Conscience et loi naturelle : convergence universelle.
Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II ont donc salué positivement l'existence de la déclaration des Droits de l'Homme de 1948 qui a favorisé une prise de conscience. Comme l'a dit Jean-Paul II, cette déclaration " n'est pas seulement le fait des individus mais aussi des nations et des peuples. " Il est incontestable que cette prise de conscience collective a joué un rôle pour provoquer les manifestations de foule pacifiques, qui ont ébranlé puis renversé les régimes oppressifs. Rappelons-nous les foules ouvrières ôtant elles-mêmes toute légitimité à l'idéologie qui prétendait les représenter en Pologne, en constatant que les droits des travailleurs n'étaient plus respectés par le régime communiste. Or ces foules n'étaient pas composées uniquement de chrétiens, ne voulaient d'ailleurs pas, l'avenir l'a montré, être gouvernés par des chrétiens. Mais elles adoptaient des expressions et des principes de doctrine sociale de l'Eglise, comme l'a remarqué Jean-Paul II dans Centesimus Annus, parce qu'elles y retrouvaient ce que leur conscience et la loi naturelle leur suggéraient.
Et les devoirs de l'homme? en particulier celui de faire respecter les droits de l'homme ?
C'est parce qu'elle a fait ce constat que l'Eglise, sans rien abandonner de son enseignement sur les devoirs de l'homme est devenue la grande championne des Droits de l'Homme.
Benoît XVI s'incrit dans la même pensée que ces prédecesseurs, dans son discours du 18 avril 2008 aux représentants des Nations Unies, à New York, pour le soixantième anniverselle de la Déclarations des droits de l'Homme, signalant les risques de " détournement" de la déclaration des droits de l'homme au profit d'intérêts particuliers
Un combat pour la vie.
Au coeur du combat des droits de l'Homme se trouve le droit à la vie. L'athéisme moderne et les structures de péché qu'il engendre, en particulier le fait de détourner en intérêts particuliers le respect des droits de l'homme, en insistant sur les droits à obtenir mais sans devoirs à remplir pour garantir ces mêmes droits; le détournement du bien au service du mal est une caractéristique de l'esprit du mal que l'Eglise dénonce, esprit du mal nommé aussi le Malin ou l'Adversaire, qui , nous dit l'Ecriture, est menteur et homicide et cherche à imprégner le monde de ses mensonges en vue de retirer à l'homme sa vie. Ne nous étonnons donc pas que le droit à la vie soit si menacé, et que l'Eglise, par la bouche et les écrits de ses représentants, ait fait du combat pour la vie un des thèmes principaux de ce combat pour les droits de l'homme. Le droit à la vie est premier et, quand il est acquis, on se pose tout naturellement la question des droits, qui vont permettre d'entretenir cette vie dans toutes ses dimensions religieuses, morales, culturelles, politiques et sociales, économiques, écologiques, etc.