Luc 11, 5 à 13
5 Jésus leur dit encore : « Supposons que l’un de vous ait un ami et aille le trouver en pleine nuit pour lui demander : ’Mon ami, prête-moi trois pains : 6 un de mes amis arrive de voyage, et je n’ai rien à lui offrir.’ 7 Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : ’Ne viens pas me tourmenter ! Maintenant, la porte est fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner du pain’, 8 moi, je vous l’affirme : même s’il ne se lève pas pour les donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. 9 Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. 10 Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvre. 11 Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? 12 ou un scorpion, quand il demande un oeuf ? 13 Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
Cette parabole a été choisie par St Luc pour enseigner ses lecteurs à propos de la prière de demande. Il n’est donc pas anodin que l’évangéliste la place immédiatement après que Jésus ait appris le " Notre Père" à ses apôtres. La prière de demande est signe de l’Espérance, qui habite le croyant et elle illustre la première béatitude : « Bienheureux les pauvres en esprit… ». Le pauvre, c’est quelqu’un qui tend la main et qui espère recevoir.
Saint Luc veut nous faire comprendre trois leçons importantes. La première, c’est qu’il ne faut jamais se lasser de demander, qu’il faut même persévérer jusqu’à prendre le risque de…lasser Celui que nous implorons. C’est pourquoi on peut appeler cette parabole, la parabole du casse-pieds ! eh bien ! nous dit St Luc, le Père du Ciel aime cette insistance, car elle est le signe que le demandeur y croit !
Deuxième leçon : le Père du Ciel est la bonté-même et Il vous donnera, c’est sûr, de bonnes choses. Mais attention, saint Luc se garde bien de dire que le Père donnera ce que nous lui avons demandé.Dieu n’est pas un distributeur et la prière n’a pas un caractère magique. Il suffit d’ailleurs de lire les évangiles pour comprendre que toute l’action du Père est dirigée en vue de notre salut, de notre vie éternelle.
Troisième leçon : elle est la conséquence évidente de la deuxième. Le Père du Ciel nous donne son Esprit Saint pour que notre esprit devienne saint et que nous entrions dans l’adhésion à sa volonté, qui fait tout pour nous sauver. C’est pourquoi Jésus parlera du péché impardonnable, le péché « contre l’Esprit », qui est de céder au désespoir, de ne plus croire en la miséricorde infinie de Dieu.
Beaucoup de nos contemporains voudraient que Dieu nous préserve de toutes les épreuves, qu’elles proviennent de la malice des hommes ou des caprices de la nature, en oubliant d’ailleurs ou en ignorant que le mal, sous toutes ses formes, est la conséquence de la rupture originelle du premier couple avec son Créateur. Or, dit le Christ, ne craignez pas la mort du corps mais la mort de votre âme spirituelle.
Et pour prouver l’amour infini du Père, le Fils a donné sa vie sur la croix, pour notre salut. Souvenez vous : Yessouah, Jésus, en langue araméenne signifie « Dieu sauve ». Demandons inlassablement au Seigneur de pourvoir aux grâces nécessaires à notre salut.
Père Yannik Bonnet