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Vocation tardive ?



Après un veuvage.

Vocation tardive ?
La vocation religieuse ou sacerdotale peut-elle se manifester après un veuvage ? La réponse est évidemment positive et il ne manque pas de saints et plus encore de saintes, qui n’aient été appelés par le Seigneur à son service, après un veuvage. Les uns et les unes peuvent avoir été mariés pendant un temps, dont la durée se révèle extrêmement variable. Dans le cas des femmes, l’histoire nous apprend qu’il y avait parfois eu un mariage imposé par la famille, alors que la jeune fille avait manifesté à ses parents son désir d’embrasser la vie religieuse. Mais il y a tout autant d’exemples de mariage consentis et même désirés, dont le cours a été interrompu par la mort du conjoint, après une vie conjugale heureuse ou éprouvante, féconde ou inféconde. Je n’évoque le cas des saints et saintes, que parce qu’il est connu dans l’Histoire de l’Église et qu’il ne dévoile pas indiscrètement des épisodes de la vie de personnes contemporaines.

Un appel intérieur qui n'est pas forcément lié à une vocation " contrariée" ou à un premier appel non entendu.

Quand on parle de vocations religieuses ou sacerdotales à bon nombre de nos contemporains, ils ont souvent du mal à comprendre qu’il s’agit d’un appel intérieur, effectivement mystérieux, et que celui ou celle qui se dirige dans cette voie ne l’a pas décidé de son propre chef. De ce fait, ils ont tendance à penser, dans le cas des veufs et des veuves, que les intéressés avaient déjà envisagé une entrée dans la vie religieuse, mais que la rencontre d’une personne de l’autre sexe, à un âge où beaucoup se marient, jointe à une attirance réciproque, a provoqué un changement dans l’orientation de leur vie. L’expérience montre que cette opinion ne correspond que rarement à la réalité. Notre époque matérialiste est incapable de prendre en compte la nature profonde de l’être humain, celle d’une créature faite à l’image de Dieu et donc apte à entendre ce mystérieux appel. Quand on rencontre un homme ou une femme de bonne composition, qui écoute et cherche à comprendre, il faut bien préciser que la réponse à cet appel est entièrement soumise au libre arbitre de l’intéressé(e), qui peut accepter ou refuser, sans risquer de sanction ! C’est l’occasion de rappeler que Dieu, qui est Amour par nature, a donné à l’être humain le libre arbitre, pour qu’il puisse aimer par choix délibéré et être accueilli éternellement au sein de la vie divine pour une éternité de bonheur.

Le dessein de Dieu attend l'assentiment de notre libre-arbitre qui donnera sens à toute notre vie.

Vocation tardive ?
Dieu connaît chacun de nous beaucoup mieux que nous ne nous connaissons. Dans sa souveraine liberté, Il a toute latitude d’appeler quand Il veut, et dans son infinie patience, Il attend le moment favorable pour le faire. Il sait provoquer ou permettre les expériences humaines, heureuses ou malheureuses, qui serviront son dessein et contribueront à modeler la personnalité de celui ou celle qu’Il a choisi et qu’Il destine à une mission bien précise. Ce que j’ai moi-même vécu m’a beaucoup éclairé et je peux en témoigner. J’ai reçu l’appel du Seigneur à 62 ans à Lourdes au pèlerinage des cancéreux, où j’accompagnais mon épouse, quinze jours après avoir appris qu’elle était entrée dans la phase terminale de sa maladie. Je suis prêtre depuis douze ans et, quand je relis ma vie de laïc, je m’aperçois que le Seigneur m’a proposé tout au long de mon existence des expériences de toute sorte, fait opérer des virages imprévus et participer à des aventures, auxquelles je n’aurais jamais pensé par moi-même. Je me suis laissé conduire et j’ai beaucoup appris. Avec le recul, force m’est de constater que tout cet acquis imprévu et nullement recherché m’est pastoralement précieux en raison de sa diversité. Décidément les chemins de Dieu ne sont pas les nôtres, mais ce sont eux qui sont les meilleurs. Dieu appelle à tout âge et le veuvage est une épreuve bénéfique pour certains. Tout est grâce… pour qui s’abandonne à la volonté divine.

Père Y. Bonnet

Lundi 7 Mai 2012
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