La valeur incomparable de chacun de ces modes de vie chrétienne : mariage/ célibat pour le Royaume.
Le Christ enseignant les foules, sermon sur la montagne. ( Quattro cento, chapelle Sixtine) Voir ci-dessous le tableau en entier, cette partie du tableau évoquant l'Eglise, rassemblement de ceux qui écoutent la Parole du Christ, les fidèles baptisés.
Chaque fidèle dans l'Eglise se sanctifie dans le mode de vie qui est le sien, la vie n'étant pas cadrée comme peut l'être la réflexion théorique. Or la réflexion théorique, fort utile, s'est engagée pendant des siècles sur le modèle sociétale des états de vie, prêtres, laïcs et religieux.
Pour notre part, nous allons éviter cette terminologie et utiliser l'expression " mode de vie", à la place d'état de vie. Nous reviendrons en détail sur ce point plus loin, l'essentiel étant d'abord de poser ce qui unifie et non pas ce qui distingue. Nous allons donc considérer ici comme mode de vie chrétienne les deux modes fondamentaux nommés par Jésus : " Il y a ceux qui se marient, et ceux qui ne se marient pas" ( Matthieu 19)
La valeur incomparable de chaque mode de vie ne vient pas d'une comparaison à une autre forme qui serait " plus sanctifiant" ou "plus méritoire" mais du fait que le Christ a sanctifié toutes les formes de vie chrétienne, à travers sa vie terrestre, dans la vie cachée à Nazareth puis dans sa vie publique. Marie a sanctifié elle-aussi les diverses formes de vie chrétienne à la perfection, la perfection de l'Amour dans le mariage et la virginité. Saint Joseph a son tour est entré dans cette sanctification comme chef de la sainte Famille. L'Eglise est la continuation de cette sanctification.
C'est pourquoi Jésus a défendu fermement la valeur du mariage, ( Matthieu 19), et aussitôt après, à ses disciples appelés à le suivre dans la Sequela Christi ( Pauvreté, chasteté, obéissance), il a expliqué la valeur du renoncement au mariage pour un non-mariage humain mais un mariage spirituel, en vue du Royaume. Ce mode de vie, le Célibat pour le Royaume, est celui choisi par Jésus Lui-même.
Notons que les Conseils évangéliques de Pauvreté, Chasteté, Obéissance, ne sont pas réservés à quelques uns mais concernent tous les Fidèles, y compris ceux qui sont mariés. Pourtant, les trois conseils, lorsqu'ils impliquent la renonciation au mariage humain, deviennent une forme de vie que l'on appelle Vie Consacrée, ou " Suivre le Christ" de plus près ( Sequela Christi rappelée par exemple dans le canon 604 qui parle des Vierges Consacrées dont le propos de Virginité, appelé aussi mariage mystique, est le moyen propre pour suivre le Christ de plus près.)
Ce " de plus près" n'est pas quantitatif mais modal : au moyen du propositum, dans l'Ordre des Vierges. Pour les Religieux, ce sera au moyen des Voeux. Pour les gens mariés...au moyen de leur mariage! Chaque mode de vie chrétienne a un moyen propre pour suivre le Christ de plus près.
Pour notre part, nous allons éviter cette terminologie et utiliser l'expression " mode de vie", à la place d'état de vie. Nous reviendrons en détail sur ce point plus loin, l'essentiel étant d'abord de poser ce qui unifie et non pas ce qui distingue. Nous allons donc considérer ici comme mode de vie chrétienne les deux modes fondamentaux nommés par Jésus : " Il y a ceux qui se marient, et ceux qui ne se marient pas" ( Matthieu 19)
La valeur incomparable de chaque mode de vie ne vient pas d'une comparaison à une autre forme qui serait " plus sanctifiant" ou "plus méritoire" mais du fait que le Christ a sanctifié toutes les formes de vie chrétienne, à travers sa vie terrestre, dans la vie cachée à Nazareth puis dans sa vie publique. Marie a sanctifié elle-aussi les diverses formes de vie chrétienne à la perfection, la perfection de l'Amour dans le mariage et la virginité. Saint Joseph a son tour est entré dans cette sanctification comme chef de la sainte Famille. L'Eglise est la continuation de cette sanctification.
C'est pourquoi Jésus a défendu fermement la valeur du mariage, ( Matthieu 19), et aussitôt après, à ses disciples appelés à le suivre dans la Sequela Christi ( Pauvreté, chasteté, obéissance), il a expliqué la valeur du renoncement au mariage pour un non-mariage humain mais un mariage spirituel, en vue du Royaume. Ce mode de vie, le Célibat pour le Royaume, est celui choisi par Jésus Lui-même.
