Maximilien Kolbe, fêté le 14 Aout. Sa théologie mariale.Une théologie mariale qui mérite d'être connue!Notre rubrique " Ils méritent d'être connus, vous présente tout au long de l'année les 482 saints canonisés par Jean-Paul II. Découvrez-les avec nous, au fil de l'année, comme des compagnons et des amis. L'Eglise nous les propose dans la communion des saints, car...ils méritent d'être connus! Maximilien Kolbe, fêté le 14 Aout. SAINT MAXIMILIEN-MARIE KOLBE Prêtre, confesseur, apôtre de l’Immaculée Conception (1884-1941) Une vie sous le signe de l’Immaculée Il y a ce que l’on sait déjà et qui pourtant nous émerveille toujours : le choix que fit l’enfant, âgé de 12 ans : Marie lui apparut, tenant 2 couronnes, l’une blanche, l’une rouge, symbolisant la pureté et le martyr. Et il choisit les deux. Né dans la Pologne occupée par la Russie des Tsars, Raymond Kolbe finira sa vie dans la Pologne occupée par les Nazi…Mais entre temps, il prépare sa " couronne rouge" par la "couronne blanche" et son horizon s’élargit au monde entier. Cet élargissement passe par la vocation franciscaine : il prend le nom de Maximilien-Marie. Son entrée chez les franciscains fut déterminée…par la vocation peu commune de ses parents : Ils ont confiés leurs enfants aux franciscains et une fois les 2 fils élevés, ils viennent annoncer qu’ils ont décidé d’un commun accord de consacrer totalement à Dieu le restant de leurs jours, le père chez les franciscains de Cracovie, la mère chez les bénédictines de Lwow. Raymond qui hésitait à rester dans le monde comprend cela comme un appel pour lui aussi et devient frère Maximilien-Marie. Et fait tout par Marie. Création de la Milice de l’Immaculée…avec sept amis. Fondation du mensuel : " Le Chevalier de l’Immaculée"…avec quelques machines ultra-modernes. Car il sait que Marie élargira tout ce qu’il fait aux dimensions du monde. Quand à lui, sa santé est précaire, mais il évangélise sans cesse. Jusqu’à, lorsqu’il le faut, entrer par la fenêtre lorsque l’on le chasse par la porte ! Non pas au sens figuré, mais au sens propre, il l’a fait une fois, et peut-être plus, mais cette fois-là, il a été remarqué passant par la fenêtre pour continuer une conversation qui espérons-le, a abouti à une conversion. Rien n’arrêtait au sens propre comme au sens figuré cet évangélisateur passionné. "L’Immaculée fut l’inspirtrice de toute sa vie. C’est à elle qu’il confia son amour du Christ et son désir de martyr. Dans le mystère de l’Immaculée Conception se révéla devant les yeux de son âme le monde merveilleux et surnaturel de la Grâce divine offerte à l’homme" [1] En 1930, il part implanter sa seconde cité de Marie au Japon, celle-là même qui se trouve sur les côteaux de Nagasaki. il avait tout simplement rencontré des japonais dans le train, leur avait distribué des médailes de la rue du bac et ensuite, enthousiaste, avait demandé la permission de partir évangélisé le Japon. Son supérieur, n’y croyant pas trop, n’avait pensé interdire le projet…« Avez-vous de l’argent ? demande le Père provincial - Non. - Savez-vous le japonais ? - Non. - Avez-vous, du moins, des amis là-bas, quelque appui ? - Pas encore, mais j’en trouverai, avec la grâce de Dieu ».. Pour la construction de sa cité de l’Immaculée,, en Japonais " Mugenzai no sono", littéralement " Le Jardin de l’Immaculée" Kolbe précise la disposition et le lieu avec une confiance en Marie toute prophétique : éloignée juste ce qu’il faut du centre, la Cité ne sera pas détruite par la bombe atomique. "La foi et les oeuvres de toute la vie du père Maximilien montrent qu’il considérait sa coopération avec la grâce divine comme une bataille sous sous la bannière de l’Immaculée Conception. Cette caractéristique mariale est particulièrement exprimée dans la vie et la sainteté du père Kolbe. Tout son apostolat, aussi bien dans sa patrie que dans les missions était similairement placé sous ce signe. En Pologne et au Japon les centres de cet apostolat étaient spécialement les cités de l’Immaculée-Niepokolanow en Pologne et Mugenzai no Sono au Japon." [2] Il revient en Pologne en 1936 après être passé par l’Inde… En 1938, la cité de l’Immaculée de Pologne comporte 800 membres dont 622 frères et postulants, 13 prêtres et 122 séminaristes. Ce couvent ultra moderne et tout-à-fait franciscain publie la revue le " Chevalier de l’Immaculée" à un million d’exemplaires et les 7 premiers membres de la Milice de l’Immaculée étaient devenus…700 000 ! Il se confie à Thérèse de Lisieux avec laquelle il a conclu un pacte depuis longtemps, priant chaque jour pour sa canonisation.