Marie est l'étoile qui guide en vérité toutes les vocations. Si tu veux fortifier ta vocation et celles des autres, pars en visitation.
Concrètement, cela signifie de lui demander de préparer le chemin. Son Coeur Immaculé saura placer les bons jalons.
Il en est un pourtant qui dépend de toi. Il s'agit de te syntoniser sur la vocation de l'autre et sur Marie. Edith Stein appelait cela l'Einfülhung. On peut définir cette attitude comme une sorte d'empathie vocationnelle.
Prenons l'exemple de Stéphane. Sa vocation de baptisé a fait de lui un missionnaire. Il ne jure que par l'Afrique. Il n'entend que l'Afrique et les Africains. Il en parle avec amour et enthousiasme. Mais il ne parle que de l'Afrique. Nous lui demandons un peu d'einfülhung, d'empathie pour les vocations contemplatives cloîtrées. La conversation a lieu en présence de plusieurs supérieures d'ordre apostolique et une supérieure d'un ordre contemplatif (les supérieures d'ordre contemplatif peuvent parfois sortir du cloître pour des occasions ecclésiales particulières).
" Est-ce qu'il y a des Africaines dans ce couvent contemplatif?"
"Non, père Stéphane...."
Alors, il se tourne vers les supérieures d'ordre apostolique :
"Notre ordre (mouvement, communauté) a déjà des soeurs dans un pays voisin, on pourrait prévoir une fondation au Togo?"
Nous n'avons pas le temps de lui parler de la vocation contemplative. Déjà, il enchaîne sur son expérience en Afrique, sur ce qu'il connaît très bien. Il ne se syntonise pas sur la vocation des autres mais sur celle qu'il connaît déjà. La supérieure d'ordre contemplatif nous confie :
"Nous avons plusieurs africaines, mais il n'a pas assez d'ouverture pour nous, il ferait de nous des apostoliques de son mouvement à lui, beaucoup de bienveillance mais d'emblée aucune écoute".
Concrètement, cela signifie de lui demander de préparer le chemin. Son Coeur Immaculé saura placer les bons jalons.
Il en est un pourtant qui dépend de toi. Il s'agit de te syntoniser sur la vocation de l'autre et sur Marie. Edith Stein appelait cela l'Einfülhung. On peut définir cette attitude comme une sorte d'empathie vocationnelle.
Prenons l'exemple de Stéphane. Sa vocation de baptisé a fait de lui un missionnaire. Il ne jure que par l'Afrique. Il n'entend que l'Afrique et les Africains. Il en parle avec amour et enthousiasme. Mais il ne parle que de l'Afrique. Nous lui demandons un peu d'einfülhung, d'empathie pour les vocations contemplatives cloîtrées. La conversation a lieu en présence de plusieurs supérieures d'ordre apostolique et une supérieure d'un ordre contemplatif (les supérieures d'ordre contemplatif peuvent parfois sortir du cloître pour des occasions ecclésiales particulières).
" Est-ce qu'il y a des Africaines dans ce couvent contemplatif?"
"Non, père Stéphane...."
Alors, il se tourne vers les supérieures d'ordre apostolique :
"Notre ordre (mouvement, communauté) a déjà des soeurs dans un pays voisin, on pourrait prévoir une fondation au Togo?"
Nous n'avons pas le temps de lui parler de la vocation contemplative. Déjà, il enchaîne sur son expérience en Afrique, sur ce qu'il connaît très bien. Il ne se syntonise pas sur la vocation des autres mais sur celle qu'il connaît déjà. La supérieure d'ordre contemplatif nous confie :
"Nous avons plusieurs africaines, mais il n'a pas assez d'ouverture pour nous, il ferait de nous des apostoliques de son mouvement à lui, beaucoup de bienveillance mais d'emblée aucune écoute".
Pour créer une entraide vocationnelle concrète, la bienveillance ne suffit pas, il faut d'abord se syntoniser sur la vocation de l'autre. Souvent, nous n'écoutons que notre vocation propre, notre enthousiasme est focalisé sur un recrutement dont le fonctionnement est rodé. Le recrutement, par sa nature de recrutement, sera limité et vite fermé sur soi ou sur un seul aspect. Et l'ouverture providentielle ne se fera pas par manque d'empathie, d'einfühlung, d'écoute entièrement gratuite.
Le conseil n° 3 est donc d'écouter et de poser des questions sur les vocations que l'on ne connaît pas. En se syntonisant sur elles, on peut prier Marie de donner l'impulsion de la Visitation. Si Stéphane avait eu ce mouvement intérieur, il aurait visité, au sens spirituel et concret, un couvent contemplatif, gratuitement.