Notons que les Conseils évangéliques de Pauvreté, Chasteté, Obéissance, ne sont pas réservés à quelques uns mais concernent tous les Fidèles, y compris ceux qui sont mariés. Pourtant, les trois conseils, lorsqu'ils impliquent la renonciation au mariage humain, deviennent une forme de vie que l'on appelle Vie Consacrée, ou " Suivre le Christ" de plus près ( Sequela Christi rappelée par exemple dans le canon 604 qui parle des Vierges Consacrées dont le propos de Virginité, appelé aussi mariage mystique, est le moyen propre pour suivre le Christ de plus près.)
Ce " de plus près" n'est pas quantitatif mais modal : au moyen du propositum, dans l'Ordre des Vierges. Pour les Religieux, ce sera au moyen des Voeux. Pour les gens mariés...au moyen de leur mariage! Chaque mode de vie chrétienne a un moyen propre pour suivre le Christ de plus près.
Sanctification : ne pas mélanger les modes....ne pas figer, ne pas confondre non plus.
"Ses disciples lui dirent : « Si telle est la condition de l’homme avec sa femme, mieux vaut ne pas se marier. »
Mais il leur dit : « Tous ne comprennent pas cette parole, mais ceux à qui cela a été donné.
Car il y a des eunuques qui sont venus tels du sein de leur mère ; il y a aussi des eunuques qui le sont devenus par le fait des hommes ; et il y a des eunuques qui se sont faits eunuques eux-mêmes à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre, comprenne ! » Matthieur 19, 10-12.
Ainsi, celui ou celle qui entre dans la vie consacrée entre dans un chemin de sanctification et de bonheur. N'oublions pas le bonheur! " Ce n'est pas vous qui m'avez-choisi, c'est moi qui vous ai choisis." Pour suivre le Christ et son appel, certains vont renoncer à la voie du mariage explicitement et définitivement, pour suivre le Christ, Epoux de l'Eglise, à cause du Royaume des Cieux. Ce chemin de "perfection" est " plus parfait" uniquement dans la mesure où on y a été appelé par le Christ. Ainsi, un fidèle qui n'est pas appelé à la mission particulière qu'est la vie consacrée dans le célibat pour le Royaume, ne s'y perfectionnera pas, mais déviera de son appel propre.
A vouloir vivre deux modes de vie en même temps, on perd son identité et on entre dans une utopie jamais satisfaisante car non sanctifiante. C'est une des raisons pour laquelle l'Eglise demande de bien connaître et différencier chaque mode de vie chrétienne afin de vivre pleinement son appel propre. Ce qui autrefois s'appelait " état de vie" ( prêtres, laïcs, religieux) se nomme aujourd'hui de façon plus large " condition juridique du fidèle". Il faut reconnaître que les termes ne sont pas très poétiques, il s'agit de droit canon. Mais cela a le mérite de prendre en compte des modes de vie très variés sans les figer et sans les confondre.
D'où par exemple la séparation des modes de vie en " branches canoniques" dans les les familles spirituelles, au rebours des communautés qui les mélangent dans la vie concrète et provoquent de nombreuses confusions dans la vie pratique et concrète. Les gens mariés n'ont pas l'appel à la vie consacrée, par exemple, et leur condition juridique de fidèle baptisé est différente de celle des religieux. Ceci se répercute dans le mode de vie au quotidien : de l'habillement, en passant par les finances, la prière, tout est souple en fonction du mode de vie chrétienne.
Sanctification dans le mode laïc.
Le baptême du Christ au centre. A gauche, prédication de Jean-Baptiste, à droite, prédication du Christ, le Jourdain partage la scène en deux et évoque la Paque, ainsi que le passage de l'Ancien au Nouveau Testament. 3 celui-ci est mon Fils Bien-Aimé, écoutez-le". Théophanie trinitaire, au centre du tableau le Père, l'Esprit, le Fils.