( En 1925) En retour elle est la patronne de ses oeuvres. Son apostolat extrêmement varié, de la distribution de milliers de médailles de la rue du Bac, aux journaux, en passant par le cinéma…et surtout la sainteté personnelle, est stoppé par les Nazi. Il avait souffert d’être démis de ses fonctions par ses supérieurs, de voir aussi ses frères remettre en cause le rôle de l’Immaculée dans la mission au Japon et les dissenssions internes se répandre, il souffrit aussi d’être livré aux Nazi par un ancien frère qu’il avait dû renvoyer pour traffic d’argent. Cependant, il eut le temps de confier à ses frères, avant son arrestation, qu’il avait la certitude du Ciel et que cette grâce lui avait été faite au Japon. Il encourageait chacun encore et toujours à l’amour de l’Immaculée. Il meurt dans le bunker de la faim, ayant pris la place d’un père de famille, le 14 aout 1941 à Auschwitz. " Le père Maximilien Kolbe, lui-même prisonnier du camp de concentration, défendit dans ce lieu de mort le droit d’un homme innocent à la vie. Le père Kolbe défendit son droit à la vie, déclarant qu’il était prêt à aller à la mort à la place de cet homme qui était père de famille et parce que sa vie étaient nécéssaires pour les siens. En cela, le père Maximilien-Marie Kolbe réaffirma le droit exclusif du Créateur sur toute vie humaine innocente. Il a porté témoignage au Christ et à l’Amour. Car l’Apôtre Jean écrit : " Nous reconnaissons l’amour à cela, qu’il est mort pour nous. Et nous devrions donner nos vies pour nos frères" ( I Jean 3 : 16) [3] Avec neuf autres, il fut conduit au bunker de la mort. La Providence permit qu’un prisonnier polonais y fut employé par les geôliers. Grâce à lui, nous savons ce que fut la mort de Maximilien Kolbe. Voici son récit : « Je faisais alors office de secrétaire et d’interprète dans ce souterrain. En repensant à l’attitude sublime que cet homme héroïque a eue en face de la mort, à l’étonnement des gardes de la Gestapo eux-mêmes, je me souviens encore avec précision des derniers jours de sa vie. (…) « Les dix prisonniers du bloc 14, furent contraints de se déshabiller entièrement, devant le bloc où se trouvaient déjà environ vingt autres victimes d’un précédent “ procès ”. Les nouveaux arrivants furent emmenés dans une cellule séparée. En refermant, les gardes ricanèrent : “ vous vous dessécherez comme des tulipes ! ” « Depuis ce jour-là, ils n’eurent plus aucune nourriture. Chaque jour, les gardes faisaient les visites de contrôle et ordonnaient d’emporter les cadavres de ceux qui étaient morts dans la nuit. « De la cellule où se trouvaient les malheureux, on entendait chaque jour des prières récitées à haute voix, le chapelet et des chants religieux, auxquels les prisonniers des autres cellules se joignaient. Quand les gardes étaient absents, je descendais dans le souterrain pour parler avec eux et les réconforter. Les prières ferventes et les hymnes à la Vierge se diffusaient dans tout le souterrain. J’avais l’impression d’être à l’église. Le P. Maximilien commençait, et tous les autres répondaient. Quelquefois ils étaient si plongés dans leurs prières qu’ils ne s’apercevaient pas que les gardes arrivaient pour la visite habituelle ; finalement, ce sont les cris de ceux-ci qui les faisaient taire. « Quand on ouvrait les cellules, les pauvres malheureux sanglotaient et imploraient un morceau de pain et un peu d’eau, ce qu’on leur refusait. Si l’un des plus forts s’approchait de la porte, il recevait aussitôt des coups de pied au ventre, et en retombant en arrière sur le ciment il se tuait, ou bien on l’abattait. (…) « Le P. Maximilien Kolbe se comportait héroïquement, il ne demandait rien et ne se plaignait de rien ; il encourageait les autres, persuadait les prisonniers que le fugitif serait retrouvé et eux-mêmes libérés. « Comme ils étaient déjà très affaiblis, ils récitaient les prières à voix basse. À chaque visite, tandis qu’ils étaient presque tous déjà étendus sur le sol, on voyait le P. Maximilien debout, ou à genoux au milieu, et son regard serein se posait sur les arrivants. Les gardes savaient qu’il s’était proposé lui-même, ils savaient aussi que tous ceux qui mouraient avec lui étaient innocents, c’est