Bienheureux Jerzy Popieluzcko, martyr de la vérité. Fêté le 19 octobre.Béatifié le 6 Juin 2010 à Varsovie lien vers you tube, images de Popieluzcko you tube reportage sur le film, avec belles images d’archives du p. Popielzco http://www.youtube.com/watch?v=MCf5... Béatification le 6 juin 2010 à Varsovie Ce matin là, un matin de 1987, deux hommes sortent discètement de la prison…sans tambour ni trompettes. Les assassins de Jerzi Popieluzcko sont libérés, bénéficiant de remise de peine…Et du fait que les médias occidentaux n’ont plus les regards fixés à ce moment sur la Pologne. Une plaisanterie avait couru après leur procès : " question : pourquoi Piotrowski a-t-il été condamné à 25 ans de réclusion ? réponse : une année pour avoir assassiné Jerzy, et vingt-quatre pour avoir saboté le travail". Cruelle remarque qui ne fait qu’ajouter à la cruauté épouvantable de l’assassinat du père Popieluzcko, mort le 19 octobre 1984. La maman du martyr A travers quel regard contempler ce martyr ? Celui de ses parents, de sa maman, qui ayant appris par la télévision la disparition de son fils, avait noué aussitôt un foulard rouge, symbole de martyr, autour de sa tête et le porta jusqu’à ce que l’on retrouve le corps mutilé de son fils, cette maman qui déclara aussi alors que l’on se disputait le corps de son fils pour le lieu de l’inhumation " J’ai donné mon fils à l’Eglise, je ne vais pas le reprendre maintenant". Le regard de son père, qui s’effondra en pleurs pendant la messe de funérailles et pleura des jours entiers sans pouvoir s’arrêter…Celui du prêtre qui prononça le 30 octobre 84 les mots fatidiques devant une foule qui suppliait Dieu depuis des jours de lui rendre son prêtre : "Frères et soeurs… Aujourd’hui, dans les eaux du réservoir de Wloclawek, le corps du prêtre…" et qui fut pris lui aussi de sanglots comme toute la foule… Désormais, une croix repose dans ce réservoir… Les cloches de la liberté Le regard de ces millions de Polonais, ceux des familles d’autres prêtres assassinés, au moins 90, dans les années qui précédèrent, mais aussi dans les années qui suivirent jusqu’à la chute du mur…Le regard de ces milliers d’ouvriers qui avaient assisté aux " messes pour la patrie" de Jerzi Popieluzcko et y avaient puisé réconfort, courage et énergie. Le regard de Jean-Paul II qui se rendit par la suite sur la tombe du martyr de la vérité…Un ouvrier, Karol Szadurski, parla aux funérailles : "Jerzy, ami, tu es encore avec nous. (…) aujourd’hui, tous les ouvriers des aciéries sont venus, de Gdansk, de Piekary slaskie, Mistrezejowice, Nowa Huta, Czestochowa, Swiebodzin, Zielona Gora, Wroclaw, cracovie. Jerzy, peux-tu entendre sonner de partout en Pologne ces cloches de la liberté ? Peux-tu entendre nos coeurs prier ? le pape, le primat de et tes fidèles prient avec nous. Ecoute et entends-nous. Ton arche, la " Solidarité des coeurs", continue son chemin, entraînant de plus en plus de gens avec elle. (…) tu as déjà gagné avec le Christ(…) et tu voulais tellement cette victoire. Jerzy, à toi, notre prêtre, adieu." ( Cité dans Vie et mort de Jerzy Popieluzcko, Grazina Sikorska, p 122, 1985). Des posters sur les murs de Rome Paroles prophétiques de cet ouvrier, alors que la bataille opposant le syndicat Solidarnosc et le gouvernement communiste polonais n’est pas terminée et que le mur de Berlin n’est pas encore tombé. Mais la mort de Popieluzcko retentit plus loin encore et revêt un sens plus profond encore. En ces jours sombres de la fin d’octobre 84 et du début de novembre, les Polonais ne sont pas libres de voyager jusqu’à Rome. Or, des posters de Jerzi appraissent sur les murs de la ville sainte et passent en fraude jusqu’à Cracovie. Symboliquement, ces posters romains de Jerzy prophétisent aussi à leur manière. Avant son enlèvement, le jeune prêtre de 38 ans, épuisé par la lutte, assailli par le doute, se demandait s’il irait en exil à Rome, étudier la doctrine sociale de l’Eglise sur laquelle il a fondé ses sermons et son combat. N’ayant pu se décider, lui qui pourtant disait que Rome, après Niepokolanow, ( la ville de son modèle et héros, saint Maximilien Kolbe, canonisé lui aussi par Jean-Paul II) , Rome était sa ville préférée, et il rêvait d’aller sur la place saint Pierre, ce qui lui fut refusé, et le meurtrit beaucoup, par les autorités, notamment en 82, lors de la canonisation de Kobe par Jean-Paul II. …il fut enlevé et assassiné avant de pouvoir se décider. Recevant un de ces posters romains, un ami