Le péché comporte une référence à l'état de grâce originel.
Si la question du péché originel permet d'aborder la question du pardon dans la vie des couples, c'est parce que la Rédemption apportée par le Christ permet de retrouver l'innocence originelle. Dans ses catéchèses sur la théologie du corps, Saint Jean-Paul II nous indique l'aspect positif de la théologie du péché originel, l'autre face de la même pièce, l'innocence originelle du premier couple :
2. Il ne s’agit pas ici seulement de dialectique. Les lois de la connaissance répondent à celles de l’être. Il est impossible de comprendre l’état « historique » de péché sans se référer (et le Christ en effet, s’y réfère) à l’état d’innocence originelle (en un certain sens « préhistorique ») et fondamentale. L’apparition de l’état de péché, comme dimension de l’existence humaine, est donc, depuis les origines, en rapport avec cette innocence réelle de l’homme en tant qu’état originel et fondamental, en tant que dimension de l’être créé « à l’image de Dieu ». Il en est ainsi non seulement pour le premier homme — l’homme et la femme qui sont les acteurs du drame, les protagonistes des événements décrits dans le texte yahviste des chapitres 2 et 3 de la Genèse —, mais aussi pour la totalité du parcours historique de l’existence humaine. L’homme historique est donc pour ainsi dire enraciné dans sa pré-histoire théologique révélée. Tous les éléments de son état de péché historique (qu’il s’agisse de l’âme ou du corps) s’expliquent donc par la référence à l’innocence originelle. On peut dire que cette référence fait partie de l’héritage du péché et précisément du péché originel. Si ce péché signifie, dans tout homme historique, un état de grâce perdue, alors il comporte aussi une référence à cette grâce qui était précisément la grâce de l’innocence première. Saint Jean-Paul II, audience du 26 septembre 1979
2. Il ne s’agit pas ici seulement de dialectique. Les lois de la connaissance répondent à celles de l’être. Il est impossible de comprendre l’état « historique » de péché sans se référer (et le Christ en effet, s’y réfère) à l’état d’innocence originelle (en un certain sens « préhistorique ») et fondamentale. L’apparition de l’état de péché, comme dimension de l’existence humaine, est donc, depuis les origines, en rapport avec cette innocence réelle de l’homme en tant qu’état originel et fondamental, en tant que dimension de l’être créé « à l’image de Dieu ». Il en est ainsi non seulement pour le premier homme — l’homme et la femme qui sont les acteurs du drame, les protagonistes des événements décrits dans le texte yahviste des chapitres 2 et 3 de la Genèse —, mais aussi pour la totalité du parcours historique de l’existence humaine. L’homme historique est donc pour ainsi dire enraciné dans sa pré-histoire théologique révélée. Tous les éléments de son état de péché historique (qu’il s’agisse de l’âme ou du corps) s’expliquent donc par la référence à l’innocence originelle. On peut dire que cette référence fait partie de l’héritage du péché et précisément du péché originel. Si ce péché signifie, dans tout homme historique, un état de grâce perdue, alors il comporte aussi une référence à cette grâce qui était précisément la grâce de l’innocence première. Saint Jean-Paul II, audience du 26 septembre 1979
Mais pourquoi le corps est-il si important, si central ?
