Question souvent posée aux membres de l'Ordre des Vierges
Chasteté, virginité, continence, célibat...l'idéal proposé jusque dans le nom de l'Ordre des Vierges interroge nos contemporains comme ceux des premiers siècles du Christianisme. Souvent très crûe, notre époque ne croit pas vraiment dans les idéaux, mais elle est sensible à la rédemption, à la Miséricorde : "Dieu qui aime l'innocence et la fait recouvrer", ce début d'une des oraisons de l'Office des Heures résume la sagesse de la réponse de l'Eglise quant aux idéaux trop ....idéalisés ou trop dévalorisés.
En tant que membre de l'Ordo Virginum, j'ai souvent perçue cette question latente ou bien agressive sur l'appellation même de l'Ordre des Vierges. Il peut y avoir beaucoup d'orgueil dans une appellation prise comme un label de sainteté " Plus, plus, plus". Alors, mon interlocuteur lève un sourcil et, s'il est cultivé, me rappelle le mot de l'évêque Hardoin de Péréfixe sur Port-Royal : " Pures comme des Anges, orgueilleuses comme des démons"....Il n'a pas tort, car l'approche " encratite", celle qui fait de la pureté rituelle et physique un " must have", une gloire, aboutit à toutes les sectes des parfaits. Cette approche fut combattue dès les premiers siècles par les Pères de l'Eglises en équilibrant pureté et miséricorde. Il suffit de lire le très beau texte de Saint Ambroise sur Sainte Marie-Madeleine pour comprendre que Dieu aime l'innocence, qu'Il la fait recouvrer, et que cela concerne toute l'Eglise, première et unique Rachetée du Sang du Christ. Saint Ambroise fait dire au Christ à Marie-Madeleine :
Pourquoi pleures-tu ? Il n’est nulle raison de pleurer, si seulement ardente dans la foi, tu es faite digne de Dieu ! Ne pense plus aux choses mortelles et tu ne pleureras plus. Ne pense plus aux choses passées et nulle cause de larmes ne demeurera ! Pourquoi pleures-tu ? Vois, tu pleures, et c’est maintenant l’heure de la grande allégresse dont tant d’autres se réjouissent. Qui cherches-tu ? Ne le vois-tu pas : le Christ est là ! Ne vois-tu pas le Christ, il est la force de Dieu, il est la sagesse de Dieu, le Christ est la sainteté, le Christ est la chasteté, le Christ est l’intégrité, il est né de la Vierge, le Christ provient du Père, il est auprès du Père et toujours dans le Père, né non créé, il n’est pas séparé du Père, mais toujours aimé, vrai Dieu de vrai Dieu.
En tant que membre de l'Ordo Virginum, j'ai souvent perçue cette question latente ou bien agressive sur l'appellation même de l'Ordre des Vierges. Il peut y avoir beaucoup d'orgueil dans une appellation prise comme un label de sainteté " Plus, plus, plus". Alors, mon interlocuteur lève un sourcil et, s'il est cultivé, me rappelle le mot de l'évêque Hardoin de Péréfixe sur Port-Royal : " Pures comme des Anges, orgueilleuses comme des démons"....Il n'a pas tort, car l'approche " encratite", celle qui fait de la pureté rituelle et physique un " must have", une gloire, aboutit à toutes les sectes des parfaits. Cette approche fut combattue dès les premiers siècles par les Pères de l'Eglises en équilibrant pureté et miséricorde. Il suffit de lire le très beau texte de Saint Ambroise sur Sainte Marie-Madeleine pour comprendre que Dieu aime l'innocence, qu'Il la fait recouvrer, et que cela concerne toute l'Eglise, première et unique Rachetée du Sang du Christ. Saint Ambroise fait dire au Christ à Marie-Madeleine :
Pourquoi pleures-tu ? Il n’est nulle raison de pleurer, si seulement ardente dans la foi, tu es faite digne de Dieu ! Ne pense plus aux choses mortelles et tu ne pleureras plus. Ne pense plus aux choses passées et nulle cause de larmes ne demeurera ! Pourquoi pleures-tu ? Vois, tu pleures, et c’est maintenant l’heure de la grande allégresse dont tant d’autres se réjouissent. Qui cherches-tu ? Ne le vois-tu pas : le Christ est là ! Ne vois-tu pas le Christ, il est la force de Dieu, il est la sagesse de Dieu, le Christ est la sainteté, le Christ est la chasteté, le Christ est l’intégrité, il est né de la Vierge, le Christ provient du Père, il est auprès du Père et toujours dans le Père, né non créé, il n’est pas séparé du Père, mais toujours aimé, vrai Dieu de vrai Dieu.
Saint Ambroise : la formation de base des Vierges Consacrées.
