Ce qui doit attirer notre attention en ce jour, c’est que le Seigneur montre la relation incontournable qui existe entre cette vigilance, cette persévérance dans le service de Dieu et du prochain, et le bonheur dans la vie éternelle. Ce thème des fins dernières ne cesse de revenir dans l’enseignement du Christ. Il est le plus souvent présenté comme une séparation définitive entre les vierges sages et les insensées, entre les brebis et les boucs, entre les bons poissons trouvés dans le filet et les mauvais. Comme Benoît XVI l’a fait remarquer dans son encyclique sur la vertu d’Espérance, le fait que Dieu rendra justice à chacun d’entre nous est facteur d’espérance pour celui qui, en cette vie, peine, rame, est persécuté pour la justice.
Dans cet évangile, le Christ ne fait pas allusion au sort de ceux qui auront été insouciants ou égoïstes. Il ne braque le projecteur que sur le sort des fidèles à son message, pour reprendre le ton des Béatitudes : "Bienheureux les serviteurs que le maître touvera en train de veiller, à minuit ou même plus tard". Prenons bien conscience de cette récompense inouïe qui les attend : leur Créateur, leur Sauveur, Celui à qui ils doivent tout depuis leur conception jusqu’à leur mort, ce Dieu d’Amour prend la tenue de service, les installe au banquet des noces de l’Agneau et les sert chacun à son tour.
Chacun d’entre nous est pour notre Dieu un être unique, un enfant bien-aimé. Il nous a créés pour ce bonheur éternel où Il nous comblera en permanence en répondant à ce besoin d’Amour qu’Il a creusé en nous. Lui ne nous fera jamais défaut, ces dons peuvent répondre à toutes nos nécessités et Il veille sur nous comme un Père, un Frère, un Epoux. Nous le savons bien, la vie terrestre n’est malgré tout pas facile mais le bonheur éternel qui nous est promis et proposé, dépasse tout ce que nous pouvons imaginer, c’est le triomphe de l’Amour, donné, reçu et partagé.
P. Yannick Bonnet