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8) : Le champ d'action du monde de la santé. De l'oeuvre de la Goutte de Lait avec son humble fondateur, en passant par les premières écoles d'infirmières, les accueils de prostituées, la lutte contre l'alcool, l'exclusion, et même le sport...le travail n'a jamais manqué, mais qu'avons-nous inventé ? Peu à peu, l'évolution des oeuvres montre une spécificité : l'aide doit éviter l'assistanat pour redonner dignité et autonomie.
L'oeuvre de Léonie Chaptal. ( 1873-1937), Marie de Liron D'Airoles.
Juste avant la guerre, elle collabore à l'élaboration d'une loi sur la santé. après la première guerre mondiale, elle s'occupera du soin des malades non pensionnés. En 192, elle est au conseil supérieur de l'assistance publique et veille au diplôme d'état des infirmières, après avoir combattu pour une formation adéquate, en particulier dans le domaine des sanatoriums. En 1926, elle est déléguée à la SDN pour la Protection de l'Enfance.
Son oeuvre multiforme de perpétue aujourd'hui dans la fondation Léonie Chaptal. Catholique convaincue, elle ouvre l'association qu'elle a fondée aux protestantes et aux non-confessionnelles, visant surtout à unifier le monde des infirmières ayant le diplôme d'état. ( cf Les Catholiques dans la République, de Bruno Duriez, Aux Editions de l'Atelier, p 136 et suivantes)
L'oeuvre de Léonie Chaptal croise celle d'autres femmes catholiques aussi engagées qu'elle dans le monde des infirmières et de l'assistance sociale. En particulier, elle sera tout à tour en collaboration et divergence de point de vue avec Marie de Liron d'Airoles, une autre femme catholique d'envergure qui créa l'UCSS ( Union catholique des services sociaux et de santé ) en 1922.
7) : une contribution essentielle à l'action familiale dont les catholiques sociaux d'aujourd'hui peuvent encore s'inspirer!
Les précurseurs des allocations familiales.
En 1891, Léon Harmel instaure dans son usine de Val des Bois " le sursalaire familiale d'entreprise". Il s'agit d'une caisse familiale d'entreprise, gérée par une commission ouvrière. Léon Harmel était proche de Léon XIII, et avait emmené en pélerinage à Rome auprès du Pape plus de 10 000 ouvriers catholiques, l'année précédant la publication de Rerum Novarum. Son évolution de l'utopie d'une cité chrétienne vers l'action politique des catholiques sociaux lui permit d'expérimenter sur le terrain des caisses gérées par les ouvriers, et une sorte de " familiarisme" plutôt que le paternalisme de l'époque : il tenait surtout à ce que les ouvriers soient considérés par le patronat comme des interlocuteurs d'égal à égal. C'est pour cela qu'il leur remit la gestion des oeuvres sociales les concernant, les interessant à leur propre sort dans l'application concrète de la Doctrine sociale de l'Eglise.
6) L'épanouissement. 1870-1940.
Caractère général de la période : le Ralliement.
« Quand la volonté d'un peuple s'est nettement affirmée, que la forme d'un gouvernement n'a rien de contraire, comme le proclamait dernièrement Léon XIII, aux principes qui peuvent faire vivre les nations chrétiennes et civilisées, lorsqu'il faut, pour arracher son pays aux abîmes qui le menacent, l'adhésion sans arrière-pensée à cette forme de gouvernement, le moment vient de sacrifier tout ce que la conscience et l'honneur permettent, ordonnent à chacun de sacrifier pour l'amour de la patrie. […] C'est ce que j'enseigne autour de moi, c'est ce que je souhaite de voir imiter en France par tout notre clergé, et en parlant ainsi, je suis certain de n'être démenti par aucune voix autorisée. »
5) Bilan de la période 1820-1870. De fortes personnalités vont permettre de séparer l'action catholique sociale de l'affiliation à un parti, faisant de l'action sociale le résultat d'une prise de conscience personnelle et chrétienne. Ce n'est plus la "ligne d'un parti" qui mène l'action mais...la Doctrine sociale de l'Eglise, comme ferment plus profond et durable.
Une action sociale se diffusant par osmose et par relations.
On peut noter que Montalembert , qui occupe une place à part parmi les catholiques sociaux, est intervenu vigoureusement pour faire passer la loi de mars 1841 relative au travail des femmes et des enfants dans les manufactures.
Armand de Melun, dont nous avons détaillé l''action dans notre article précédent , et Denis Benoist d''Azy, futur beau-père d''Augustin Cochin, tous trois députés, feront passer plusieurs lois en 1850 sur les logements insalubres ( avril), les sociétés de secours mutuels ( juillet), les caisses de retraites ( juin), et proposeront une loi relative aux contrats d'apprentissage en février 51, le tout après avoir travaillé la société sur ses sujets pendant des années et après avoir agi dans les salons mondains, dans les associations de bienfaisance, mais aussi auprès des parlementaires, des députés et des instances politiques de l''époque. Leurs écrits, leurs discours, leurs relations de personnes à personnes ont progressivement éveillé l''opinion politique et sociale, même si on peut constater qu''il s''agit d''un même cercle relativement ouvert sur d''autres mais ne touchant pas ce qu''on appelerait plus tard l''ensemble de l''opinion publique, tous milieux confondus.
