Troisième partie de notre explication de l'encyclique.
Chapitre V : La collaboration de la famille humaine
Les deux derniers chantiers proposés par le Pape (chapitre V et VI) concernent la collaboration de la famille humaine et la place à assigner à la technique.
Tout l'homme et tous les hommes
La doctrine sociale de l’Eglise a toujours associé solidarité et subsidiarité.
Nature humaine et loi naturelle
Formation complète de la personne
L’éducation est donc une nécessité, elle dépasse la simple instruction et la formation professionnelle indispensables : il s’agit de la formation complète de la personne. La vision relativiste de la nature de la personne compromet l’éducation morale et menace ainsi l’efficacité des aides aux plus démunis. Un exemple actuel, le tourisme international qui peut être facteur de croissance économique et culturelle mais également d’exploitation et de déchéance morale, qui culminent avec le tourisme sexuel. Autre exemple, le phénomène migratoire, impossible à traiter par chaque pays isolément. Seule une coopération internationale, avec une vision de long terme et une harmonisation des législations, pourra sauvegarder les droits des émigrés et ceux des sociétés qui les accueillent. Le problème est complexe puisqu’il y a une contribution économique des immigrés à la fois au pays d’accueil mais également au pays d’origine par les transferts d’argent et que les droits fondamentaux des personnes doivent être sauvegardés, ce qui implique de ne pas traiter le travail des immigrés comme un simple facteur de production.
Le pape aborde alors la question du chômage, facteur important de pauvreté. Il rappelle l’appel de Jean-Paul II le 1er mai 2000, à l’occasion du jubilé des travailleurs, pour une coalition mondiale en faveur du travail digne, près de 20 ans après la publication de laborem exercens. Un travail digne est choisi librement, il permet le respect sans discrimination, donner les moyens de faire vivre la famille et de scolariser les enfants, sans que ceux-ci soient obligés de travailler ; il confère aux travailleurs la liberté de s’organiser et de faire entendre leur voix, leur laisse le temps de retrouver leurs racines au niveau personnel et de parvenir à des conditions de vie décente à la retraite. Tout ceci implique une rénovation importante des organisations syndicales pour qu’elles abordent et affrontent les problèmes des sociétés modernes.