Les fidèles laïcs se sanctifient dans leur propre appel, qui n'est pas la vie consacrée...le langage mérite d'être une fois de plus clarifié, car une certaine idéologisation de la consécration comme " valeur ajoutée" a créé une nostalgie de pouvoir se dire " consacré" au même titre que les religieux et les consacrés séculiers. Résultat de ces comparaisons " dialectiques", les fidèles laïcs se croient moins considérés, moins " consacrés à Dieu" que ceux qui embrassent la vie consacrée. On peut voir éclore des familles vivant sur un mode monastique, au risque de l'équilibre de vie et de santé, où des pères de familles accompagnant spirituellement des célibataires consacrés qui eux-mêmes n'entrent jamais vraiment dans la vie consacrée et restent à cheval entre deux états de vie, portant l'habit religieux et l'enlevant selon les circonstances, n'ayant pas la vie de prière des consacrés mais gardant les enfants des familles dont les parents...prêchent! aïe, aîe, aïe!
Comment sortir de cette dialectique qui n'est absolument pas ecclésiale ni théologique? car enfin, un saint laïc est aussi saint qu'un saint religieux...( idem pour les saintes laïques et les saintes consacrées, les consacrées séculières, et les consacrées religieuses, etc, etc...quand on entre dans les comparaisons, il faut toujours citer tout le monde ! Nous le ferons plus loin, lorsque nous verrons la condition juridique de chaque fidèle baptisé plus à la loupe, mais sans comparaison : une fois posée le principe de l'égalité des fidèles baptisés dans le baptême, chaque mode de vie peut alors être considéré comme chemin de sainteté égal en dignité, mais différent dans les modalités.
Comment sortir de cette dialectique qui n'est absolument pas ecclésiale ni théologique? car enfin, un saint laïc est aussi saint qu'un saint religieux...( idem pour les saintes laïques et les saintes consacrées, les consacrées séculières, et les consacrées religieuses, etc, etc...quand on entre dans les comparaisons, il faut toujours citer tout le monde ! Nous le ferons plus loin, lorsque nous verrons la condition juridique de chaque fidèle baptisé plus à la loupe, mais sans comparaison : une fois posée le principe de l'égalité des fidèles baptisés dans le baptême, chaque mode de vie peut alors être considéré comme chemin de sainteté égal en dignité, mais différent dans les modalités.
Tous consacrés dans la Vérité : la grâce sanctifiante est pleinement présente dans chaque mode de vie imprégné des vertus chrétiennes.
Appelés à le suivre...
Dans l'Eglise, on parle des fidèles, tous baptisés...puis des clercs, au service des fidèles et ordonnés en vue de ce service. Fidèles laïcs et clercs peuvent entrer dans la vie consacrée ou non. ( Par exemple, les prêtres diocésains, ne prononçant pas les trois voeux, n'entrent pas dans la vie consacrée.)
La consécration commune du baptême est donc le socle commun de tout appel à la sainteté. Ce sacerdoce commun des fidèles est un immense don de sainteté s'épanouissant en divers appels et modes de vie.
Là encore, échappons à la dialectique qui voudrait deux sacerdoces ( comme on le trouve exprimé dans des théologies dialectisantes .) Le laïcat n'est pas dans l'Eglise comme une sous-classe mal adaptée à la sanctification et qui aurait besoin de re-conquérir ce droit à la sainteté! Par nature, depuis l'institution du baptême par le Christ, tous ont toujours été pleinement consacrés. La sanctification dans un mode de vie passe non par la comparaison "opposante" avec le mode de vie du voisin, mais par l'approfondissement de la grâce propre de chaque vocation, sans piocher dans ce qui fait la prérogatives et les exigences belles mais non-adaptées du mode de vie chrétienne du voisin. Bref, ce sont les vertus chrétiennes qui vont irriguer le mode de vie de l'intérieur.
En effet, tout fidèle du Christ qui veut se sanctifier trouve tout ce qui lui est nécessaire à travers les Sacrements et la connaissance profonde de la grâce sanctifiante disposée par le Christ Lui-même dans son appel ainsi qu' à travers les trésors dispensés par l'Eglise pour soutenir chaque fidèle sur son chemin de sanctification.
La consécration commune du baptême est donc le socle commun de tout appel à la sainteté. Ce sacerdoce commun des fidèles est un immense don de sainteté s'épanouissant en divers appels et modes de vie.
Là encore, échappons à la dialectique qui voudrait deux sacerdoces ( comme on le trouve exprimé dans des théologies dialectisantes .) Le laïcat n'est pas dans l'Eglise comme une sous-classe mal adaptée à la sanctification et qui aurait besoin de re-conquérir ce droit à la sainteté! Par nature, depuis l'institution du baptême par le Christ, tous ont toujours été pleinement consacrés. La sanctification dans un mode de vie passe non par la comparaison "opposante" avec le mode de vie du voisin, mais par l'approfondissement de la grâce propre de chaque vocation, sans piocher dans ce qui fait la prérogatives et les exigences belles mais non-adaptées du mode de vie chrétienne du voisin. Bref, ce sont les vertus chrétiennes qui vont irriguer le mode de vie de l'intérieur.