pourquoi ils avaient du respect pour le P. Kolbe et se disaient entre eux : “ Ce prêtre est tout à fait un homme d’honneur. Jusqu’à présent nous n’en avons pas eu un comme lui ”. » (…) « À la fin de la troisième semaine il en resta seulement quatre, parmi lesquels le P. Kolbe. Les autorités trouvaient que cela se prolongeait trop, on avait besoin de la cellule pour d’autres victimes. « C’est pourquoi un jour (le 14 août), on fit à chacun une piqûre intraveineuse de poison au bras gauche. Le P. Kolbe priait, et de lui-même il tendit son bras au bourreau. Ne pouvant supporter ce spectacle, je prétendis que j’avais du travail au bureau, et je sortis. « Le garde et le bourreau partis, je revins à la cellule, et j’y trouvai le P. Kolbe assis, appuyé au mur, les yeux ouverts, la tête inclinée sur le côté gauche (c’était son attitude habituelle). Son visage était calme, beau, et rayonnant. (…) » Ricciardi conclut : « Le P. Maximilien mourut le 14 août 1941, veille de la solennité de l’Assomption, cette entrée dans la gloire de celle qu’il appelait “ Petite Mère ”. « Son pauvre corps lui-même, martyrisé, consumé, nu, parut ce jour-là comme transfiguré et lumineux. (…) “ Quand j’ouvris la porte de fer, il avait cessé de vivre ; mais il me paraissait vivant. Le visage était radieux, d’une manière insolite, les yeux grands ouverts et fixés sur un point. Tout le visage était comme en extase. Ce spectacle, je ne l’oublierai jamais. ” » (…) Une théologie mariale qui mérite d’être connue ! Quelques heures avant son arrestation, il écrit, le 17 février 1941 : " Immaculée Conception : ces mots sont sortis de la bouche même de l’Immaculée ; donc ils doivent montrer de la façon la plus précise et la plus essentielle qui elle est" [4] Le père Manteau-Bonamy précise que Maximilien Kolbe avait toujours été saisi par la déclaration de la Vierge Marie à Lourdes. [5] le père Kolbe écrit : " A la soudaine demande : " Qui est l’Immaculée ? il n’est pas possible de donner une réponse complète, car cela dépasse l’intelligence humaine…elle est la Mère de Dieu et se déclare l’Immaculée. Dieu en se manifestant à Moïse, dit de Lui-même : " je suis celui qui suis", c’est-à-dire l’existence même. La Vierge Marie, à la demande de Bernadette, répond : " Je suis l’Immaculée Conception". Voilà la définition de l’Immaculée. [6] A partir de cette définition de l’Immaculée, Kolbe permet de comprendre le lien entre la conception incréée, qui est l’Esprit saint, et la Conception créée, qui est Marie. Il faut croire que c’est une partie du message marial de Maximilien, car ses derniers écrits avant son arrestation expliquent ces points théologiques, avec une grande clarté : " la Troisième personne de la Sainte Trinité n’est pas incarnée. Mais notre mot humain, " épouse", n’arrive pas à exprimer la réalité du rapport de la Vierge Marie avec l’Esprit Saint. On peut affirmer que l’Immaculée est, en un certain sens, " l’incarnation" de l’Esprit-Saint. En elle, c’est l’Esprit Saint que nous aimons, et par elle, le Fils. Le Saint Esprit est très peu connu" ( Conférence du 5 février 1941, quelques jours avant son arrestation) [7] Maximilien Kolbe a bien conscience que Marie n’est pas Dieu, mais qu’elle est le chef d’oeuvre de Dieu. Sa théologie mariale anticipe celle du concile Vatican II, en mettant en lumière le rôle de l’Esprit Saint dans la conception Immaculée : " Cette union entre la Vierge et l’Esprit Saint est si inexprimable, mais si parfaite, que le Saint Esprit agit uniquement par Marie, son épouse. D’où elle est médiatrice de toutes les grâces du Saint Esprit. Et du fait que chaque grâce est le don de Dieu le Père par le Fils et le Saint Esprit, il s’ensuit qu’il n’y a pas de grâces qui ne soient la propriété de l’Immaculée, qui ne lui soient données pour qu’elle en dispose librement. ( 28 Juillet 1935 : lettre au frère Salezy Mikolajczyk) Dans l’esprit du concile Vatican II et de la déclaration sur la place de Marie dans l’Eglise, Kolbe, avec le vocabulaire de son temps, voit bien en Jésus l’unique Médiateur, et montre bien que Marie, loin de faire écran entre Jésus et nous, est au contraire celle qui nous guide vers Lui. N’est-ce pas depuis toujours son attitude : " faites tout ce qu’Il vous dira" ; Maximilien-Marie Kolbe, Martyr de l’Amour, l’a vécu aussi bien dans ses écrits que dans sa vie. Voici, glanée dans ses écrits spirituels, sa recette de sainteté : « v égale V. C’est la formule qu’il donne et explique longuement. En peu de mots, elle signifie : « Si je veux ce que Dieu veut, je serai un saint. »
