Cette fois-ci, Joseph est seul avec Jésus dans l'atelier. Les petits voisins ne sont pas conviés, car Joseph veut enseigner à Jésus un travail difficile et délicat, faire un escalier. Cela sera un escalier en miniature, pour l'entraînement. Et un escalier tournant à double révolution. Jésus a 10 ans environ, son savoir-faire est déjà magnifique. Joseph fait donc avec lui la première maquette en expliquant tout. Le travail est très réussi, mais c'est le travail de Joseph, faisant une démonstration.
Dans un deuxième temps, et c'est là que cela se gâte, Joseph recommence le même travail avec Jésus, sur le même modèle. Mais comme Jésus fait des erreurs :
" Attends, je te montre!", et Joseph, en père fier d'enseigner, termine la deuxième maquette. Jésus hoche la tête et recommence un troisième essai. Un peu plus tard, une marche se déboîte, Joseph arrive à la rescousse, explique et, prenant des mains de Jésus les outils, il termine. Au dixième essai, Jésus a fait une erreur imprévue, au point que Joseph s'étonne : certes, c'est difficile, mais avec un tel maître... et des explications si précises, et une manière de faire si bien cadrée, est-ce que Jésus le fait exprès, lui qui est si doué?
Joseph vient de terminer le onzième essai de Jésus, des maquettes inachevées jonchent l'établi, Jésus s'est assis dans le bac de sable fin constitué par tous les copeaux de l'atelier et dans lequel il aime jouer depuis tout petit. Il a pris un petit râteau et avec une planchette, il écrit dans le sable. Joseph se penche et essaie de lire, mais Jésus efface.
" Attends, je n'ai pas eu le temps de lire jusqu'au bout que tu effaces déjà"!
Jésus sourit et lance un de ces regards où Joseph reconnaît tout de suite qu'il a affaire à la Personne profonde de son fils qui lui paraît de plus en plus insondable. Jésus écrit à nouveau, Joseph a le temps à peine de lire : " un escalier se monte jusqu'en.....".
Jésus efface et écrit :
" Un escalier se descend jusqu'en...".
Joseph a compris. Il donne les outils à Jésus, Jésus fait sa maquette avec des erreurs, mais Joseph se tait, et Jésus corrige lui-même les erreurs rapidement, progressivement, logiquement. La maquette est achevée en une heure, tandis que Jésus chantonne.
" Tu aimes bien écrire sur le sable des copeaux, comme quand tu étais petit, demande Joseph, non comme une question mais comme une constatation.
" Oui, cela peut-être utile pour faire comprendre certaines choses".
" Parfait l'escalier, tu l'enseigneras demain aux enfants de la Joseph Master Class".
" Non, c'est toi qui le feras. Et chacun aura le droit de terminer lui-même le travail que tu lui as confié, jusqu'au bout, avec ses erreurs et ses corrections, sans leur retirer leur ouvrage en cours de route. Tu verras comme ils seront heureux d'aller au bout et de dire " c'est moi qui l'ai fait!", même les grands... même toi".
Et Jésus s'empare de sa maquette, quitte l'atelier en riant :
" Maman regarde, c'est moi qui l'ai fait, jusqu'au bout!"
Joseph médite, assis dans le bac à copeau, un sourire aux lèvres : il écrit deux lettres, alpha et oméga, dans le sable, et il est heureux comme quand on échange le meilleur de soi avec le meilleur de l'autre.
Dans un deuxième temps, et c'est là que cela se gâte, Joseph recommence le même travail avec Jésus, sur le même modèle. Mais comme Jésus fait des erreurs :
" Attends, je te montre!", et Joseph, en père fier d'enseigner, termine la deuxième maquette. Jésus hoche la tête et recommence un troisième essai. Un peu plus tard, une marche se déboîte, Joseph arrive à la rescousse, explique et, prenant des mains de Jésus les outils, il termine. Au dixième essai, Jésus a fait une erreur imprévue, au point que Joseph s'étonne : certes, c'est difficile, mais avec un tel maître... et des explications si précises, et une manière de faire si bien cadrée, est-ce que Jésus le fait exprès, lui qui est si doué?
Joseph vient de terminer le onzième essai de Jésus, des maquettes inachevées jonchent l'établi, Jésus s'est assis dans le bac de sable fin constitué par tous les copeaux de l'atelier et dans lequel il aime jouer depuis tout petit. Il a pris un petit râteau et avec une planchette, il écrit dans le sable. Joseph se penche et essaie de lire, mais Jésus efface.
" Attends, je n'ai pas eu le temps de lire jusqu'au bout que tu effaces déjà"!
Jésus sourit et lance un de ces regards où Joseph reconnaît tout de suite qu'il a affaire à la Personne profonde de son fils qui lui paraît de plus en plus insondable. Jésus écrit à nouveau, Joseph a le temps à peine de lire : " un escalier se monte jusqu'en.....".
Jésus efface et écrit :
" Un escalier se descend jusqu'en...".
Joseph a compris. Il donne les outils à Jésus, Jésus fait sa maquette avec des erreurs, mais Joseph se tait, et Jésus corrige lui-même les erreurs rapidement, progressivement, logiquement. La maquette est achevée en une heure, tandis que Jésus chantonne.
" Tu aimes bien écrire sur le sable des copeaux, comme quand tu étais petit, demande Joseph, non comme une question mais comme une constatation.
" Oui, cela peut-être utile pour faire comprendre certaines choses".
" Parfait l'escalier, tu l'enseigneras demain aux enfants de la Joseph Master Class".
" Non, c'est toi qui le feras. Et chacun aura le droit de terminer lui-même le travail que tu lui as confié, jusqu'au bout, avec ses erreurs et ses corrections, sans leur retirer leur ouvrage en cours de route. Tu verras comme ils seront heureux d'aller au bout et de dire " c'est moi qui l'ai fait!", même les grands... même toi".
Et Jésus s'empare de sa maquette, quitte l'atelier en riant :
" Maman regarde, c'est moi qui l'ai fait, jusqu'au bout!"
Joseph médite, assis dans le bac à copeau, un sourire aux lèvres : il écrit deux lettres, alpha et oméga, dans le sable, et il est heureux comme quand on échange le meilleur de soi avec le meilleur de l'autre.