les nouvelles formes d’esclavage de la drogue et le désespoir dans lequel tombent de nombreuses personnes ont une explication non seulement sociologique et psychologique, mais essentiellement spirituelle. Le vide auquel l’âme se sent livrée, malgré de nombreuses thérapies pour le corps et pour la psyché, produit une souffrance. Il n’y pas de développement plénier et de bien commun universel sans bien spirituel et moral des personnes, considérées dans l’intégrité de leur âme et de leur corps. Benoît XVI, Caritas in Veritate, 76.
Voilà pourquoi il est important, tout en respectant l'autonomie de la démarche psychologique, de la distinguer de la démarche spirituelle pour éviter réduction et incompréhension de la vie spirituelle dans sa spécificité : sanctification, prière ( dialogue de l'âme avec son Créateur), connaissance d'elle-même de l'âme, à différencier de la connaissance psychologique de soi, bien moral, vie sacramentelle, anthropologie théologique, c'est-à-dire connaissance de l'être humain dans sa relation à Dieu, connaissance des Écritures et du Christ...le champ spirituel est bien plus vaste et son exploration toujours apte à motiver une vie entière!