En effet, tout fidèle du Christ qui veut se sanctifier trouve tout ce qui lui est nécessaire à travers les Sacrements et la connaissance profonde de la grâce sanctifiante disposée par le Christ Lui-même dans son appel ainsi qu' à travers les trésors dispensés par l'Eglise pour soutenir chaque fidèle sur son chemin de sanctification.
Etats de vie et modes de vie chrétienne.
Appel des disciples. Une vocation au service de l'ensemble des fidèles. Remarquez le père de Jacques et Jean dans sa barque, puis la suite du Christ ( juste derrière le Christ, les deux apôtres laissent leurs filets : " Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes", et ultime détail sans signification mais plein de vie, à droite du tableau, le témoin qui se fait voler la plume de son chapeau...allusion au jeune homme riche?
Après de préambule, il est possible de revenir sur la terminologie des états de vie en toute connaissance de cause : elle a son utilité aussi. Il faut pour cela savoir que l'on hésite théologiquement entre deux ou trois états de vie : on appelle cela la bi-partition ( ordonnés, non-ordonnés) ou la tri-partition ( prêtres, laïcs, religieux). Rassurez-vous, comme d'habitude, il y a des saints des deux côtés pour défendre avec force chacune des deux théories, c'est comme cela que la réflexion avance théologiquement.
Mais comme la question n'est pas tranchée, le droit canon a pris l'option que nous venons d'essayer de vous faire toucher du doigt, en parlant de " conditions juridiques du fidèle baptisé", ces conditions juridiques variant selon des modalités de vie chrétienne de plus en plus nombreuses : prêtres, prêtres religieux, prêtres séculiers, laïcs en plein monde, laïcs mariés, laïcs célibataires pour le Royaume dans des communautés, des tiers-ordres, des mouvements, individuellement, en paroisse, en instituts séculiers, en prélature personnelle ou territoriale, vierges consacrées, communautés nouvelles, etc! Sur le terrain, le discernement et l'expérience s'affinent, reconnaissent des fruits de sainteté, s'organisent, se définissent en vertu de la complexité de la vie, de façon organique, et non pas théorique seulement, sans pour autant que cela soit l'anarchie ou le désordre. C'est là qu'intervient le " proprium" de chaque vocation, la vie consacrée de chaque baptisé devenant la consécration de chaque vie dans le mode qui est le sien. Le laïcat n'est plus considéré comme inférieur à la vie consacrée religieuse ou à la vocation sacerdotale, le célibat pour le Royaume n'est plus considéré comme supérieur en sainteté au mariage : chaque mode de vie chrétienne est égal en dignité et en sainteté, et aucun ne peut être pensé et compris sans l'autre. La communion remplace la dialectique.
Mais comme la question n'est pas tranchée, le droit canon a pris l'option que nous venons d'essayer de vous faire toucher du doigt, en parlant de " conditions juridiques du fidèle baptisé", ces conditions juridiques variant selon des modalités de vie chrétienne de plus en plus nombreuses : prêtres, prêtres religieux, prêtres séculiers, laïcs en plein monde, laïcs mariés, laïcs célibataires pour le Royaume dans des communautés, des tiers-ordres, des mouvements, individuellement, en paroisse, en instituts séculiers, en prélature personnelle ou territoriale, vierges consacrées, communautés nouvelles, etc! Sur le terrain, le discernement et l'expérience s'affinent, reconnaissent des fruits de sainteté, s'organisent, se définissent en vertu de la complexité de la vie, de façon organique, et non pas théorique seulement, sans pour autant que cela soit l'anarchie ou le désordre. C'est là qu'intervient le " proprium" de chaque vocation, la vie consacrée de chaque baptisé devenant la consécration de chaque vie dans le mode qui est le sien. Le laïcat n'est plus considéré comme inférieur à la vie consacrée religieuse ou à la vocation sacerdotale, le célibat pour le Royaume n'est plus considéré comme supérieur en sainteté au mariage : chaque mode de vie chrétienne est égal en dignité et en sainteté, et aucun ne peut être pensé et compris sans l'autre. La communion remplace la dialectique.