Martyr de la Charité " La mort de Maximilien, un signe de victoire La mort de Maximilien Molbe est devenue un signe de victoire. Ce fut une victoire sur tout mépris systématique et sur toute haine envers l’homme et ce qui est divin en l’homme, une victoire comme celle gagnée par notre Seigneur sur le Calvaire. "Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande" ( Jean-15:14) L’Eglise accepte ce signe de victoire-gagnée par le pouvoir rédempteur du Christ-avec révérence et gratitude. Elle cherche à discerner son éloquence avec humilité et amour ; Comme toujours lorsque l’Eglise proclame la sainteté de ses fils et de ses filles, comme aussi dans le cas présent, elle cherche à agir avec toute l’exactitude et la responsabilité requises, cherchant dans tous les aspects de la vie et de la mort du Serviteur de Dieu. Et tout autant l’Eglise doit être attentive, quand elle lit les signes de sainteté donnés par Dieu dans son Serviteur, à ne pas laisser échapper sa pleine signification et son message ultime. Et donc, en jugeant la cause du Bienheureux Maximilien Kolbe même après sa béatification, il était nécessaire de prendre en considération beaucoup de voix du peuple de Dieu- surtout nos Frères dans l’épiscopat de Pologne et d’Allemagne-qui ont demandé que Maximilien Kolbe soit proclamé un Saint Martyr. Devant l’éloquence de la vie et de la mort du bienheureux Maximilien, il est impossible de ne pas reconnaître ce qui semble constituer l’élément principal et essentiel du signe donné par Dieu à l’Eglise et au monde par sa mort. Est-ce que cette mort- affrontée spontanément, pour l’amour de l’homme-ne constitue pas un accomplissement particulier des mots du Christ ? cette mort ne fait-elle pas de Maximilien particulièrement ressemblant au Christ- le Modèle de tous les Martyrs- qui donne sa vie sur la Croix pour ses frères ? Cette mort ne possède-t-elle pas une éloquence particulière et profonde pour notre époque ? Cette mort ne constitue-t-elle pas un témoignage particulièrement authentique de l’Eglise dans le monde moderne ? Donc, en vertu de mon autorité apostolique, je décrète que Maximilien Marie Kolbe- qui après sa béatification était vénéré comme Confesseur de la Foi, soit désormais aussi vénéré comme un Martyr. " Précieuse aux yeux du Seigneur est la mort de ses fidèles !" Amen [8] Un autre bienheureux, le père Jerzy Popielluzko, béatifié par Benoît XVI en 2010, s’incrira dans cette lignée…Il portait sur lui sans cesse le chapelet offert par le pape Jean-Paul II en encouragement pour son combat et ne put sortir de Pologne en 1982 lors de la canonisation de son héros et compatriote Maximilien, ce qui fut une souffrance pour lui, car les autorités lui avaient refusé son visa. Kolbe était pour lui le modèle de l’homme libre spirituellement malgré l’emprisonnement. Jerzy avait choisi le séminaire de Varsovie, d’après sa maman, parce qu’il était proche de Niepokolanow, et souvent, Jerzy avait emmené ses amis visiter la Cité de l’Immaculée. Il avait repris à son compte la devise de Kolbe : " Pour rester des hommes libres, nous devons vivre dans la vérité". [9] Popielluzco aurait aimé se rendre sur la place Saint Pierre à cette occasion, mais les évènements politiques en Pologne à l’époque faisaient de lui déjà la cible de la police d’état qui l’assassinera dans des conditions effroyables en 1984, en sanction de ses " messes pour la patrie" dans lesquelles ce jeune prêtre de 38 ans redonnait espoir aux Polonais privés de liberté. Martyr comme Kolbe, Popieluzsco rejoint le père Kolbe spirituellement…ainsi que Jean-Paul II. Notes [1] Jean-paul II, sermon pour la canonisation de Maximilien Kolbe. [2] Jean-paul II, sermon pour la canonisation de Maximilien Kolbe. [3] Jean-paul II, sermon pour la canonisation de Maximilien Kolbe. [4] Entretiens spirituels Inédits, Lethellieux, oeuvre de la Grotte, Lourdes, préface de H-M Manteau-Bonamy, op. page 8 [5] ibidem p 8 [6] "( 26 Juillet 1939, Conf ;) [7] Ibidem p 12, commentaires du p. Manteau-Bonamy [8] Jean-paul II, sermon pour la canonisation de Maximilien Kolbe. [9] G Sikorska, vie et mort de Jerzy Popieluszco, Cerf, 1985 p 28 Vendredi 26 Février 2010
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