Saint Joseph du Web
Recherche
Rss

6) L’ouverture des 7 sceaux de l’Apocalypse, p. Géron


 
 

voir également

L’Oeuvre du Salut dans nos vies à travers le livre de l’Apocalypse, p. Xavier Géron

Le prologue : Dieu en son Mystère. P. Géron

La révélation du Christ, p. Géron

Jésus et l’Eglise. P Géron

La Liturgie de l’Agneau : création et rédemption, P. Géron

5 L’ŒUVRE DU PECHE

L’OUVERTURE DES 7 SCEAUX 6, 1-17

PLAN DU TEXTE  [1]

Les 4 premiers sceaux : 6, 1-8

L’Agneau ouvre lui-même les sceaux A l’ouverture de chaque sceau, un Vivant introduit l’apparition d’un cavalier Chaque cavalier est revêtu d’une couleur significative et est armé pour sa mission

Le 5ème sceau : 6, 9-17

La prière des martyrs sous l’autel Le sang versé et le vêtement blanc

Le 6ème sceau : 6, 12-17

La création est bouleversée : terre, soleil, lune, étoiles La création est caduque : ciel, montagne, îles Le jugement est prononcé à l’égard des puissants et des rois anéantis par la peur de la colère

Un " thriller" !

Avec l’ouverture des sceaux, nous entrons, pour ainsi dire, dans la partie intéressante du Livre si nous le comparons à un roman, de ceux qu’on appelle ‘thriller’. Tous les éléments qui composent la trame de l’intrigue sont en place. Les acteurs ont été présentés ainsi que l’enjeu de leur intervention. Ils entrent en scène. Ce ne sont pas les 3 coups qui sont frappés sur la scène à l’ouverture du rideau mais bien les 7 sceaux : nous allons maintenant assister au déroulement de la tragédie.

En même temps que s’ouvrent les sceaux, s’ouvrent aussi les Ecritures dont le sens demeurait voilé. Saint Paul dit : « L’entendement des fils d’Israël s’est obscurci. Jusqu’à ce jour en effet, lorsqu’on lit l’Ancien Testament, ce même voile demeure. Il n’est point retiré ; car c’est le Christ qui le fait disparaître. Oui, jusqu’à ce jour, toutes les fois qu’on lit Moïse, un voile est posé sur leur cœur. C’est quand on se convertit au Seigneur que le voile est enlevé » (2° Co. 3, 14-16).

…avec une lecture particulière : quitter l’interprétation angoissante

Ce dévoilement invite à une lecture et une compréhension de l’Histoire des hommes non à travers le prisme d’une conscience coupable qui engendre la peur, mais selon la bienveillance et la miséricorde divines qui ne peuvent provenir que de la pureté et sainteté de Dieu en personne.

Voyons comment le Christ a enseigné ses proches à ce sujet : Nous lisons le rapport d’un titre de journal qui défraye la chronique au temps de Jésus : « Survinrent des gens qui lui rapportèrent ce qui était arrivé aux Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang à celui de leurs victimes. Prenant la parole, il leur dit : "Pensez-vous que, pour avoir subi pareil sort, ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens ? Non, je vous le dis, mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement. Ou ces dix-huit personnes que la tour de Siloé a tuées dans sa chute, pensez-vous que leur dette fût plus grande que celle de tous les hommes qui habitent Jérusalem ? Non, je vous le dis ; mais si vous ne voulez pas vous repentir, vous périrez tous de même » (Luc 13, 1-5).

A la première lecture, de telles paroles nous effraient. Jésus semble faire savoir que si l’on ne se convertit pas, on risque très fort de subir le même sort. Mais Jésus serait-il devenu soudainement adepte d’une secte ? Si vous ne vous convertissez pas, vous serez égorgés ! Une grosse menace pèse sur les hommes. L’heureuse issue de leur existence apparaît liée à leur conversion. Sous-entendu, si vous voulez éviter d’être mis à mort par vos adversaires ou bien encore, si vous voulez échapper aux fléaux de la terre et aux imprévisibles accidents, convertissez-vous ! A partir de cette parole, on comprend que bien des familles viennent demander le baptême pour leurs enfants afin de leur épargner un sort aussi funeste.