Jeanne et Luc appartiennent à un mouvement de laïcs missionnaires. Par curiosité, ils visitent un couvent de contemplatives. Dans un couloir, ils croisent la soeur tourière (les soeurs clôitrées ne bavardent pas avec les visiteurs), mais la soeur tourière, qu'on me pardonne, aime bavarder au bon sens du terme. Elle est là pour cela, en plus se s'occuper de l'approvisionnement. Jeanne et Luc écoutent attentivement. La soeur aussi. Et deux mois plus tard, des membres de ce mouvement viennent en récollection renouveler leur prière intérieure. 20 ans plus tard, cela continue. Et les soeurs portent ce mouvement dans leur prière.
Une chose comparable s'est produite autour de la belle figure de Claire de Castelbaljac. Cette jeune laïque morte en odeur de sainteté est désormais enterrée dans le couvent contemplatif dont elle a renouvelé les vocations. Voici l'histoire en résumé : le couvent de Boulaur est menacé de fermeture. L'évêque conseille d'avoir recourt à l'intercession de Claire, et de demander 5 vocations à la fois. Et les cinq vocations arrivèrent, amenées par cette jeune laïque qui était tout à fait bien dans sa peau de laïque et qui ne serait pas forcément devenue religieuse. Cela on ne peut le savoir. Mais en revanche, son einfülhung, sa syntonisation profonde sur la vocation des religieuses lui ont fait comprendre de l'intérieur leur vocation au point d'écrire :“Mais sentez-vous à quel point je suis heureuse ? Je me suis demandé toute la journée si la communion des cœurs existait à ce degré ? Je suis dans la félicité, la béatitude jamais expérimentée jusque là ; pourtant, Dieu sait combien je croyais qu’on ne pouvait être plus heureux que moi. C’est de la même valeur que le bonheur, que l’on envie, de ces religieux cloîtrés ou moniales si rayonnants.” (Lettre à ses parents, 12.11.1974) (source Ichtus.fr)
Cette lettre de Claire montre la maturité de sa contemplation d'une part, et d'autre part la maturité de sa capacité à comprendre et encourager la vocation d'autrui.
Le paradoxe, c'est qu'en faisant preuve d'empathie, d'einfühlung, on provoque une visitation dans les deux sens : l'Esprit Saint connecte alors des vocations entre elles, sans confusion. Il met en communion Jésus et Jean le Baptiste par Marie. La balle est dans le camp de Stéphane pour trouver l'ouverture de la Providence.
Le conseil n° 3 est donc d'écouter et de poser des questions sur les vocations que l'on ne connaît pas. En se syntonisant sur elles, on peut prier Marie de donner l'impulsion de la Visitation. Si Stéphane avait eu ce mouvement intérieur, il aurait visité, au sens spirituel et concret, un couvent contemplatif, gratuitement.
Jeanne et Luc appartiennent à un mouvement de laïcs missionnaires. Par curiosité, ils visitent un couvent de contemplatives. Dans un couloir, ils croisent la soeur tourière (les soeurs clôitrées ne bavardent pas avec les visiteurs), mais la soeur tourière, qu'on me pardonne, aime bavarder au bon sens du terme. Elle est là pour cela, en plus se s'occuper de l'approvisionnement. Jeanne et Luc écoutent attentivement. La soeur aussi. Et deux mois plus tard, des membres de ce mouvement viennent en récollection renouveler leur prière intérieure. 20 ans plus tard, cela continue. Et les soeurs portent ce mouvement dans leur prière.
Une chose comparable s'est produite autour de la belle figure de Claire de Castelbaljac. Cette jeune laïque morte en odeur de sainteté est désormais enterrée dans le couvent contemplatif dont elle a renouvelé les vocations. Voici l'histoire en résumé : le couvent de Boulaur est menacé de fermeture. L'évêque conseille d'avoir recourt à l'intercession de Claire, et de demander 5 vocations à la fois. Et les cinq vocations arrivèrent, amenées par cette jeune laïque qui était tout à fait bien dans sa peau de laïque et qui ne serait pas forcément devenue religieuse. Cela on ne peut le savoir. Mais en revanche, son einfülhung, sa syntonisation profonde sur la vocation des religieuses lui ont fait comprendre de l'intérieur leur vocation au point d'écrire :“Mais sentez-vous à quel point je suis heureuse ? Je me suis demandé toute la journée si la communion des cœurs existait à ce degré ? Je suis dans la félicité, la béatitude jamais expérimentée jusque là ; pourtant, Dieu sait combien je croyais qu’on ne pouvait être plus heureux que moi. C’est de la même valeur que le bonheur, que l’on envie, de ces religieux cloîtrés ou moniales si rayonnants.” (Lettre à ses parents, 12.11.1974) (source Ichtus.fr)
Cette lettre de Claire montre la maturité de sa contemplation d'une part, et d'autre part la maturité de sa capacité à comprendre et encourager la vocation d'autrui.
Le paradoxe, c'est qu'en faisant preuve d'empathie, d'einfühlung, on provoque une visitation dans les deux sens : l'Esprit Saint connecte alors des vocations entre elles, sans confusion. Il met en communion Jésus et Jean le Baptiste par Marie. La balle est dans le camp de Stéphane pour trouver l'ouverture de la Providence.