La foi, vertu théologale, est un don de Dieu.
La foi, vertu théologale, est un don de Dieu, dont l’Abrégé du Catéchisme de l’Église catholique (1) nous dit qu’il est accessible à ceux qui le demandent avec humilité. On ne transmet donc pas la foi, mais comme Dieu s’est révélé aux hommes pour que ceux-ci puissent le trouver, les catholiques peuvent et doivent transmettre cette Révélation. Le pape Paul VI nous l’a rappelé solennellement en 1975 par l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi. ( C'est de Paul VI que le pape actuel a repris l'idée d'une année de la foi.) C’est donc pour les parents, légitimement soucieux du salut éternel de leurs enfants, une exigence dont ils perçoivent la difficulté dans un environnement au mieux indifférent et plus souvent hostile vis-à-vis de la religion catholique. Ils ont un sentiment d’impuissance qui ébranle chez beaucoup la vertu théologale d’espérance. Alors que leur dire pour les réconforter et les mobiliser ?
Dieu est au courant de la situation!
Tout d’abord que Dieu est au courant de la situation ! Et que, là où le péché abonde, la grâce surabonde. Ensuite que les parents n’ont pas obligation de résultats, puisque chaque enfant a son libre arbitre. En revanche, c’est vrai, les parents ontobligation de mettre en œuvre les moyens qui aideront leur enfant à accueillir le don de la foi au moment choisi par Dieu. Or les deux facultés qui permettent l’usage du libre arbitre sont l’intelligence et la volonté. Il faut donc agir dans ces deux domaines, sachant la valeur de l’exemple et également l’importance de la cohérence entre foi, espérance et charité. Le témoignage que donnent les parents est capital et Les Actes des Apôtres nous montrent que la première communauté chrétienne donnait l’exemple de la fidélité à l’enseignement des Apôtres, à la célébration de l’Eucharistie, à la prière et à la charité fraternelle.
Un don de Dieu, un terrain à préparer.
Mais le témoignage n’est pas tout. La formation d’une véritable intelligence de la foi est nécessaire. Cela commence par un éveil précoce à la connaissance et à l’amour de la Sainte Famille, car c’est très accessible aux petits.
Ensuite, il est indispensable que l’enfant soit solidement catéchisé avec une attention particulière à montrer la cohérence des réponses que nous donne l’enseignement de l’Église aux questions que tout enfant se pose sur le bien et plus encore le mal, sur la souffrance, la mort, l’amour…Aux parents de se former eux aussi pour répondre aux exigences de raison des enfants. En outre, cela leur fera du bien pour leur propre vie spirituelle !
L’éducation de la volonté est également indispensable, car la foi est source d’obligations diverses, dans la relation avec Dieu (prière et sacrements), avec le prochain et avec soi-même.La religion catholique est beaucoup plus qu’une morale mais il y a une manière de le répéter à tout bout de champ, qui donne à penser qu’elle n’inclut pas des exigences morales, dont la transgression déséquilibre toute la vie de la personne. La volonté se renforce par l’habitude de l’effort, par le renoncement à la facilité, par la maîtrise de soi dans la vie affective et sexuelle. Il est facile de montrer à notre jeunesse que cette éducation est conforme à la nature humaine, accessible aux non-croyants,confirmée par l’observation des dégâts provoqués par son exclusion dans l’environnement actuel.
En conclusion, acceptons humblement de ne pouvoir transmettre la foi en elle-même au sens de la vertu théologale, puisque nous pouvons et devons préparer le terrain spirituel, moral et culturel, qui permettra à nos enfants d’accueillir cette même foi qui est un don que seul Dieu peut faire.
Père Y. Bonnet
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Catéchisme de l’Église catholique. Abrégé, Cerf/Mame/Bayard, 290 p., 18 e.