On ne soupçonne pas à quel point une interprétation erronée de cette parole a pu donner à la religion chrétienne un caractère angoissant, en même temps qu’une culpabilisation inconsciente. S’il vous arrive quelque chose de mauvais dans la vie, c’est de votre faute, car c’est Dieu qui vous punit. Une telle interprétation de l’enseignement du Christ reflète la peur inscrite au plus profond du cœur de l’homme. Si cette interprétation était juste, cela voudrait dire que le martyre est une punition. Cela signifierait que ceux qui meurent pour leur foi ne se sont pas convertis ! Ce qui est totalement contradictoire. Il faut donc comprendre autre chose.

Jésus nous invite tout simplement à sortir de cette fausse interprétation qui s’origine dans la peur où se lie la culpabilité. Les gens demandent à Jésus pourquoi de tels malheurs arrivent encore. Et Jésus de rajouter l’accident de la tour comme pour mentionner qu’il a bien compris la difficulté inhérente à ces tragédies. Les gens interprètent ces évènements comme étant liés à une certaine faute et comme une sorte de châtiment exercé par Dieu. Jésus leur demande de se convertir, c’est à dire précisément de voir les choses autrement. Si de tels évènements arrivent, ce n’est pas parce que ces victimes ont fait du mal, mais il faut savoir qu’à travers ces faits, la miséricorde de Dieu est toujours à l’œuvre.

Discerner les temps de la Miséricorde

Si on ne croit pas à la miséricorde de Dieu, on périra comme ces gens, dans la peur et l’angoisse, dans le sentiment de subir un châtiment. C’est un regard nouveau que Jésus nous demande de porter sur le mal dont nous pouvons être victimes, sur les évènements malheureux et tragiques de l’existence. Il en sera le grand témoin aux jours de sa Passion, lorsqu’il vivra ce supplice en lui donnant du sens, celui de la rédemption par amour. Jésus mourra dans la confiance inébranlable envers son Père malgré l’impression d’avoir été précisément abandonné par Lui.

Dans l’évangile de Luc, qu’est-ce qui peut nous aider à légitimer une telle interprétation ? Tout simplement le contexte : Les versets 54-56 du chapitre 12 nous font entendre Jésus parler de l’indispensable apprentissage au discernement des temps de la miséricorde : « Vous savez discerner le visage de la terre et du ciel ; et ce temps-ci alors, comment ne le discernez-vous pas ? » Et les suivants (57-59) nous rappellent que seule la miséricorde libère la conscience de la culpabilité : « Je te le dis, tu ne sortiras pas de là que tu n’aies rendu même jusqu’au dernier sou ». Et la suite au chapitre 13 (v.6-9) évoque très concrètement le temps de la patience pour le repentir : « Maître, laisse le figuier stérile cette année encore, le temps que je creuse tout autour et que je mette du fumier ».

Nous voilà donc avertis pour lire correctement le texte de l’Apocalypse. Ces récits catastrophiques nous invitent à vivre dans la confiance et non dans la peur : « Je vous ai dit ces choses, pour que vous ayez la paix en moi. Dans le monde vous aurez à souffrir. Mais gardez courage ! J’ai vaincu le monde » (Jn. 16, 33).

Les Cavaliers : l’homme ne peut pas tout maîtriser

Cette ouverture des sceaux introduit en scène 4 cavaliers correspondant chacun aux 4 premiers sceaux. Nous distinguons le rouge, le noir et le vert comme ceux qui à première vue, sont appelés pour opérer des destructions et des calamités, respectivement par l’épée, la famine et la mort. On ajoute encore, comme si cela manquait à l’un des cavaliers, le pouvoir d’exterminer aux fauves de la terre. Et l’on pourrait penser que le 1er cavalier, blanc, ne vient pas pour le mal mais pour le bien, lui qui est envoyé pour vaincre. De fait il s’apparente à tous les autres acteurs vêtus de blanc, disciples de Dieu et de l’Agneau. Même, il ressemble étrangement à ce cavalier blanc qui viendra définitivement vaincre le Dragon et ses armées (ch. 19). Qu’en est-il au juste ?