4) Actions en direction de l'entreprise et de l'état, Armand de Melun.
Un patronat fermé...
Les actions des catholiques sociaux en direction de l'entreprise sont à cette période extrêmement difficile car le patronat se refuse à envisager l'existence d'organisations ouvrières " adultes", avec lesquelles il devrait engager un dialogue, un partenariat social.
Aussi, un Augustin Cochin , ami de Le Play et d'Armand de Melun , se distinguera-t-il comme une exception, car étant administrateur de la Compagnie du Chemin de Fer d'Orléans, il obtiendra d'un conseil administratif pourtant peu favorable des mesures telles que l'organisation d'un service médical, la fermeture dominicale des bureaux et chantiers, le développement de la société de secours mutuel et de prévoyance.
Il est certain qu'à titre personnel et dans la discrétion, car ce n'était pas " bien vu", des patrons chrétiens se sont montrés humains et soucieux de leur personnel. Par exemple, Paul Benoist d'Azy, aux forges d'Alais, crée en 1848 des instituts de protection pour les ouvriers.
A cette époque, le catholicisme social est incarné par une figure majeure : Armand de Melun, lequel va faire passer le premier train de réformes sociales indispensables.
...et ceux qui font bouger les choses : Armand de Melun ( d'après la thèse de Duroselle)
3) La période des pionniers de 1820 à 1870.
Caractère général de la période : vers l'incarnation du spirituel dans le temporel...
Dans cette période initiale, l'action en direction de l'entreprise et en direction de l'état sera faible, pour les raisons que nous avons indiquée dans notre introduction : globalement, les dirigeants politiques et économiques sont hostiles à des changements de l'ordre établi, la hiérarchie catholique est, dans notre pays, plus axée sur l'étape première du spirituel que de son incarnation dans le temporel. Il faudra l'action des catholiques sensibilisés, laïcs pour la plupart, pour passer à l'étape suivante. Mais ces catholiques ont encore à structurer leur pensée pour pouvoir étendre leur influence.
Ces catholiques agissants se rattachent soit à un courant démocrate, soit à un courant monarchiste légitimiste, comme nous l'avons vu dans la deuxième partie de notre exposé. Il y a bien également un courant " socialiste chrétien", influencé par la pensée de Fourier et Saint Simon : il croit peu à l'action pratique, ponctuelle sur le terrain, pense que le capitalisme n'est pas réformable et ses convictions chrétiennes se dissoudront dans son option socialiste. Néanmoins, cette branche aura de nombreux avatars sous forme de communautés utopistes, d'inspiration plus ou moins chrétienne et influencées par la grande vague utopiste de la deuxième partie du 20eme siècle.
Les actions catholiques en direction des ouvriers et de leurs familles.
2) Les lignes directrices de l'action des catholiques sociaux.
Les grandes périodes étudiées.
Dans ce deuxième volet de notre réflexion sur l'action des catholiques sociaux en France, notre attention va se porter sur l'action en elle-même.
Pour la commodité de l'exposé, nous distinguerons deux grandes périodes, celle des pionniers ( 1820-1870), et celle d'une véritable maturité ( 1870-1940), avant d'esquisser quelques hypothèses concernant la période de l'après-guerre ( 1945 à nos jours).
La Doctrine sociale, c'est l'application de l'Evangile à la société. Cette application a une histoire. Dans cette rubrique, nous retraçons cette histoire en regardant le travail accompli par les catholiques pour et dans la société française.
Le vocable.
Le terme de catholicisme social semble être utilisé dès le début des années 1890, du moins pour ce qui concerne la France. L'expression existe depuis 1843 mais, à l'époque, elle est très peu usitée et tombe en désuétude pendant plus de 30 ans. Le terme reprendra vigueur au moment de l'encyclique Rerum Novarum ( Léon XIII, 1891).
Le courant de pensée.
6) La solidarité : face à la mondialisation des problèmes, la mondialisation de la solidarité.
Vers une mondialisation de la Solidarité.
Ceci dit, parlons maintenant de la nécessaire solidarité. Jean-Paul II nous met en garde contre une contrefaçon de la solidarité, qui serait réduite à un attendrissement superficiel, à un vague sentiment de compassion, pour les maux subis par des personnes proches ou lointaines. Benoît XVI prépare cette" mondialisation de la solidarité" expression qu’il a employée pour décrire le but de Caritas in Veritate.
Tous avec tous, tous pour tous ( JPII)
Nous reproduisons ci-dessous la présentation du père Bonnet par le Pélerin. Pour ceux qui veulent connaître un peu plus celui qui écrit les articles de formation de ce blog!
TÉMOINS DE FOI
Dans le cadre de Familles 2011, Yannick Bonnet, veuf devenu prêtre, est l'invité d'honneur de la rencontre organisée par le diocèse de Strasbourg, les 14 et 15 mai 2011 (1). L'occasion pour ce prêtre de redire sa conviction : c'est la famille qui donne le sens du bonheur. Père de sept enfants, il a une foi très ancrée, portée par sa famille nombreuse.
Pèlerin : Polytechnicien, haut responsable dans une grande entreprise, père de famille, veuf… puis prêtre. Votre parcours n’est pas banal…