Saint Ambroise écrivait ceci dans le De Virginitate, adressé aux Vierges de son diocèse dont le propositum ( le propos définitif) était de garder la virginité à vie. Ce propositum pouvait entraîner les illusions de la supériorité, d'une caste de choisies. Entrer dans un Ordo était considéré dans la société romaine comme un honneur. L'honneur reste, bien sûr, mais Ambroise lui donne sa signification chrétienne, celle apportée par le Christ : Le Christ est est la chasteté. Ce n'est pas toi ! Toi, ( et Saint Ambroise s'adresse à Marie-Madeleine, figure de l'Eglise miséricordiée ), tu es Marie-Madeleine. Que celui qui n'a pas péché jette la première pierre ? Du Pape à la plus humble vierge, en passant par les repenti(e)s, Dieu aime l'innocence et la fait recouvrer! C'est bien la suite du texte de Saint Ambroise qui va jusqu'à identifier la Misericordiée avec la Vierge Marie et l'Eglise :
On ne peut enlever le Christ du monument du juste ni du cœur aimant. Et si même d’aventure, il y en avait qui voulaient l’y dérober, jamais ils ne pourraient y réussir. Aussi le Seigneur parle lui-même et il dit : « Marie, regarde-moi ! » Alors que tu ne me regardais pas, je t’appelais « femme », car tu ne croyais pas alors, mais aussitôt que ton regard se tourne vers moi, je te nomme « Marie ». Tu reçois le nom de celle qui engendre le Christ, car spirituellement ton âme engendre le Christ. Regarde-moi : celui qui regarde le Christ se corrige, il demeure dans l’erreur, celui qui ne voit pas le Christ.
De Virginitate IV, 16-20.
On ne peut enlever le Christ du monument du juste ni du cœur aimant. Et si même d’aventure, il y en avait qui voulaient l’y dérober, jamais ils ne pourraient y réussir. Aussi le Seigneur parle lui-même et il dit : « Marie, regarde-moi ! » Alors que tu ne me regardais pas, je t’appelais « femme », car tu ne croyais pas alors, mais aussitôt que ton regard se tourne vers moi, je te nomme « Marie ». Tu reçois le nom de celle qui engendre le Christ, car spirituellement ton âme engendre le Christ. Regarde-moi : celui qui regarde le Christ se corrige, il demeure dans l’erreur, celui qui ne voit pas le Christ.
De Virginitate IV, 16-20.
La sagesse du droit canon.
En conséquence, la virginité physique ne peut être comprise sans référence à la virginité morale et sans référence à la source trinitaire de toute virginité. Le catéchisme de l'Eglise catholique nous donne la juste définition, indispensable pour le discernement d'une vocation et que complétera le droit canon :
2345 La chasteté est une vertu morale . Elle est aussi un don de Dieu , une grâce , un fruit de l’œuvre spirituelle (cf . Ga 5 , 22 ). Le Saint-Esprit donne d’imiter la pureté du Christ (cf . 1 Jn 3 , 3 ) à celui qu’arégénéré l’eau du Baptême .
Le catéchisme emploie le mot chasteté, plus générique que virginité car nous avons tous été régénérés par l'eau du baptême : la virginité physique peut avoir été perdue sans péché, sous l'effet de la violence humaine, ( et en ce cas, la virginité morale demeure) ou d'une chute morale ( et en ce cas, la chasteté peut être recouvrée dans une véritable " re-virginisation" morale," Dieu qui aime l'innocence et qui la fait recouvrer"....Saint Augustin, évêque, grand défenseur de l'Ordre des Vierges, en savait quelque chose, lui qui hérita de Saint Ambroise par qui il fut baptisé !
Le baptême ouvre à la dimension trinitaire de la virginité. Pour employer le vocabulaire du pape François, nous pourrions dire que la virginité dans l'Eglise n'est pas une virginité auto-référentielle ( c'est le risque d'une virginité physique comprise comme une pureté rituelle absolue) mais une virginité centrée sur le Christ, et par Lui sur la Trinité Sainte. Les débats sur la virginité physique des femmes appelées à cette belle vocation pourraient, en centrant l'attention sur la créature, faire oublier la signification trinitaire de la Virginité, signification trinitaire amplement reprise par les Pères de l'Eglise et grandement oubliée à notre époque.
2345 La chasteté est une vertu morale . Elle est aussi un don de Dieu , une grâce , un fruit de l’œuvre spirituelle (cf . Ga 5 , 22 ). Le Saint-Esprit donne d’imiter la pureté du Christ (cf . 1 Jn 3 , 3 ) à celui qu’arégénéré l’eau du Baptême .
Le catéchisme emploie le mot chasteté, plus générique que virginité car nous avons tous été régénérés par l'eau du baptême : la virginité physique peut avoir été perdue sans péché, sous l'effet de la violence humaine, ( et en ce cas, la virginité morale demeure) ou d'une chute morale ( et en ce cas, la chasteté peut être recouvrée dans une véritable " re-virginisation" morale," Dieu qui aime l'innocence et qui la fait recouvrer"....Saint Augustin, évêque, grand défenseur de l'Ordre des Vierges, en savait quelque chose, lui qui hérita de Saint Ambroise par qui il fut baptisé !