Voyons d’abord ces silhouettes sinistres et ces fameuses bêtes fauves. Ces figures s’apparentent aux malheurs engendrés par les hommes et leur conduite mauvaise, leurs désordres et leurs passions, comme le dit saint Paul : « Dieu les a livrés selon les convoitises de leur cœur [ …] à leur esprit sans jugement, pour faire ce qui ne convient pas : remplis de toute injustice, de perversité, de cupidité, de malice ; ne respirant qu’envie, meurtre, dispute, fourberie, malignité ; diffamateurs, détracteurs, ennemis de Dieu, insulteurs, orgueilleux, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, insensés, déloyaux, sans cœur, sans pitié » (Ro. 1, 24-31). Jésus, quant à lui, manifeste l’état de l’homme libéré du péché, en qui les passions obéissent à la raison et à l’esprit : « Et il était dans le désert durant 40 jours, tenté par Satan. Et il était avec les bêtes sauvages et les anges le servaient » (Mc. 1, 13).

D’où vient cette référence aux cavaliers ainsi présentés ? On en trouve une mention chez le prophète Zacharie pour signifier les puissances politiques adverses en train de se partager les dépouilles d’Israël après l’avoir conduit en exil : « Je levai à nouveau les yeux et j’eus une vision. Voici : quatre chars sortaient d’entre les deux montagnes ; et les montagnes étaient des montagnes d’airain. Au premier char, il y avait des chevaux roux ; au deuxième char, des chevaux noirs ; au troisième char, des chevaux blancs et au quatrième char, des chevaux pie vigoureux » (Za. 6, 1-3).

Si le cavalier rouge peut vouloir désigner par l’épée la colère, l’envie, la tyrannie (cf Ez. 21) ; le noir l’injustice, le vol, le mensonge, l’hypocrisie, la tromperie et la malice qui engendrent la faim et la misère ; le vert la perte du sens, les désirs suicidaires, la tristesse coupable, la sous-culture de mort et les présomptions eugénistes de la science ; le blanc pourrait désigner toutes les fausses espérances que notre monde veut mettre en avant comme s’il possédait l’aptitude à résoudre le mal, telles que l’illusion, la naïveté, l’inconscience, l’utopie d’un certain pacifisme.

Cette dernière attitude est perverse à sa façon car elle laisse entendre que l’homme n’a pas besoin de Dieu pour affronter la réalité du mal, tout ignorant de sa puissance qui le dépasse. Or les puissances du mal relèvent d’un principe bien supérieur aux forces humaines et que l’homme n’a pas pouvoir de résoudre par lui-même. L’Apocalypse, comme Révélation, nous fait savoir que seul le Christ peut sauver l’humanité de l’enfermement mortel dans lequel elle s’est fourvoyée. Nous ne devons pas céder à cette illusion qu’un jour l’homme maîtrisera tout.

Entrer dans la puissance de la Grâce du Christ

Le 5ème sceau : Pour s’en convaincre, il suffit d’ouvrir les yeux et c’est précisément ce que le 5ème sceau nous propose de faire. Cette ouverture successive des sceaux procède comme une sorte de dénonciation de ce qui en nous sert d’excuses et de prétextes pour ne pas laisser entrer la puissance de la grâce du Christ. Précisément, là, il entre et vient agir. Il vient démonter les mécanismes et les pièges dans lesquels nous nous retranchons comme derrière de bonnes excuses pour ne pas aller au fond des choses.

Ce 5ème sceau vient donc nous replacer devant les conséquences des fléaux dénoncés par l’ouverture des 4 premiers sceaux. Il nous met devant les yeux les effets redoutables des systèmes totalitaires et de toutes les idéologies athées qui ont fait tant de victimes au siècle dernier, qu’on a appelé siècle de fer, et qui lui seul, a connu plus de victimes que tous les siècles précédents réunis. Ce sont les témoins de la Parole de Dieu, mis à mort par les dictatures ennemies de Dieu et de son Eglise. Les martyrs s’insurgent contre l’existence du mal et de sa prolifération tandis qu’ils ont cru à la toute puissance de Dieu, à l’instar de Jean Baptiste : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » (Luc 7, 20).