La logique de Jean-Paul II : la théologie du corps est aussi celle de indissolubilité du mariage et de la Rédemption.On peut comprendre la spécificité de la théologie du corps de Jean-Paul II si on comprend que le corps est la clé de la théologie du salut :
"Ainsi donc, l’homme « historique » — que ce soit l’interlocuteur du Christ dont parle Matthieu 19 ou l’homme d’aujourd’hui — participe à cette perspective. Il participe non seulement à l’histoire du péché humain, comme héritier et, en même temps, comme sujet personnel et unique de cette histoire, mais à l’histoire du salut, également comme sujet et comme cocréateur. Il est donc non seulement fermé à l’innocence originelle, à cause de son péché, mais, en même temps ouvert au mystère de la Rédemption qui s’est accompli dans le Christ et par le Christ. Paul, l’auteur de la lettre aux Romains, exprime cette perspective de la rédemption dans laquelle vit l’homme « historique », lorsqu’il écrit : « … Nous aussi, qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement en attendant… la délivrance pour notre corps. » (Rm 8, 23.) Nous ne pouvons pas perdre de vue cette perspective lorsque nous suivons les paroles du Christ qui, dans son discours sur l’indissolubilité du mariage, se réfère à « l’origine ». Si le mot « origine » indiquait seulement la création de l’homme comme « mâle et femelle », et si — comme nous l’avons déjà indiqué — à travers la démarcation de l’état de péché chez l’homme, il ne conduisait les interlocuteurs qu’à l’innocence originelle, sans ouvrir en même temps la perspective d’une « rédemption du corps », on se méprendrait totalement sur la réponse du Christ. Cette perspective de la rédemption du corps garantit précisément la continuité et l’unité entre l’état héréditaire du péché de l’homme et son innocence originelle, bien qu’historiquement il ait perdu cette innocence d’une façon irrémédiable. Il est également évident que le Christ a souverainement le droit de répondre à la question qui lui a été posée par les docteurs de la Loi et de l’Alliance (comme nous le lisons en Mt 19 et en Mc 10) en se situant dans la perspective de la rédemption sur laquelle se fonde l’Alliance." St Jean-Paul II, audience du 26 septembre 1979
A partir de là, saint Jean-Paul II va développer une théologie du corps qui est aussi une source sûre pour une pastorale du mariage, pour une pastorale vocationnelle et pour une compréhension accrue de la beauté du corps, loin du puritanisme ou de l'angélisme, mais dans la pleine tradition catholique de l'Incarnation. Aujourd'hui, il est important de rester dans cet équilibre de la théologie catholique décrit par Jean-Paul II sans céder à la fausse interprétation selon laquelle l'Eglise aurait renié le corps ou bien l'aurait dévalué, ce qui est faux ( mais peut constituer la résultante du manque de formation et d'information, ou la tentation de certains qui se disent catholiques). Saint Jean-Paul II a posé pour notre époque les bases d'un dialogue réel sur le corps et son importance centrale.
"Ainsi donc, l’homme « historique » — que ce soit l’interlocuteur du Christ dont parle Matthieu 19 ou l’homme d’aujourd’hui — participe à cette perspective. Il participe non seulement à l’histoire du péché humain, comme héritier et, en même temps, comme sujet personnel et unique de cette histoire, mais à l’histoire du salut, également comme sujet et comme cocréateur. Il est donc non seulement fermé à l’innocence originelle, à cause de son péché, mais, en même temps ouvert au mystère de la Rédemption qui s’est accompli dans le Christ et par le Christ. Paul, l’auteur de la lettre aux Romains, exprime cette perspective de la rédemption dans laquelle vit l’homme « historique », lorsqu’il écrit : « … Nous aussi, qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement en attendant… la délivrance pour notre corps. » (Rm 8, 23.) Nous ne pouvons pas perdre de vue cette perspective lorsque nous suivons les paroles du Christ qui, dans son discours sur l’indissolubilité du mariage, se réfère à « l’origine ». Si le mot « origine » indiquait seulement la création de l’homme comme « mâle et femelle », et si — comme nous l’avons déjà indiqué — à travers la démarcation de l’état de péché chez l’homme, il ne conduisait les interlocuteurs qu’à l’innocence originelle, sans ouvrir en même temps la perspective d’une « rédemption du corps », on se méprendrait totalement sur la réponse du Christ. Cette perspective de la rédemption du corps garantit précisément la continuité et l’unité entre l’état héréditaire du péché de l’homme et son innocence originelle, bien qu’historiquement il ait perdu cette innocence d’une façon irrémédiable. Il est également évident que le Christ a souverainement le droit de répondre à la question qui lui a été posée par les docteurs de la Loi et de l’Alliance (comme nous le lisons en Mt 19 et en Mc 10) en se situant dans la perspective de la rédemption sur laquelle se fonde l’Alliance." St Jean-Paul II, audience du 26 septembre 1979
A partir de là, saint Jean-Paul II va développer une théologie du corps qui est aussi une source sûre pour une pastorale du mariage, pour une pastorale vocationnelle et pour une compréhension accrue de la beauté du corps, loin du puritanisme ou de l'angélisme, mais dans la pleine tradition catholique de l'Incarnation. Aujourd'hui, il est important de rester dans cet équilibre de la théologie catholique décrit par Jean-Paul II sans céder à la fausse interprétation selon laquelle l'Eglise aurait renié le corps ou bien l'aurait dévalué, ce qui est faux ( mais peut constituer la résultante du manque de formation et d'information, ou la tentation de certains qui se disent catholiques). Saint Jean-Paul II a posé pour notre époque les bases d'un dialogue réel sur le corps et son importance centrale.