de Jerzi déclara : " Jerzy, tu es quand même allé à Rome." Que diront tous ses amis, lorsque l’on verra, le 6 juin 2010, en la fin de l’année sacerdotale, le portrait du bienheureux Jerzy orner la façade de la basilique saint Pierre, et orner simultanément les rues de Pologne, puisque la béatification aura lieu dans une Pologne désormais libre du joug communiste ? Un chapelet toujours en poche : celui offert par Jean-Paul II La parole de feu de ce jeune prêtre continue son oeuvre libératrice. Car ce sont les sermons de Jerzi Popieluzcko qui lui ont valu son martyr. qu’avait donc sa parole pour inquiéter le gouvernement du général Jarulsky ? Que dit-elle encore qui mérite d’être proposé à toute l’église ? Lorsqu’on retrouva le corps supplicié, les tortionnaires s’étaient particulièrement acharné sur la bouche de Popieluzcko. Mais sa parole, toute évangélique, continue de retentir : " Celui qui témoigne courageusement de la vérité va directement à la liberté. Il peut être libre même en prison. Si la majorité des Polonais prenait aujourd’hui le chemin de la vérité, si la majorité d’entre eux n’avait pas oublié il y a un an ce qu’est la vérité, notre nation serait déjà devenue une nation libre spirituellement. La liberté extérieure et politique suivrait, tôt ou tard, comme la conséquence de cette liberté de l’âme et de cette fidélité à la vérité" ( avril 83, p 66). Jerzy combat avec le désir de la paix au coeur et le chapelet offert par Jean-Paul II toujours dans sa poche. Harcelé par la police, victime de menaces, de tentatives d’intimidation, de coups, de tentatives de meurtres dont une était déjà un sérieux avertissement, suivi sans cesse par la police, mis sur écoute, il fait l’expérience de la prison : dans la nuit du 12 au 13 décembre 83, il fut emprisonné avec des prisonniers de droits communs, à la suite d’une accusation montée de toute pièce et d’une perquisition à son domicile où furent trouvés des tracts, des munitions et des explosifs déposés là par la police qui avait trouvé le moyen de s’introduire dans son appartement. Personne ne crut vraiment à un montage aussi grossier. Jerzi en profita pour confesser un prisonnier de droit commun… Cela n’était pas sa première expérience de prison : lorsque, séminariste, il avait effectué son service militaire, il avait refusé d’arrêter de dire son chapelet…et avait écopé d’un mois de prison après avoir été rossé de coups. Une autre fois, ce fut pour avoir refusé d’êter une médaille religieuse. Il s’était alors préparé pour son combat futur, s’endurcissant malgré une santé précaire, mais gardant toujours une volonté inflexible. On sait que le cardinal Wojtyla souffrait de savoir ses séminaristes à ce régime militaire conçu pour les briser…mais c’était un premier baptême du feu. Messes pour la Patrie contre la violence et la dictature Les " messes pour la Patrie" de Jerzy attirent une foule qui vient se nourrir de la Parole du Christ. Pendant plusieurs années, elles sont un lieu de ralliement. Jerzy sait que ce n'est pas un star système qui se met en place mais un témoignage qui peut aller jusqu'au martyr. Ses sermons, axés sur la Vérité qui est le Christ, s'appuie sur son amour indéfectible. Il en donnera la preuve ultime. "La violence n'est pas une preuve de force mais de faiblesse. Celui qui n'a pas su s'imposer par le coeur ou par l'esprit, cherche à gagner par la violence", disait-il en pleine loi martiale. "En réclamant la vérité, nous devons la prêcher nous-mêmes. En réclamant la justice, nous devons être justes avec nos proches. En demandant le courage, nous devons nous-mêmes être courageux chaque jour", dira-t-il cinq mois avant sa mort. Son mot d'ordre chrétien "vaincre le mal par le bien", qu'il répète souvent lors de ses offices religieux, fait une carrière nationale. Abus de sacerdoce. Jerzy sera poursuivi par le gouvernement socialiste sous l'accusation " d'abus de sacerdoce", expression dont le sens profond échappe à ses accusateurs. Prêtre jusqu'au bout et avant tout, il a prêté sa voix à la doctrine sociale de l'Eglise en Pologne, défendant les travailleurs à travers le syndicat Solidarnosc, mais dans son rôle de prêtre : ses messes mensuelles pour la patrie sont l'écho de ce que dit l'Eglise en matière sociale. Le 6 juin 2010, Jerzy devient donc un des bienheureux reconnus par l'église au nom de milliers d'anonymes qui ont témoignés de leur foi jusqu'au bout. Vendredi 26 Février 2010
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