Du Vengeur du Sang au Sang purificateur et miséricordieux

Dieu n’est-il pas le Goël, le vengeur du sang ? La terre crie vengeance : « O terre, ne couvre point mon sang, et que mon cri monte sans arrêt. Dès maintenant, j’ai dans les cieux un témoin, là-haut se tient mon défenseur » (Job, 16, 18-19). Rien ne peut recouvrir l’injustice qui a fait périr les innocents : « Car voici Yhvh qui sort de sa demeure pour châtier la faute des habitants de la terre ; et la terre dévoilera son sang, elle cessera de recouvrir ses cadavres » (Is. 26, 21). « Pour faire monter la fureur, pour tirer vengeance, j’ai mis son sang sur le roc nu, sans le recouvrir » (Ez. 24, 8). Le roi David sera le premier à poser une limite à cette pratique afin d’éviter les exterminations fratricides au sein du peuple : « Que le roi daigne prononcer le nom de Yhvh ton Dieu, afin que le vengeur du sang n’augmente pas la ruine et ne fasse pas périr mon fils ! » (2 Sam. 14, 11). Mais seul le sang du Christ, au lieu de crier vengeance, appelle la miséricorde : « Jésus médiateur d’une alliance nouvelle, et d’un sang purificateur et miséricordieux autrement que celui d’Abel … » (Héb. 12, 24).

Les martyrs sous l’autel ignorent précisément cette vertu nouvelle du sang de Jésus. Ils vont donc être désormais instruits par la révélation du mystère pour vivre et attendre avec confiance le dévoilement complet de toutes choses. Le signe leur est donné par lequel Dieu va réaliser la justice à leur égard : la robe blanche. Ce n’est pas à eux de se rendre justice, mais de l’accueillir des mains de Dieu.

La Parole renouvelle la Création

Le 6ème sceau :

Toute la création est blessée par les œuvres de l’injustice humaine. Nous le voyons avec ceux qui ont faim, qui sont chassés de leur terre, qui n’ont pas accès aux ressources de la planète et encore dans les destructions de l‘équilibre écologique. Toute la terre est ébranlée par les comportements violents et pervers des hommes. Par les prophètes, Dieu avait donné aux hommes des signes pour les prévenir des conséquences dangereuses de leur conduite : « La campagne est ravagée, la terre est en deuil. Car les blés sont ravagés, le vin fait défaut, l’huile fraîche tarit. Soyez consternés, laboureurs, lamentez-vous, vignerons, sur le froment et sur l’orge, car elle est perdue, la moisson des champs. La vigne est étiolée et le figuier flétri ; grenadiers, palmiers et pommiers, tous les arbres des champs ont séché. […] Les grains se sont racornis sous leurs mottes ; les granges sont dévastées, les greniers en ruines, car le blé fait défaut. Comme le bétail gémit ! Les troupeaux de bœufs errent affolés, car ils n’ont plus de pâtures. Même les troupeaux de brebis subissent le châtiment » (Joël, 1, 10-18). Cf. le message de Notre Dame de la Salette.

Les œuvres des hommes n’ont pas produit ce que Dieu en attendait. Cela est exprimé dans la parabole de la vigne entonnée par le prophète Isaïe face à la menace de destruction du pays engendrée par les mauvaises actions : « Que je chante à mon bien-aimé le chant de mon ami pour sa vigne. Mon bien-aimé avait une vigne, sur un coteau fertile. Il la bêcha, il l’épierra, il y planta du raisin vermeil. Au milieu il bâtit une tour, il y creusa même un pressoir. Il attendait de beaux raisins : elle donna des raisins sauvages. Et maintenant, habitants de Jérusalem et gens de Juda, soyez juges entre moi et ma vigne. Que pouvais-je encore faire pour ma vigne que je n’aie fait ? Pourquoi espérais-je avoir de beaux raisins, et a-t-elle donné des raisins sauvages ? Et maintenant, que je vous apprenne ce que je vais faire à ma vigne ! En ôter la haie pour qu’on vienne la brouter, en briser la clôture pour qu’on la piétine ; j’en ferai un maquis : elle ne sera ni taillée ni sarclée, ronces et épines y croîtront, j’interdirai aux nuages d’y faire tomber la pluie. Eh bien ! la vigne de Yhvh Sabaot, c’est la maison d’Israël, et l’homme de Juda, c’est son plant de choix. Il attendait le droit et voici l’iniquité, la justice et voici les cris. Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, qui joignent champ à champ jusqu’à ne plus laisser de place et rester seuls habitants au milieu du pays » (Is. 5, 1-8).