Le baptême ouvre à la dimension trinitaire de la virginité. Pour employer le vocabulaire du pape François, nous pourrions dire que la virginité dans l'Eglise n'est pas une virginité auto-référentielle ( c'est le risque d'une virginité physique comprise comme une pureté rituelle absolue) mais une virginité centrée sur le Christ, et par Lui sur la Trinité Sainte. Les débats sur la virginité physique des femmes appelées à cette belle vocation pourraient, en centrant l'attention sur la créature, faire oublier la signification trinitaire de la Virginité, signification trinitaire amplement reprise par les Pères de l'Eglise et grandement oubliée à notre époque.
La sagesse du droit canon va résumer tout cela dans le discernement pour entrer dans l'Ordre des Vierges par les principes suivants :
-La virginité physique doit être honorée.
-La virginité morale plus encore.
Concrètement, l'Ordre des Vierges admet donc, au discernement prudentiel de l'Evêque, les candidates qui n'ont pas publiquement vécu en concubinage au risque de scandale pour les fidèles et qui n'ont jamais été mariées civilement et religieusement. Ce témoignage publique de l'absence de mariage humain veut et doit se rapporter au mariage mystique, ( canon 604) c'est-à-dire au mariage de l'Eglise avec le Christ son Epoux. Le discernement ainsi conseillé par le rituel de Consécration des Vierges ( praenotanda) est respectueux de la signification profonde et ecclésiale de cette vocation particulière, tout en respectant aussi l'intimité au for interne de la femme candidate à la Consécration. Au directeur spirituel et aux formatrices ( souvent d'autres Vierges Consacrées) de faire comprendre l'importance d'une cohérence entre les différents éléments de discernement cités.
Mais la Vierge qui entre dans l'Ordo Virginum est aussi témoin de la Miséricorde et de la Rédemption de cette même Eglise, composée de pécheurs et pécheresses miséricordié(e)s. L'évêque doit donc, au for externe, juger de la fidélité à venir de la femme à qui il donnera la bénédiction qui la fera entrer dans l'Ordre des Vierges : Outre le témoignage au for externe, sera-t'elle fidèle à son unique Epoux, le Christ ? Sera-t'elle témoin en plein monde ( et un monde neo-paganisé) de la Fidélité du Christ, de son amour, de son salut, humblement et quotidiennement ? Sera-t'elle témoin de la Miséricorde, avec l'aide de la Vierge Marie, de saint Joseph, Protecteur des Vierges, et en gardant l'humilité et la confiance de Marie-Madeleine, la Rachetée ? En cette année de la Miséricorde, l'Ordre des Vierges n'est-il pas, lui aussi, un signe de la Miséricorde divine par les questions qu'il pose à notre société en quête de Rédemption ?
Une Vierge Consacrée
-La virginité physique doit être honorée.
-La virginité morale plus encore.
Concrètement, l'Ordre des Vierges admet donc, au discernement prudentiel de l'Evêque, les candidates qui n'ont pas publiquement vécu en concubinage au risque de scandale pour les fidèles et qui n'ont jamais été mariées civilement et religieusement. Ce témoignage publique de l'absence de mariage humain veut et doit se rapporter au mariage mystique, ( canon 604) c'est-à-dire au mariage de l'Eglise avec le Christ son Epoux. Le discernement ainsi conseillé par le rituel de Consécration des Vierges ( praenotanda) est respectueux de la signification profonde et ecclésiale de cette vocation particulière, tout en respectant aussi l'intimité au for interne de la femme candidate à la Consécration. Au directeur spirituel et aux formatrices ( souvent d'autres Vierges Consacrées) de faire comprendre l'importance d'une cohérence entre les différents éléments de discernement cités.
Mais la Vierge qui entre dans l'Ordo Virginum est aussi témoin de la Miséricorde et de la Rédemption de cette même Eglise, composée de pécheurs et pécheresses miséricordié(e)s. L'évêque doit donc, au for externe, juger de la fidélité à venir de la femme à qui il donnera la bénédiction qui la fera entrer dans l'Ordre des Vierges : Outre le témoignage au for externe, sera-t'elle fidèle à son unique Epoux, le Christ ? Sera-t'elle témoin en plein monde ( et un monde neo-paganisé) de la Fidélité du Christ, de son amour, de son salut, humblement et quotidiennement ? Sera-t'elle témoin de la Miséricorde, avec l'aide de la Vierge Marie, de saint Joseph, Protecteur des Vierges, et en gardant l'humilité et la confiance de Marie-Madeleine, la Rachetée ? En cette année de la Miséricorde, l'Ordre des Vierges n'est-il pas, lui aussi, un signe de la Miséricorde divine par les questions qu'il pose à notre société en quête de Rédemption ?
Une Vierge Consacrée