La colère de Dieu ou la confiance en Dieu ?

La vision que nous procure l’ouverture du 6ème sceau fait référence au figuier dont les fruits sont jetés à terre par la bourrasque. Jésus reprendra cette image avec le figuier dont il maudira la stérilité en provoquant l’étonnement de ses disciples puisque ce n’était pas la saison des fruits (Mc. 11, 12-14). Jésus savait que le figuier était le symbole de la Parole donnée à Israël. Il fait savoir que cette Parole est restée stérile puisqu’en la lisant, les sages n’ont pas su reconnaître qu’il était le Messie annoncé. Il convient donc de renouveler cette création désormais usée. Ce vent violent est le souffle de l’Esprit qui vient renouveler toutes choses. La création est comme vieillie, elle doit être renouvelée.

C’est alors que les princes et ceux qui gouvernent le monde se rendront compte de leur méprise et de leur cécité. Ils gémiront devant la déroute totale qui sera la leur. Ils n’auront malheureusement pas d’autre issue que celle du désespoir, étreints qu’ils seront d’une angoisse mortelle dont aucun de leurs savoir-faire qu’ils avaient érigés en principes de salut ne pourra les délivrer. Nous en revenons à l’appel à la conversion évoqué par Jésus pour tenir bon devant l’angoisse et la persécution. Mais n’ayant pas mis leur espérance en Dieu, ils ne pourront rien imaginer d’autre que l’expression de la colère de la part de Dieu quand « le juste se tiendra debout, plein d’assurance, en présence de ceux qui l’opprimèrent, et qui, pour ses labeurs, n’avaient que mépris. A sa vue, ils seront troublés par une peur terrible, stupéfaits de le voir sauvé contre toute attente. Ils se diront entre eux, saisis de regrets et gémissant, le souffle oppressé : "Le voilà, celui que nous avons jadis tourné en dérision et dont nous avons fait un objet d’outrage, nous, insensés ! Nous avons tenu sa vie pour folie, et sa fin pour infâme. Comment donc a-t-il été compté parmi les fils de Dieu ? Comment a-t-il son lot parmi les saints ? " » (Sag. 5, 1-5).

La colère, thème biblique récurent, nous le voyons, n’existe que dans la conscience coupable. Mais pour celui qui a cultivé la confiance en Dieu, comment pourrait-il penser que la venue de Celui-ci est conditionnée par la vengeance ? « Il n’y a pas de crainte dans l’amour ; au contraire, le parfait amour bannit la crainte, car la crainte implique un châtiment, et celui qui craint n’est point parvenu à la perfection de l’amour » (1 Jn. 4, 18).

à suivre : 6 L’IMAGE DE DIEU EN L’HOMME

LA MULTITUDE DES SAUVES 7, 1-17


Notes

[1] 1 Je regardai, quand l’agneau ouvrit un des sept sceaux, et j’entendis l’un des quatre êtres vivants qui disait comme d’une voix de tonnerre : Viens. 2 Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc ; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre. 3 Quand il ouvrit le second sceau, j’entendis le second être vivant qui disait : Viens. 4 Et il sortit un autre cheval, roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d’enlever la paix de la terre, afin que les hommes s’égorgeassent les uns les autres ; et une grande épée lui fut donnée. 5 Quand il ouvrit le troisième sceau, j’entendis le troisième être vivant qui disait : Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. 6 Et j’entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait : Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d’orge pour un denier ; mais ne fais point de mal à l’huile et au vin. 7 Quand il ouvrit le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième être vivant qui disait : Viens. 8 Je regardai, et voici, parut un cheval d’une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l’accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l’épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. 9 Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils avaient rendu. 10 Ils crièrent d’une voix forte, en disant : Jusques à quand, Maître saint et véritable, tarde-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? 11 Une robe blanche fut donnée à chacun d’eux ; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux. 12 Je regardai, quand il ouvrit le sixième sceau ; et il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang, 13 et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu’un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes. 14 Le ciel se retira comme un livre qu’on roule ; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places. 15 Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. 16 Et ils disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l’agneau ; 17 car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ?


Samedi 27 Février 2010
Lu 7059 fois